L’agence de BD « Creaciones Illustradas », tenue par
l’incroyable Filstrup, fait travailler toute une clique de
dessinateurs. L’occasion de découvrir Santi Sanchez, celui qui a
créé la célèbre Mustang, Tony Tano, celui que rien n’arrête,
Menendez, celui qui perd régulièrement son père, ou encore Jordi,
Pau, Vidal et tant d’autres lurons incroyablement foldingues. La
seule garantie de ces histoires, c’est qu’elles seraient inspirées
d’événements réels, de l’époque où Gimenez, l’auteur -le vrai –
travaillait en agence, il y a des années de cela.
chacune en avant un dessinateur particulier de l’agence de Filstrup.
simplement un extrait de l’album photo de Filstrup.
BD fort drôle où à chaque fois que je pense la limite atteinte,
elle est dépassée. Et je suis toujours surpris par ces – plus ou
moins – gentils fous qui peuplaient les agences de BD des années
soixante. Bon, au vu de cette lecture, vous vous direz rapidement que
le seul moyen d’avoir une vie saine est de NE PAS travailler dans une
telle agence.
Il faut reconnaître que Gimenez sait
caractériser ces personnages. Ils sont tous parfaitement typés,
mais aussi complétement barrés.
d’humour, potaches, graveleux, burlesque, intellectuel, même
l’absurde est parfois frôlé.
Même si la surprise et la découverte ne sont plus au rendez-vous à
la énième relecture, il y a la folie ambiante de cette agence
incroyable mais aussi les vannes de Renados, la hache de Luisito, la
mégalomanie de Filstrup…
le héros de sa petite nouvelle et son problème en quelques cases et
à partir de là, les choses partent en vrille et prennent des
proportions inattendues. La recette est identique mais chaque
personnage est tellement particulier et rencontre un problème
tellement spécifique qu’on n’a jamais l’impression de relire deux
fois la même histoire, même quand un héros revient deux fois.
tout cas, imaginaires ou réalistes, je redécouvre avec plaisir ces
anecdotes de vie croustillantes, vulgaires, étranges, mais ô
combien hilarantes !
style réaliste. Ces personnages très expressifs sont facilement
identifiables et on n’est perdu ni par le nombre d’auteurs errant
dans cette agence ni par leurs ressemblances. Les décors sont eux
aussi très bien fait. De temps à autre, Gimenez sait les effacer
pour faire ressortir un objet, une personne et ne garder que
l’essentiel du fond.
ambiance qui colle très bien à cette atmosphère des années
soixante et nous renvoie dans ce passé fleurissant, où tout tait
possible.
planches de quatre bandes de deux à quatre cases chacune. Seul
l’album de Filstrup, dernière histoire – si on peut parler de
récit dans ce cas – casse cette règle de manière justifiée.
et jouent beaucoup sur les plans serrés, pour faire ressortir
l’émotion des visages.
l’humour du titre pour parler de ces auteurs en pleine éclosion –
est une BD sorti en trois tomes dans les années quatre-vingt. Dieu
comme j’ai galéré pour retrouver le premier tome. Aujourd’hui
encore, je n’ai que les deux derniers. Mais Fluide Glacial a choisi
de ne pas nous laisser sur notre faim et propose – depuis 2012 – une
intégrale regroupant les trois volumes. Tant mieux. Vous n’avez plus
aucune excuse pour ne pas vous plonger dans les déboires de ces fous
du pinceaux !