vendredi 26 avril 2024

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Achille Talon – Le Roi des Zôtres

Série:
Achille Talon

Titre:
Le Roi des Zôtres

Editeur :
Dargaud

Auteurs :
Greg

Année :
1977





Résumé :

Le
vénérable Achille Talon erre dans les rues de sa ville, quand toute
une suite d’événements curieux s’enchaînent. Faux-photographe,
voyante peu éclairée, corbillard assassin… Notre héros et son
inséparable compagnon Lefuneste s’en sortent de justesse, mais tout
va de mal en pis quand Talon, de retour dans le doux foyer familial,
apprend, entre les sanglots de sa mère et les cris enragés de Papa
Talon, qu’une police étrangère d’un pays non identifié le
recherche pour des raisons mystérieuses…





Mon
avis :

L’histoire
démarre tranquillement et ne cesse de s’accélérer. En effet, Greg
n’a que 48 pages pour raconter cette incroyable montée au pouvoir
et les dissensions politiques qui l’entourent. Et il réussit
admirablement son pari. Car tout en gardant un sacré rythme, ses
personnages gardent leur volubilité habituelle, en commençant par
la famille Talon. A mes yeux, ce qui fait le charme de cette série,
ce sont ces dialogues savoureux, que encore aujourd’hui, je relis, régulièrement saisi de petits rires. En effet, Achille Talon n’a pas son
pareil pour dire de manière alambiquée les phrases les plus
simples, pour notre plus grand plaisir.


 

Son
excursion en pays Zôtre est un vrai régal du détournement comique
des clichés qu’on attribuait (parfois trop facilement) aux petites
monarchies militaires de certains pays de l’est… La police secrète
présente partout, les multiples partis qui sèment la zizanie et la
confusion, les accents à couper au couteau, les incroyables
mécontentements dont l’origine nous échappe et toute une ribambelle
de noms incroyables, citons pour les plus radicaux, le chef de la
police Von Salkafar, Le roi Abzkon et son lointain neveu Abzurd,
ou encore le général Achtungfeuer !

Les
situations sont un régal et s’enchaînent parfois sans nous laisser
le temps de respirer, et tout comme le père d’Achille Talon, j’ai
mis un peu de temps à comprendre le plan diabolique échafaudé par l’ancien roi Abzkon pour
sauver son pays des ravages de « l’opposition ».

Achille
Talon n’aspire qu’à rentrer chez lui mais ne peut laisser la guerre
s’installer chez les Zôtres. Notre héros a là un obstacle de poids.
Et à côté de cela, Lefuneste arrivera-t-il à temps pour sauver son ami de la révolution
en marche ? Greg joue sur un simple suspense, sachant que tout n’est
jamais vraiment gagné avec cette série, qui peut parfois prendre des
directions surprenantes.



Graphiquement,
Les dessins de Greg sont aussi riches que ces textes. Style
caricatural pour les personnages, mais détaillé et précis autant
pour les gens que pour les décors.

Les
visages sont totalement expressifs et les émotions sont également transmises par les attitudes corporelles des personnages.

Prenez
le temps de relire la BD pour regarder ce qui se passe autour des
protagonistes centraux d’une case, surtout dans les scènes d’action,
et vous aurez d’agréables surprises. Qui a vu l’inscription posée
sur la couronne mortuaire du corbillard terroriste ? Dans les décors,
il y a toujours un petit détail qui traîne, donnant l’indication
que l’on traverse des endroits où les gens vivent : Un tableau sur
le mur, une cannette dégoupillée, une chaussette qui traîne par
terre…

Les
couleurs sont simples et servent agréablement le récit.

Le
cadrage reste efficace et sans prétention mais assez classique. Les
pages sont
le plus souvent décomposées en quatre bandes de une à
trois cases. La force et l’énergie des cases relève plus des attitudes, des positions des
personnages que de la mise en scène et des angles de vues.

Ici,
histoire et dessins n’ont qu’un but, servir la cause de l’humour et
nous faire rire. Et avec moi, ça marche vraiment bien.



C’est
pour l’ensemble de ces raisons que les grandes aventures d’Achille
Talon, dont les albums sont majoritairement des regroupements de gags
en une à deux planches, sont vraiment de bons moments de rigolade et d’humour. Au-delà du roi des Zôtres, je vous recommande le grain
de la folie et les autres longues aventures de ce héros bedonnant,
fat, pédant, mais généreux et fort sympathique !

C’est
aussi l’occasion d’avoir une pensée pour Michel GREG, le créateur
d’Achille et de son univers, décédé en 1999.

Greg
choisit, de son vivant, de passer la main pour que son héros
continue à vivre à Roger Widenlocher et Brett, qui réalisèrent
trois albums entre 1998 et 2004.

Depuis,
Moski et Pierre Veys ont pris le relais pour deux albums.



Je
vous recommande donc de découvrir cette série si vous ne la
connaissez pas, et de donner la priorité à ses histoires longues,
toujours pétillantes et folles ! 
Salut Achille, et merci Greg pour
les beaux moments et les fous rires que tu m’as offerts.



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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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