vendredi 29 mars 2024

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Lone Wolf and Cub, T1 : En Attendant la Pluie

Série:
Lone Wolf And Cub 

Titre:
T1, En Attendant la Pluie


Editeur :
Panini Comics


Auteurs :
Goseki Kojima (dessin) et Kazuo Koike (scénario)


Année :
2001






Résumé :


Ogami
Itto traverse le Japon avec un landeau où se repose un enfant. En
effet, Père solitaire, il élève son fils Daigoro, un petit mouflet
tout mimi, à la rude école des tueurs ! Car Ogami Itto est un
assassin, la terreur des seigneurs, des samouraïs et des ninjas,
surnommé Lone Wolf and Cub (pour Daïgoro).


La
seule condition qu’il met avant de se décider à accepter une
mission, est de savoir qui il doit tuer et pourquoi.






Mon
avis :


De
mission en mission, cette série nous dévoile d’une part le passé
du héros et de son fils, mais aussi les rites et fonctionnement du
Japon du dix-septième siècle.


Ces
deux aspects sont sans doute les plus intéressants. Autant les bases
des récits, souvent l’engagement de Ogami Itto, sont passionnantes
au départ, autant leurs résolutions est peu propice au suspense. En
effet, le talent et la maîtrise des sabres de l’ancien samouraï est
si puissante que rien ne lui résiste.


D’ailleurs,
tout au long de ce tome un, je peux préciser que Ogami Itto doit
perdre une à deux gouttes de sang dues à une coupure. Pour un
assassin qui tue des gens à chaque épisode, c’est dire sa
supériorité et sa dangereuse efficacité.


Je
trouve cela dommage car c’est ce qui manque un peu à la série, le
péril dans lequel se retrouverait le héros. Forcément, vu qu’il s’en
sort à chaque fois, l’effet serait éventé au bout d’un moment,
mais là, ça va un peu fort dans l’autre sens.


Néanmoins,
j’ai pris plaisir à plonger dans cet univers, car le mystère sur le
passé de Ogami Itto vous tient en haleine et les réflexions où
vous emmènent toutes les magouilles politiques, les règlements de
compte et les codes d’honneur sont passionnantes.


A
la fin du tome un, composé de neuf histoires, il faut reconnaître
que le héros n’a rencontré quasiment aucun obstacle. Il fait son
chemin sur « la route des enfers », comme il dit. Et
pourtant, j’ai une folle envie de lire le Tome deux.


Je précise que le contenu des histoires mêle
adroitement politique, violence, et sexe. Donc, ces livres ne sont pas à
mettre entre toutes les mains ! Ce choix, mêlé aux situations
historiques, permet de créer des événements riches en surprises.


Mon attirance repose autant sur le mystère de l’histoire que sur le graphisme.




Les
dessins de cette série sont très différents de ceux des (quelques) mangas que
j’ai déjà parcourus. Certes, le recueil est tout en noir et blanc. Et
contrairement à certains mangas, il n’y a pas de page couleurs
pour lancer le récit.


Le
trait est vraiment réaliste et à aucun moment, l’auteur ne bascule
dans ces instants d’humour ou de délire où les dessins deviennent
caricaturaux ; vous savez, personnage devenant ultra-stylisés ou
tout petit, ou au visage comme des citrouilles – des pastèques ?- . De plus, les visages ne
sont pas occidentalisés et se révèlent très expressifs.


Le
réalisme est cru, les sabres rapides et les mouvements dynamiques
donnent une énergie graphique très agréable. J’ai adoré aussi les
jeux d’ombre et de lumière et le talent de Goseki Kojima à créer
les dessins des paravents hantant plusieurs demeures comme autant d’ombres flottantes. Certaines
pages reprennent ce dessin aux traits fins tandis que d’autres
donnent vraiment l’impression d’être des estampes brossés et découpées en
case. Une beauté pour le regard, juste magique !


Le
cadrage, là aussi, tranche avec ce qu’est devenu le manga. Pas de
cases dynamitées, au contraire, les pages se découpent en deux à quatre bandes de une à quatre cases. La richesse du cadrage repose sur la taille
et la composition variable de tout cela. Parfois, une bande contient une case sur une double page et d’autres fois, elle
comporte quatre petites cases, le temps d’un échange de regards,
d’un plan d’insert.


Les
auteurs choisissent le format le mieux adapté à l’histoire, sans
chercher pour autant une originalité vide de sens.


Ce
choix drastique, ces angles de vue, ce découpage qui laisse le temps
à l’action de se poser ou d’éclater en un instant, sans que les
combats surdécoupés s’étalent sur des pages et des pages, crée la
force narrative visuelle de cette série.




Une
Bande Dessinée plutôt sombre, scénaristiquement autant que
visuellement, peut-être bien dans l’esprit de ces années
soixante-dix qui ont vu se développer le modèle de l’anti-héros.
Lone Wolf and Cub est paru pendant six ans, de 1970 à 1976. Et je
vous garantis que ce manga a fort bien vieilli.


A
l’époque, il a même donné lieu à une série de films ainsi qu’à une
série télévisée !


Je vous recommande de vous plonger dans les Baby Carts, dont
voici la bande-annonce !


Je reconnais que le protagoniste du film est un peu plus corpulent que le héros de la BD, tout en muscle…

Bon,
soyons honnêtes, les films ont un peu moins bien vieillis que le
manga mais j’ai un faible pour leur côté parfois psychédélique et
pour cette vieille ambiance film de sabre seventies !


Quant
à la série télévisée, elle semble dure à trouver aujourd’hui.



Alors, cette série TV, elle vous donne pas envie ?


En
tout cas, vous avez le choix, les vingt-huit tomes de la BD ou les
six films, voire, ET les six films…


Amusez-vous
bien et n’oubliez pas, si vous croisez un samouraï poussant un
landeau dans la plaine déserte, relevez la tête ! c’est que vous
êtes plongé dans une BD.




Zéda survivra-t-il à sa rencontre avec Ogami Itto ?



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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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