tigre
forêt dense perdu au milieu d’un désert totalement… désertique.
Ce coin de verdure est peuplé d’animaux au caractère sacrément
humain, se débattant avec des problèmes qui feraient pleurer les
meilleurs cabinets d’avocat du monde entier et résolus souvent de
manière simple, drastique et principalement comique.
nous suivons Joé le Tigre – végétarien, précisons-le – qui
nous fait découvrir ses amis d’infortune. Citons au hasard Gros
Rino, le rhinocéros qui ne manque pas de distinctions – en effet, il
est décoré – , Mortimer le serpent à sornettes et le pire de tous,
au au moins le plus redoutable, Potame le médecin multi-diplômé –
après tout, un diplôme n’est qu’un bout de papier à signer – et
tant d’autres encore…
amazonienne, ce n’est pas le danger mais bien l’humour qui règne en
maître. Dans cette BD, le tigre terrorise une seule personne, Asty
l’asticot qui angoisse que Joé ne vienne croquer par inadvertance la
pomme où il a élu domicile !
ou sur des histoires courtes de quelques pages permettent de
découvrir cette faune totalement hallucinée, qui a en commun de
tenter les calembours les plus absurdes et les jeux de mots les plus
fous.
ces animaux n’en rencontrent pas moins les mêmes problèmes :
séduction, divorce, rejet social, arrivée des nouvelles
technologies (de l’époque), expulsion de locataires, manque
d’argent, crise et j’en passe ! En plus, ils ont la presse
quotidienne pour se tenir au courant de l’actualité et des dernières
études scientifiques.
prétextes à tout un enchaînement de situations cocasses,
s’ajoutent des gag secondaires apportés par de petits animaux,
taupes, pies justement nommées pies de bas de page, qui se
manifestent le temps d’un jeu de mots, d’une pose fallacieuse, d’une
présence fort drôle pour le lecteur averti qui aura l’œil.
moquent surtout de la société humaine, poussant jusqu’à l’absurde
certains de ces rouages.
maintenant, en relisant adulte ce tome un, je me rends compte d’un
autre niveau d’humour, lié à la parodie de la société des hommes.
nous, Mic Delinx, qui a prêté sa plume pour donner vie à tous ces
personnages pittoresques, nous a quitté en décembre 2002.
sont caricaturaux, mais vous reconnaîtrez les espèces au premier
regard. Cette faune anthropomorphe est vivante, expressive avec tous
ces grands yeux ronds et parfois déjantés. La fatigue, l’émotion,
l’effort sont marqués par des attitudes poussées et aussi par des
jets de transpiration, de bave, de larmes et autres ondés liquides
en tout sens.
rappellent certes plus une forêt touffue qu’une jungle tropicale
mais qu’importe… Les couleurs sont présentes et permettent de
faire ressortir d’autant les personnages, même ceux qui sont verts !
Fort dans une forêt.
n’est pas tant l’angle de vue qui provoquera le rire que la
situation. La pancarte à manivelle du toubib, qu’il fait tourner
pour changer de spécialité, les soupirs langoureusement lancinants
d’Auguste le crocodile romantique, le matérialisme de Perrette la
chèvre qui traîne un bac de charbon et non point un pot au lait,
comme on pourrait s’y attendre.
se meut avec talent sous la plume de Delinx. Les animaux sont partout
et se moquent d’eux aussi bien que de nous.
possible, même l’illogique et surtout l’absurde.
jeu de chat perché entraîne la déforestation ou encore pourquoi un
iguane ne peut sauver une jeune fille en détresse sans se faire
insulter, si vous adorez les jeux de mots tirés par les cheveux d’un
chauve, sautez sur les albums de la Jungle en folie, laissez votre
machette et préparez plutôt des mouchoirs pour essuyer vos larmes
de rire !