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Les Petits riens, T9, Les chemins de désir, la BD qui voyage
Série : Les Petits riens
Titre : T9, Les chemins de désir
Auteurs : Lewis Trondheim (scénario et dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Shampooing
Année : 2024
Pages : 128
Résumé d’une histoire qui prend le temps de s’arrêter au quatre coins du monde :
Lewis Trondheim, ou son avatar dessiné, effectue de nombreux voyages pour son métier d’auteur de BD. Au cours de ses déplacements, il s’arrête devant ces détails, ces instants curieux, hors-norme ou juste simples. Parfois, il les dévoile ou, à d’autres moments, il les analyse par une petite remarque, il les ramène à sa propre vie…
Le scénario des instants volés :
Instants volés à la vie, aux voyages, abordés parfois juste pour leur poésie et d’autres fois pour leur côté drôle. Lewis Trondheim revient avec un nouveau tome de cette série. Le fil de cet opus est le voyage. On suit Lewis entre Singapour, Bruxelles, Vancouver, Porto Vecchio ou encore Stuttgart.
Il sait s’arrêter le temps de faire un dessin ou de remarquer un élément, d’écouter des gens, de se poser une question et puis il retranscrit cela en une planche, en y ajoutant la remarque qui touche juste, qui fait naître l’émotion, le rire, la nostalgie, l’étonnement. C’est d’ailleurs au détour d’une de ces promenades que Lewis Trondheim trouve l’idée de la couverture et du titre de cet album. Il vous faudra donc attendre un peu pour arriver à cet instant, à moins que vous ne sachiez déjà et que l’évidence vous frappe dès le premier coup d’oeil à cette BD.
L’humour de Trondheim joue sur ce que son œil repère et qu’il partage avec nous, et aussi sur la réflexion qu’il apporte sur ce qu’il a observé. Certains des petits riens sont un simple constat, un décor, une discussion, d’autres sont des ressentis. Lewis Trondheim analyse un moment et sait sourire de ce qu’il voit autant que de lui-même. A côté de l’essence de ces petites histoires qui nous touche, il y a aussi tout le travail du dessin qui retranscrit cette légèreté.
Le dessin au trait et à l’aquarelle :
Tout comme les récits en une page touchent à des petits moments de vie, le style graphique rejoint cette idée, le trait à l’encre et les couleurs posées à l’aquarelle capturent ces petits moments, comme un carnet de voyages. Les animaux anthropomorphes qui représentent l’humanité permettent de mettre une petite distance et d’éviter les portraits d’anecdotes réelles. Mais, au fil des tomes, ses dessins jonglent de mieux en mieux entre la précision du trait et sa finesse, entre les couleurs et l’espace laissé au blanc. Ces mélanges insistent sur la notion d’instantané, sur l’idée d’un instant fugace qu’il faut saisir, croquer avant qu’il ne disparaisse. Peut-être comme le bonheur que Lewis Trondheim évoque au détour d’une planche, suite aux retrouvailles avec un modèle d’aspirateur…
Les décors magnifient ces pages, où l’aquarelle joue parfois à mettre en couleur certains éléments du décor, et d’autres fois à créer des ambiances colorées par de sjeux de dilution sur la planche.
Conclusion d’une BD légère :
Lewis Trondheim nous offre un beau voyage dans ces petits riens qu’il attrape tout autour du monde. Il sait les mettre en images avec talent pour nous servir une jolie palette d’émotions au hasard d’une rue ou d’une rencontre.
Zéda croise Lewis Trondheim, ou plutôt son avatar dessiné !