Dialogues
Karibou (scénario et dessin)
Delcourt
: Tapas
2017
: 136
récits mettant en scène des personnages fictifs ou historiques,
voire mythologiques. Le temps d’une page, ces hommes soulèvent un
problème et y confrontent leurs solutions ou leurs remarques plus
absurdes les unes que les autres. Mais qu’à cela ne tienne, rien ne
les déviera de leur raisonnement
avis :
a un talent certain pour mettre en scènes ces situations
pittoresques. Que ce soit Atlas ne supportant pus de porter le monde,
des satanistes s’interrogeant sur le régime alimentaire de Satan ou
encore un papa annonçant la mort de son chien à son petit fiston,
des sujets les plus légers aux plus graves, tout prête à
interprétation et idée absurde.
gags sont vraiment drôles mais je dois reconnaître que d’autres
sont à se tordre de rire (je me déplie pour rédiger cette
chronique d’ailleurs).
de Karibou est de faire partir la conversation dans une direction
inattendue, et de s’y enfoncer. En effet, les situations ne
rebondissent pas d’idées en idées, l’humour part d’une idée bien
précise et l’entraîne dans une direction absurde. Et de là,
l’histoire s’enfonce, s’enfonce et s’enfonce encore pour notre plus
grand plaisir.
La
cerise sur le gâteau, alors qu’on avance de page en page, on
redécouvre les mêmes protagonistes qui reviennent de temps en
temps, ressurgissent au détour d’une planche pour nous livrer une
nouvelle version de leur problématique. Et l’humour fonctionne alors
sur deux niveaux. Tout d’abord, le gag en soi, et le gag saupoudré
de la référence au gag précédent où ces mêmes héros
intervenaient.
un mot, laissez-vous allez et profiter de cette plongée radicale
dans un autre style, plus déjanté, écrit, même pour les pages
mettant en scène les grands noms de la mythologie, avec le phrasé
moderne d’aujourd’hui. Cette façon d’écrire est déjà vue, elle
renvoie à Kamelott par exemple, mais elle fonctionne très bien dans
ce cadre et cet univers.
graphisme est très simple. Karibou dessine ses silhouettes au trait,
dans des décors blancs, et les images sont le plus souvent fixes.
L’essentiel de la BD s’axe sur les dialogues. Le dessin n’est là que
pour présenter la scène, appuyer une idée ou créer également
l’humour par décalage avec les dialogues.
gags se composent d’un dessin pleine page ou bien d’un gaufrier de
deux cases sur deux ou encore de simplement deux cases. Karibou ne se
met pas de contraintes à ce niveau-là. Il faut dire que le
challenge du dialogue et du dessin simplifié en représente déjà
deux belles, de contraintes.
mise en scène reste simple; nous voyons les protagonistes de chaque
gag en pied, la plupart du temps. Pas de gros plan, de plans larges.
Le cadre défini à la première case est souvent reproduit à
l’identique dans les suivantes.
BD absurdement drôle, à offrir aux fans des Monty Python, par
exemple, en priorité. Mais il ne s’agit pas là de restreindre le
public, si vous aimez rire des mots, alors vous aimerez rire avec
Karibou !
dans l’univers des Dialogues !