Série : Récit Complet Marvel
: Excalibur
Chris Claremont (scénario), Alan Davis (dessin), Paul Neary
(encrage) , Gynis Oliver (couleurs)
Semic France
1989
Excalibur: le résumé
Pride, plus connue sous le nom d’Etincelle, ex X-man ou plutôt
X-woman, dort d’un sommeil agité. Elle se réveille sur un plateau
de tournage et là retrouve les X-Men en… stars de cinéma. Rêve
ou réalité ? Malgré l’apparition de Phénix (non, pas Jean Grey,
je parle de l’autre Phénix, Rachel, la fille de Jean venue d’un
futur alternatif), en se réveillant effrayée dans son lit, Kitty se
pose encore la question car certains éléments de son cauchemar
l’intriguent. Elle éprouve le besoin de parler à quelqu’un mais qui
aller voir, maintenant que les X-Men sont morts ? Oui, les X-Men sont
morts !
Kitty n’est pas la seule à être tourmentée par cette horrible
nouvelle, Captain Britain (le super-héros anglais, allons, faites un
effort pour suivre) est hanté par la mort de sa sœur (Psylocke,
pour ne pas la nommer) qui était également membre des X-Men. Vous
avez bien suivi ? Bon, car c’est à partir de là que l’affaire se
complique…
Mon
avis sur ce titre Marvel
L’histoire tient la route et réserve un très beau lot de surprises. Les personnages mélangent des héros connus de l’univers Marvel et des héros moins connues mais toutefois sans la présence de grande star.
Alors la jeune bande des cinq à savoir Rachel, Kitty, Kurt, Megan et Brian, démarrent leurs péripéties avec des adversaires qui vont leur donner bien du fil à retordre : les curieux Lycaons de Mojo (les bestiaux blancs moqueurs qu’on voit sur la couverture, si, si, cherchez bien) ! Mais soyez rassurté, tout ne vous est pas révélé avec cette information.
Bon, le vrai problème, c’est que vous ne profiterez de cette histoire que si vous vous replongez dans le contexte Marvel de l’époque.
En effet, autour de ces héros, eux-mêmes liés d’une manière ou d’une autre à des personnages plus connus de Marvel (des éléments qui ne vous sont pas toujours clairement révélés), il y a une galerie d’autres créatures qui gravitent et qui sont clairement issus d’autres histoires. Si vous n’êtes pas au courant de tout cela, vous irez plus de questions en questions que de découvertes en découvertes.
Moi-même, quand je l’ai relu, j’ai vraiment dû faire tourner ma mémoire pour me remettre en tête des données qui ne me posaient aucun souci à l’époque de la première lecture, où je baignais les doigts de pied en éventail dans le monde des comics de Stan Lee !
Mais, histoire de changer de New-York ou Los Angeles, l’action a le mérite de prendre place au cœur du Royaume-Uni ! Bonjour le vieux continent, en tout cas, au moins la perfide Albion, pour voir agir nos héros et donc, justifier la présence de Captain Britain, LE super-héros Anglais de l’univers Marvel, alias Brian Braddock. Ses pouvoirs se limitant à la super force et la capacité de voler, ce qui n’en fait pas un héros très original. Mais il se révèle avoir son utilité en combat.
Il est accompagné de Megan la métamorphe, qui peut changer de forme, et pour reprendre la description du scénariste Chris Claremeont « Jadis, elle eut été une sylphide ».
A côté de ce couple amoureux, vous retrouverez Kitty Pride, alias Etincelle, qui peut passer à travers les murs mais qui souffre d’un grave problème ! Elle ne parvient plus à se matérialiser sans faire d’incroyables efforts de concentration ! Là aussi, gros effort à faire pour le lecteur afin de se rappeler le pourquoi de ce malheur…
Et – last but not least – Rachel Summers, la fille de Scott Summers, Cyclope, et de Jean Grey, Phenix, arrivée tout droit du futur dans un autre arc des X-Men (et rien ne vous sera reprécisé sur cette histoire, hein).
Vous voyez que rien qu’avec les personnages, il y a de quoi se creuser les méninges !
Cette série dura dix ans, de 1988 à 1998 et s’acheva sur un mariage !
Si Chris Claremont a pondu les premières aventures de cette nouvelle équipe, répondant au doux nom d’Excalibur (si ça, c’est pas so british !), c’est le sieur Alan Davis qui a pris les crayons.
J’ai beaucoup aimé son style rond avec des personnages qui ont une consistance bien charnelle et qui ressortent bien sur les décors.
Les scènes d’action se révèlent bien menées, même si elles ne sont pas forcément très nombreuse dans l’histoire. Mais d’un autre côté, cela évite la redite.
Et puis, comme toute bonne série, il faut semer des éléments dès les premiers épisodes pour avoir du grain à moudre par la suite.
Les couleurs de Gynis Oliver gardent l’ambiance sombre de certains moments mais malgré cela, savent poser une touche d’humour, de légèreté qui désamorce le drame pur.
La composition se montre dynamique et on retrouve bien la patte Marvel même si le cadrage nous garde parfois plus à l’extérieur des combats, ce qui désamorce un peu l’immersion à mon goût.
On est quand même gratifié de quelques dessins pleine page et d’une myriade de cases qui se chevauchent et se mélangent pour garder un rythme effréné à la narration.
Alors le souci de ce Récit Complet est qu’il implique pour tout lecteur de se replonger dans l’univers Marvel car il n’est pas accessible ni complet en tant que tel. Mais si vous ne craignez pas d’être largué en cours de route, vous pourrez découvrir comment s’est créé un petit groupe de super-héros dans le Royaume-Uni pour vivre des aventures en marge des X-Men, tout en gardant un lien étroit avec eux.
Zéda rencontre Captain Britain…