Et si la lumière du Soleil disparaissait du jour au lendemain, provoquant la quasi-extinction de l’humanité. Scott Snyder et Tony Daniel nous emmènent, avec Nocterra, sur ces terres dévastées et dangereuses aux côtés de Val, une survivante essayant de sauver son jeune frère d’une étrange mutation…
Titre: Nocterra
Scénario: Scott Snyder
Dessin: Tony Daniel
Couleurs: Tomeu Morey
Éditions: Delcourt, collection Contrebande
Année: 2022
Nombres de pages: 192
Sommaire de l'article
Résumé de Nocterra Tome 1 par Scott Snyder, Tony Daniel et Tomeu Morey:
Le jour de la grande éclipse, la lumière du soleil disparu et plongea le monde dans une nuit sans fin. Rapidement, on remarqua qu’une trop longue absence de lumière artificielle faisait muter les humains en « Ombres », sortes de monstres difformes et superprédateurs, uniquement repoussés par les lumières artificielles. Val est une passeuse et tente de survivre et gagner sa vie en transportant des gens (ou marchandises) entre deux camps de réfugiés. Mais la découverte d’un début de mutations chez son jeune frère va la forcer à accepter une mission très dangereuse pour espérer le sauver…
Du Post-Apo à la sauce Snyder.
Scott Snyder a donc décidé de faire avec ce récit une aventure post-apo assez classique dans sa construction mais à l’univers original.
D’abord le récit avance assez lentement, utilisant des passages de flashbacks dans chaque épisode afin de nous en apprendre plus le passé de Val et son frère. Pas inintéressant mais peut-être un peu trop répétitif. De plus le rythme du récit est haché par ce gimmick, malgré la présence de bons cliffhangers en fin de chapitre.
Ensuite, l’auteur utilise des personnages assez stéréotypés dans leur construction avec l’héroïne badass qui protège son faible petit frère. Les personnages secondaires vont se révéler eux aussi caricaturaux que ce soit les faire-valoir ou l’antagoniste. Val et son petit frère sont malgré tout plus développés. Notamment leur relation, comme le traumatisme de leur enfance face au destin de leurs parents. Malheureusement, Snyder est une fois de plus un peu trop verbeux à mon gout dans sa mise en scène.
Malgré tout, Snyder assure le job, avec des scènes d’action efficace. Les dialogues fonctionnent bien même si certains monologues de l’héroïne trainent un peu trop en longueur dans une introspection parfois lourde. Certains concepts sous-exploités ou encore flous recèlent des notions intéressantes. (les passeurs « naviguent » comme des marins ou les lieux de repos/escales sur les routes chargées sur batterie nommées « ports »).
Enfin, l’univers que nous ont concocté Snyder a de quoi accrocher le lecteur, avec ce mix de SF et de road trip tout droit sorti de Mad Max. Les différents éléments de l’intrigue se mettent en place parfaitement et même si encore une fois on sent le classicisme du récit, le dépaysement est total.
Graphiquement sublime.
Tony Daniel, artiste star issu des années 90, vu sur de nombreux titres à succès comme Batman, X-Force, Tomb Raider ou encore Spawn, livre ici un travail de qualité.
Plus à l’aise sur les phases d’action, son trait épuré et précis fonctionne parfaitement. Sa narration est lisible et fluide. Elle aussi colle au classicisme du récit en étant une version iconique de ce qu’on pourrait attendre du style comics Mainstream en 2020.
Daniel assure le spectacle, sans chercher à vraiment innover mais plutôt à nous faire plaisir au travers de planches faisant la part belle au grand spectacle et à l’action. Les designs des personnages sont propres et sans fioritures et ses décors simples et discrets. Sa narration fluide et agréable, met l’accent plus sur l’action et les personnages avec de grandes cases et de nombreux gros plans. Vu la fin du tome 1, on s’attend de vraies prises de risque sur la suite du récit.
Mais impossible de ne pas remarquer le travail exceptionnel de Tomeu Morey sur les couleurs. Véritable claque visuelle, les couleurs chaudes et saturées des innombrables sources lumineuse dans les bastions des survivants ou dans l’habitacle du camion sont superbes. Avec une histoire tournant autour de la lumière, l’artiste rend une copie parfaite. On ressent tour à tour la chaleur des néons et le froid glacial du vide, l’identité visuelle forte du récit repose pour beaucoup sur les couleurs de l’artiste. Magnifique !
Mon avis sur Nocterra Tome 1 par Scott Snyder, Tony Daniel et Tomeu Morey:
Ce premier tome de Nocterra est donc une réussite, avec un récit assumant son statut de blockbuster, avec les défauts et les qualités inhérentes à ce genre d’histoire. (mise en scène et personnages classiques…)
Derrière une histoire à l’intrigue simple et rapide, on découvre un univers sombre et dangereux souligné par les dessins délicieusement mainstream de Tony Daniel et les couleurs incroyables de Tomeu Morey.
Un début de série frais et fun, parsemé d’action même si parfois un peu trop verbeux. En tout cas, ce road trip post-apo, véritable Blockbuster de ce début d’année, débute tambours battant. Si vous recherchez un univers original, graphiquement soigné avec une intrigue simple et efficace, laissez-vous tenter par NOCTERRA.
A très vite.