BD est un témoignage. Un grand personnage nous parle de son sujet
favoris : la naissance de la culture musicale électronique
techno jusqu’à son expansion vertigineuse en à peine une dizaine
d’année…
mouvance novatrice. Il nous décrit donc sa carrière (De Manchester à Berlin en passant par Paris et Detroit), ses rencontres, ses sensations, ses convictions, ses sources, ses
expériences, ses anecdotes etc…, le tout avec entrain et une passion
toujours aussi constante.
Mon avis :
Cette œuvre est une expérience graphique adaptée au thème en question. Une BD
bizarre mais en même temps très agréable et intéressante. On tombe parfois
dans du kitsch et/ou du psychédélique mais toujours graphiquement très
travaillé, un vrai bonheur pour les yeux. Laurent Bonneau est un
véritable artiste au-delà de la ligne claire, le design est en
premier plan.
Planche 36 |
Le dessin, les couleurs, le style, la mise en scène :
dessin de Laurent Bonneau est de toute beauté, très élaboré,
puissant, dynamique, donnant cette impression de mouvement. Il colle à merveille avec le sujet techno, le mariage avec la
musique s’opère donc parfaitement. Ce dessin nous transcende dans
cet univers rythmé, les gens dansent, le dessin danse et nous fait
planer, voire rêver. Nous sommes plongés dans la musique, dans ces
salles de danse… on croirait que la musique sort du dessin.
C’est
magique.
couleurs sont vives et fugaces, entraînantes et
apaisantes à la fois, tantôt chaudes et tantôt froides suivant la
cadence de la mélodie du découpage et du scénario. J’ai beaucoup
apprécié aussi les bulles de couleurs lors des dialogues, que l’on
associe évidemment aux couleurs des vêtements des interlocuteurs.
style est à la fois moderne et rétro, très design et réaliste.
portraits sont d’une justes et carrément bluffants. J’adore
le portrait de Jeff Mills par exemple…
mises en scène des cases sont bien agencées, alternant donc
portraits, vues d’ensemble, gros plans, détails, flous etc…
Planche 9 |
Le scénario, le découpage :
Le
scénario part d’une base classique : une interview de Laurent
Garnier. (A noter, chose assez rare, que la scénariste est
l’intervieweuse, et donc qu’elle est dessinée par le dessinateur…)
Mais la magie de tout bon scénario fait effet, on finit par oublier
l’interview classique pour se plonger corps et âmes dans le fond
de la BD et avoir envie de danser et d’écouter la musique sujette
de l’œuvre.
Cette
interview se transforme donc en une véritable aventure, un
documentaire captivant aux multiples références musicales et de leurs
origines, comme l’Acid House ou le Disco, mais aussi le
matériel légendaire comme la TB-303 de ROLAND, les Technics MK2, les lieux : Manchester, Detroit, Paris, Berlin, Chicago, et les artistes : Jeff Mills, Moritz von Oswald, Scan X etc…
culture, et le besoin de susciter des émotions au travers de son
travail. Les textes de Mathilde Ramadier nous transmettent ainsi ses
pensées à merveille. Le résultat est surprenant, graphique,
fantastique, nouveau, transcendant.
dynamique. La cadence est rapide comme le tempo musical Techno. Les
multitudes de vignettes nous tiennent réveillé, en haleine et on en
demande ainsi toujours plus… Ce découpage suit une véritable
mélodie, par moments très rythmée avec bon nombre de vignettes,
puis un ralenti en revenant sur les scènes d’interview, pour
repartir finalement en une montée en puissance classique, et cela se
répète, comme dans tout bon morceau de House suivant sa fameuse
sinusoïde cyclique…
quelques pages de biographie sur les artistes ayant marqué cette
mouvance. C’est un petit intermède particulièrement
appréciable.
Planche 6 |
défi de tenter une telle expérience bizarroïde et on peut dire que
le pari est réussi. L’ensemble est très cohérent, voire plus
encore, la musique se fait largement entendre à travers ce remixe de
textes, dessins et conception graphique.
formidable documentaire hommage sur cette culture qui fut trop
longtemps obscure.