vendredi 19 avril 2024

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Geronimo par Matz et Jef

Geronimo de Matz et Jef chez les editions Rue de Sèvres

Titre: Geronimo

Dessins : Jef

Scénario : Matz

Editions : Rue de Sèvres

Année : 2017
Nombre de pages : 120
 

Résumé : 


1850, le chef apache Mangas Coloradas décide d’installer sa tribu proche du village de Kas-Ki-Yeh au nord du Mexique. Ce choix de lieu stratégique, propice au gibier, leur permet aussi de commercer directement avec les Mexicains. Cependant lors d’une de leurs négociation ayant mobilisé tous les hommes valide de la tribu, leur campement se fait attaquer et détruire, il ne reste que peu de survivants. L’un d’eux leur dévoilera que les mexicains sont coupables de cette tragédie.

Dès lors, une seule idée fera corps dans la tribu : la vengeance ! Et surtout pour l’apache Goyahkla qui a perdu femme et enfants !!

Le chef Mangas Coloradas, réussira tant bien que mal à calmer les fureurs et raisonner ses hommes pour se retirer dans leur camp de base un peu plus éloigné et s’organiser.Le
sentier de la guerre est décidé par le conseil de la tribu. Goyahkla y
voit là le moyen de tenir sa revanche, celui-ci s’illustrera de fait
d’armes hors du communs lors de différents conflits, ce qui lui vaudra
son fier sobriquet attribué par l’ennemi.

D’autres part, l’histoire que Cochise a vécu avec les yeux-clairs parvient aux oreilles de la tribu. Les blancs deviendront donc ennemis aussi (leur but étant de capturer les indiens et les confiner dans une réserve)…

Mon avis : 

Voilà une nouvelle belle collaboration entre ces deux auteurs à grosse réputation : Matz (le tueur, balles perdues, corps et âme, Tango) et Jef (balles perdues, corps et âme, La traque).


En effet, après avoir adapté les incroyables histoires de Walter Hill (« balles perdues » et  « corps et âme », toujours chez rue de Sèvres), ce duo se lance pour nous conter l’histoire de Géronimo, célèbre apache.

Geronimo de Matz et Jef chez les editions Rue de Sèvres page 7
Page 7 de la BD
Le dessin : 

Avec le dessin de Jef nous sommes systématiquement dans la contemplation. Son travail est juste magnifique, grandiose !

Le trait vif, rapide et anguleux met parfaitement bien en avant cette particularité  des visages indiens rudes, aguerris et impitoyables mais aussi ces gringos mexicains fiers et limite tyranniques.

L’action prend une grande place dans cet ouvrage rendant ainsi presque vivant le dessin. A croire que celui-ci est toujours en mouvement…

Les dominantes de couleurs par séquence (bleue pour les phases nocturnes, rouge pour les phases « sanglantes » etc…) influencent beaucoup l’émotion ressenti du lecteur.

Les mises en scène sont grandioses et spectaculaires surtout dans les scènes de bataille, et ces pleines pages de paysages des splendeurs naturelles des Amériques renforcent notre béatitude.

Les effets sont particulièrement maîtrisés, notamment pour les fonds de vignettes avec des effets poussiéreux, brumeux, troubles, cassant une ligne d’horizon par ci ou masquant un relief par-là…

Rien à dire, Jef est un artiste talentueux et est une valeur sure pour le lecteur !
 

Geronimo de Matz et Jef chez les editions Rue de Sèvres page 9
Page 9 de la BD


Le scénario :

Matz n’a pas voulu particulièrement romancer l’histoire de Geronimo. Il a essayé de se cantonner aux faits historiques et particulièrement à celui qui a valu la « légende » Geronimo.

Matz a donc, pour ce faire, scindé son récit en quatre chapitres chronologiques instituant ainsi les évènements marquant du héros.

Le récit de ce livre se veut en partie seulement biographique : toute la vie de Geronimo n’y est pas contée.

La violence est omniprésente, montrant ainsi les injustices subies par les amérindiens à l’époque (perdurant encore à ce jour) et justifiant la valeur essentielle humaine qu’est la liberté !

Le découpage quant à lui donne un rythme effréné : tout va très vite et les 120 pages se lisent d’une traite. Mais il laisse aussi une grande part à cette impression de liberté justement, via les grands espaces dessinés et honorés par les belles et énormes tailles des cases qui, pour le coup, nous immergent totalement dans l’histoire.

Du grand 9eme Art !

Bref, le travail graphique est splendide et amène ainsi une narration visuelle hors du commun. Le scénario est bien amené et le découpage nous enchante !

J’ai beaucoup apprécié.

Ciao
Yann



Et pour finir je vous laisse donc avec une petite video de OUATCH.tv de l’émission « Entrecase » avec une belle interview de Matz et Jef: 


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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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