Ugo Bienvenu met en place un thriller plutôt efficace servi par des dialogues fins et une narration accrocheuse quoique surprenante par moments. Le rythme du récit est soutenu avec un crescendo apportant une vrai plus valu et une belle tension à son histoire.
Le travail sur les personnages est intéressant, même si on n’évite pas certains stéréotypes (on retiendra en particulier Mikki, personnage emblématique et profondément réussie) mais cela contribue à la bonne lisibilité et à l’efficacité du récit. Le côté intimiste de l’histoire avec cette proximité mise en place entre le lecteur et les protagonistes est lui aussi très bien mené.
Le récit aborde de nombreux thèmes comme la robotique et sa place dans notre société ou encore la Culture comme valeur d’ajustement au manque de place face à nos donnés numériques comme nos photos toujours plus importantes et nombreuses.
Un univers réaliste mais statique.
Graphiquement, Ugo Bienvenu livre une prestation réussie. C’est beau a n’en pas douter mais froid.
Évidemment le style choisi colle parfaitement à l’histoire et à cet univers futuriste mais la narration et la mise en page très aboutie n’ont pas édulcorés le côté statique des personnages, sorte de pastiche de vieux roman-photo.
On a donc droit à un style beau et léché mais un peu trop rigide à mon gout, malgré la cohérence de l’univers et la recherche graphique des environnements et autres stylisations notamment au sein de l’organisme ou travail Yves. Le choix des couleurs en aplats fonctionne lui aussi mais renforce d’autant plus le côté froid et rigide des personnages.
Mon Avis sur Préférence Système d’Ugo Bienvenu:
Triller futuriste qui pourrait rappeler 1984 par certains aspects, ce récit d’anticipation fait froid dans le dos avec cette société prête à sacrifier la Culture pour trouver de la place à nos selfie et autres photos de vacances. Une réflexion autour de la place de la Culture dans nos Sociétés qui nous amènent à réfléchir et a nous positionner sur d’éventuelles dérapages qu’on imaginent plausibles dans le futur.
On pourrait aussi y voir des liens avec Asimov par le traitement fait à Mikki, et son approche de la parentalité. Une multitude de thèmes savamment distillés formant un tout homogène et cohérent.
Seul petit reproche, l’histoire ne fait qu’effleurer ces différents thèmes et on aurait aimer avoir plus de pages afin que l’auteur nous développe l’univers et apporte plus de réponse aux nombreux questionnement sur cet univers angoissant mais si peu éloigné du notre.
Une belle pépite que ce roman graphique, particulièrement efficace et réussi.