Relecture du Mythe de Frankenstein
de rats se font la guerre jusqu’à extermination totale. Un survivant
se redresse, vivant mais blessé, du dernier massacre. Devant la masse des morts accumulés,
il décide d’agir Enfin plutôt de réagir. Et il ne trouve rien de
mieux à faire que de décider de donner la vie à une créature improbable,
faite de l’assemblage des corps mutilés du champ de bataille. Reste
une question essentielle, ce prétendu Super-Rat, qui doit ramener la paix par
sa conscience élevée, quel cerveau lui donner ?
Frankenstein jongle allègrement avec la mort, la philosophie, la
diplomatie, l’humour et l’amour. Un sacré bazar que Ptiluc arrive à
structurer tout en gardant un petite dose de désordre.
comme tous les autres héros de Pacush Blues, est simple. Pourtant,
au fur et à mesure de l’aventure, il se complexifie de plus en plus.
Au départ, il veut amener la paix en créant un sur-rat capable de
calmer ces guerres incessantes qui déciment sa race, puis il se retrouve emporté par ce jeu du savant
fou.
route sont de plus en plus fort, physiques, psychologiques, moraux…
Toutes les barrières possibles et imaginables viennent l’aider ou
contrecarrer ses projets.
curieusement attachants: La petite assistante privée de jambes, le
chef de tribu qui tient plus du chef de gang et se révèle être un
expert en géopolitique, et que dire de cet étrange témoin qui
observe toute cette histoire dans l’ombre. Narrateur qui va devenir partie
prenante de cette épopée.
omniprésente. Elle est d’autant plus dure qu’elle fait partie d’un
quotidien, d’un mode de vie et ne choque plus personne.
bien que débouchant sur une fin originale et bien amenée par
l’auteur, comporte, à mon goût, un point faible.
série, les réflexions philosophiques des personnages étaient
contrebalancés par l’humour, soit dans leur manière de parler (une
absence de langage soutenu contrastant avec que que j’avais
l’habitude de voir en philo), soit par leur manière de raisonner. Ici,
les réflexions philosophiques reviennent, mais prennent beaucoup de
place et quelque fois au détriment de l’action. J’ai trouvé cela
dommage, car précédemment, ces réflexions faisaient partie de
l’action. En disant cela, je repense à Jefferson ou le Mal de Vivre,
le tome deux de la série, entre autres…
l’histoire, d’autres semblent la ralentir. Mais c’est bien là le
seul défaut narratif de ce double album. Je me suis vraiment amusé
à tomber de surprise en surprise.
dépeindre des modes de pensées qui m’ont rappelé beaucoup
d’hommes. L’absurde de la condition des rats renvoient très
efficacement à l’absurde de certaines situations humaines. En
poussant le trait dans son monde de rats, Ptiluc nous représente quand
même assez bien notre univers humain avec ses guerres incessantes, ses
ambitions démiurgiques, sa folie latente qui donne, après shaker,
un bon gros bordel ! Bienvenue sur terre !
style imparable. Ses rats, bien que tous identiques, sont certes peu
reconnaissables, à part à quelques traits d’apparence ou quelques
accessoires, mais quelle expressivité ! Leurs émotions se lisent
sans encombre sur leurs visages. Le trait est dynamique et apporte
vraiment une énergie à l’histoire qui n’en manque déjà pas.
bout d’un moment, ce sont les éléments de décor qui me permettent
de me repérer, et plus les couleurs. Les décors restent assez
simples. Un objet, un trait sur un mur et on sait tout de suite si on
est dehors ou dedans. Cette simplicité ne nuit jamais à la
narration.
à quatre bandes de une à quatre cases. Mais pour apporter de la
variété, Ptiliuc jongle avec cette contrainte. Certaines cases
empiètent sur leurs voisines, d’autres sont plus grandes, tronquées,
de format polygonales. Cette richesse casse le train-train de
lecture. Et je trouve cela très bien.
n’abuse pas des effets et nous livre un récit cohérent où le cadre
sert l’action.
surtout quand on apprécie la patte de Ptiluc et qu’on s’est grandement attaché, comme
moi, au cours de ces années, à ces hordes de
rats pensant parfois tout aussi mal, parfois un peu mieux que bien des hommes…