: Spawn
HellSpawn Intégrale
Brian Michael Bendis, Steve Niles (scénario), Ahsley Wood, Ben
Templesmith (dessin) et Bill Siekienwicz (encrage additionnel)
Delcourt
: Comics
2017
: 432
étrange discussion entre un dénommé Fastbender et un certain
Hertz, deux personnages mystérieux dont nous ne saurons quasiment
rien.
rencontre entre un inconnu et une jeune femme qui se termine d’une
bien sombre manière.
homme dans un cinéma entend une voix derrière lui qui ne lui dit
rien de rassurant. L’intervention de Spawn, qui cherche la réponse à
une bien curieuse question.
cela serait-il lié ?
avis :
chapitres réunis dans cette intégrale. Seize chapitres comme autant
de cercles menant au centre des enfers. Autant vous le dire tout de
go, la saga Hellspawn n’est pas pour les âmes sensibles. Nous
retrouvons le justicier infernal, lancé dans une quête insensée.
Au fur et à mesure des pages, la réalité semble se déliter et
quelque chose de lourd s’annonce. Les dialogues ciselés mais parfois
totalement ésotériques – non pas dans leur interprétation ne
nécessitant aucune connaissances occultes mais dans leur sens,
faisant référence à des événements mystérieux sur lesquels nous
avons peu d’infos, voire pas d’infos – créent une ambiance gothique
moderne. L’horreur rôde et on en parle autant dans la rue que sur le
net. Spawn sent le problème mais peine à trouver une solution. Et
en plus de cela, les événements douteux se multiplient, la mort
fauche à tout va, mais pas seulement. Car ce n’est pas juste des
victimes assassinées – au mieux – qu’il faut venger qui émaillent
les pages de cette mini-série, ce sont aussi les tortures morales
qu’elles traversent que les auteurs partagent avec nous.
Alors
attention, si vous ne connaissez pas la série, cette intégrale
Hellspawn sera difficile d’abord, car nombre de références sont
faites au passé et aux épisodes précédents de la saga de Spawn,
de son – ancien – vrai nom, Al Simmons.
si vous voulez profitez pleinement de cet arc horrifique en diable,
il vaut mieux vous mettre au parfum de l’histoire !
lu que quelques épisodes de Spawn – et vu l’adaptation cinéma –
j’ai quand même eu à ma disposition suffisamment de clés pour ne
pas me perdre dans cet univers.
j’ai, du coup, vraiment pu profiter de cette ambiance poisseuse,
lourde et quasi malsaine qui flotte de la première à la dernière
page.
arrive à un cap, un cap qu’il ne pourra passer qu’en se confrontant
à son passé, et ce sous différentes formes : Fantasmes,
cauchemars, confrontation avec de vieux adversaires, illusions
maléfiques et que sais-je encore.
à l’image de Spawn, nous, lecteurs, aurons aussi à plonger dans ce
reflet macabre de notre monde, où le mal et l’angoisse, où l’échec
et la mort règnent en maître.
mini-série m’a absorbé et je n’ai pas décollé mes yeux des pages
même si au bout d’un moment je sentais la poigne de l’angoisse
étreindre mon épaule (gauche).
immersion qui repose sur le scénario – dont je ne vous dévoilerai
rien de plus – mais aussi sur les graphismes.
vous connaissez Bill Siekienwicz, auteur ayant œuvré entre autres
chez Marvel, vous ne serez pas étonné de savoir qu’il a participé
à l’encrage d’un chapitre. Car cette œuvre a un style baroque où
vous serez vite bien incapable de savoir avec quelles techniques ont
été réalisés les dessins.
magnifiquement oppressants, esquisses violentes, tracé brutal, néant
peuplé de textures effrayantes, rien ne vous sera épargné. Si
parfois on se demande qui parle, ce n’est pas une lacune graphique,
mais bien une volonté des auteurs.
cadrage est explosé et la composition démontée. Tout se mélange
et se chevauche. Des cases presque identiques se suivent et soudain,
par un effet de lumière, elles apparaissent différentes, des
créatures pleine page surgissent d’un brouillard. Des cases d’un
statisme inquiétant succèdent à une action d’un dynamisme
sanglant.
est un choc graphique autant que narratif. L’apogée gothique de la
série créée par Todd Marc Farlane. L’humour est si noir qu’il
dégouline des pages, la violence si présente qu’elle éclate au
détour d’une case. On peut s’interroger sur la fin de l’histoire
mais en refermant cette BD, vous serez bien heureux d’entendre les
oiseaux chanter.
la bande-annonce du film, qui m’avait pas emballé à l’époque (la
BD par contre, miam) !
rencontre Spawn !