Titre: Belzeba – la fille de Satan
Auteurs: Paolo Trivellato (scénario) et Stelio Fenzo (dessin)
Éditeur: Tabou
Année: 2017
Nombre de pages: 368
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Satan, depuis les enfers, tombe amoureux de la belle et pure Fiona. La jeune femme, croyante et vertueuse ne laisse aucun homme la séduire. Finalement c’est par la ruse que Satan parviendra à l’approcher en se faisant passer pour son chien. Sous cette forme animale, il n’aura pas de mal à se glisser dans la chambre de Fiona et à abuser d’elle.
De cette union contre nature naîtra une petite fille: Belzeba. Aussitôt, Satan chargera Lucifer de lui ramener l’enfant dans les enfers, auprès de lui.
Après une vingtaine d’années, l’enfant, élevée par les diablesses est devenue une très jolie femme.
C’est le moment que choisit Satan pour l’envoyer en mission sur Terre. Elle devra séduire Kant, le prince de Norvège qui s’est donné pour mission d’éliminer les sorcières et autres démons. Elle devra le convaincre de cesser cela, le détourner de cette voie ou l’éliminer.
Mais Belzeba, lors de son séjour sur Terre découvrira quelques joies et plaisirs de mortels qu’elle ne soupçonnait pas. Sa mission ne sera peut être pas si simple que prévue…
C’est la première fois depuis la sortie de l’oeuvre dans les années 70 que cette histoire est publiée dans son intégralité. Et c’est dans une BD de 368 pages avec une couverture épaisse cartonnée (un pavé) que les éditions Tabou nous proposent de (re)découvrir cette histoire, en noir et blanc, et se basant sur les planches originales de Stelio Fenzo.
Tout d’abord, et avant de se lancer dans l’histoire, une préface en écriture Gothique nous propose un petit résumé et quelques anecdotes de l’histoire et très vite, les aventures de Belzeba démarrent, à raison d’une à deux vignettes par page.
Le scnéario est plutôt simple, mais il nous permettra de visiter le monde des enfers et de rencontrer quelques figures mythologiques, telles que Satan bien sûr, mais aussi Lucifer ou encore Méphistophélès. Les sept péchés capitaux seront aussi évoqués et représentés par des succursales des enfers où sont envoyés les morts. Et puis il y a bien sûr la jeune Belzeba, qui ira entre la Terre et les Enfers, qui commencera à s’interroger, à douter, et ne saura plus trop à quel saint se vouer (ou plutôt, à quel diablotin dans ce cas là).
On retrouve dans le graphisme, le style de dessin des années 70-80 ainsi que le côté réaliste italien, dans la représentation des personnages.
Si la BD Belzeba se veut sexy, elle ne bascule pas dans le côté érotique (presque étonnant pour les éditions Tabou). En effet, à l’époque, Fenzo, le dessinateur, a dû s’adapter à la censure et a su habilement jouer avec cela, montrant peu et laissant imaginer. Nous verrons donc régulièrement Belzeba, le belle et sculpturale femme mi-humaine, mi-démone, exposer sa poitrine, ou se balader nue, ce qui justifie de ne pas laisser ce titre entre toutes les mains; mais nous ne verrons pas vraiment de scène de sexe explicite.
Belzeba est un titre entièrement en noir et blanc, comme indiqué plus haut. Chaque case est donc un encrage d’une illustration, laissant parfois même visibles quelques traits de crayonnés des planches initiales. La qualité du rendu, laisse apparaitre une certaine finesse du dessin et l’encrage au pinceau propose de jolis déliés et des courbes, donnant de la vie à chaque case. A une époque ou la plupart des BD sont traitées numériquement, avec un trait uniforme, il est agréable de lire et de voir ce genre de dessin « à l’ancienne ».
Ainsi la mise en page et la qualité du dessin et de l’encrage rendent la lecture de Belzeba très agréable et les pages s’enchaînent les unes après les autres pour dévorer avec gourmandise cette histoire et tenter de deviner quel avenir Satan réserve à sa fille Belzeba…