Scénario & dessins : Claire Fauvel
Editions : Rue de Sèvres
Année : 2020
Nombre de pages : 152
Sommaire de l'article
Résumé de « La nuit est mon royaume » de Claire Fauvel :
Alice commet même le sacrilège d’utiliser le banc d’arrêt de bus réservé à la bande dès son premier jour…
Nawel, voulant l’intimider, lui empreinte un des écouteurs de son baladeur numérique. Elle y découvre ce qu’Alice écoute et elle est immédiatement séduite par cette musique. C’était du Paul McCartney…
Ce même jour Nawel découvre qu’Alice habite la même cité et le même immeuble qu’elle…
Une amitié va ainsi naître entre les deux filles, liées par leur hobby : la musique. Et cette nouvelle passion s’avèrera comme une vocation pour Nawel…
Déterminée, rien ne l’arrêtera pour percer dans ce domaine, pas même les mœurs conservatrices de ses parents algériens…
Alice et Nawel finissent par monter leur groupe : « Nuit noire » …
Mon avis sur « La nuit est mon royaume » de Claire Fauvel :
C’est donc le deuxième ouvrage de la talentueuse Claire Fauvel dans cette superbe maison d’édition et c’est certainement avec délice que vous le lirez.
Pour mon cas, je l’ai dévoré sans perdre un instant.
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Le scénario de « La nuit est mon royaume » de Claire Fauvel
Alice et Nawel sont deux teenagers que presque tout oppose, hormis le fait qu’elles habitent la même barre d’immeuble et qu’elles soient de familles pauvres.
Mais elles se retrouvent finalement liées par leur passion commune : La musique.
Passion salvatrice ou pas ?
En tout cas, c’est la voie que ces deux protagonistes ont choisi pour se lancer dans le grand bain de la vie d’adulte.
On se prend au jeu et on se projette assez facilement quel que soit le genre et l’origine du lecteur.
Les caractères des deux héroïnes sont bien déterminés et différents. L’une est une acharnée, l’autre plus oisive, mais l’ensemble s’accorde harmonieusement.
Le travail de l’autrice sur la psychologie des personnages est donc admirablement bien réussi.
Il vous laissera probablement un petit pincement au cœur mais qui finalement s’effacera bien vite pour revenir à la raison.
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Le dessin de « La nuit est mon royaume » de Claire Fauvel
Son trait et souple et rapide, mais à la fois minutieux et stylisé.
Les mises en scènes sont aérées et dynamiques.
L’autrice ne s’encombre pas de détails superflus dans la scénographie de ses cases afin de donner un maximum de fluidité à la lecture.
Il ne faut pas s’attarder à contempler une case sauf dans quelques cas où l’artiste a évidemment pris le temps de soigner sa composition pour que l’on savoure le tableau et que l’on prenne un moment de répit dans le rythme endiablé de l’histoire.
En effet les cases, et par conséquent les émotions qu’elles nous transmettent, s’enchainent rapidement, façon Rock ‘n roll, à l’image de la musique choisie par nos deux protagonistes.
D’ailleurs, les scènes de concerts sont fabuleuses. Elles nous font vibrer au point que l’on pourrait presque ressentir et entendre la musique jouée.
Les personnages sont vraiment très typés et affectueux. Même pour les « ordures » on arrive à se prendre d’affection !
Les effets sont maîtrisés, discrets et efficaces, et les plans et les perspectives sont, eux, très diversifiés pour appuyer d’autant mieux la cadence du conte.
Les couleurs sont lumineuses et intenses, probablement travaillées informatiquement vu la perfection des magnifiques dégradés. C’est très agréable à admirer.
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En bref, l’ensemble (scénario et dessin) est formidablement bien construit, représentant bel et bien la fougue d’une adolescente à vouloir vivre tout ce qu’elle peut, intensément, et surtout avec passion, à braver les dangers quitte à subir de grandes déceptions, et revenir sur les voies de la raison…
Mais au fond, n’est-ce pas tout simplement cela devenir adulte ?
Yann