Tome : One-shot
Scénario et dessins : Ena Moriyama
Editions : Kurokawa
Année : 2017
Nombre de pages : 272
Résumé :
Tout réussissait à Edmond Dantès : une femme merveilleuse et fidèle, une nouvelle promotion dans son travail mais hélas sa vie va basculer du jour au lendemain suite à une délation de son entourage, accusé de bonapartisme. Il aura beau clamer son innocence, celui-ci se retrouvera enfermer à la prison du château d’If.
Il sympathisera alors avec l’abbé Faria, autre prisonnier, qui creuse un tunnel pour s’échapper. Celui-ci enseignera beaucoup de chose Edmond, et lui révèlera, avant de mourir l’emplacement d’un trésor caché sur l’ile de Monte Cristo. Edmond s’attachera à continuer l’œuvre de l’abbé Faria pour s’échapper de son bagne. Il s’évadera 14 après son incarcération, et deviendra le Comte de Monte Cristo dès le trésor récupéré.
Dès lors, Edmond Dantès aura à cœur de se venger de ceux qui l’ont trahi : Villefort, procureur du roi, Danglars devenu banquier et Fernand devenu le comte de Morcef ayant aussi entre temps épousé la belle Mercedes, ex compagne d’Edmond…
Mon avis :
Quel plaisir de lire des classiques adaptés en manga et/ou BD, cela est ma petite satisfaction personnelle du moment. Je traque donc tous ces romans classiques maintenant illustrés en Bd (au sens générique du terme).
Le comte de Monte Cristo fait partie de ces œuvres qui selon moi sont indispensables à avoir lu. Je n’ai donc pas boudé mon plaisir à lire cette interprétation manga.
Extrait du manga |
Le livre est assez volumineux mais pas pour autant repoussant.
L’illustration de jaquette est attrayante et intrigante, admirablement détaillée et aux couleurs chaudes.
Il est toujours assez marrant de voir comment les japonais dessinent les européens : dans un style réaliste, souvent grands et fins, aux traits durs, froids mais toujours gracieux.
Ceci dit, le trait d’Ena Moriyama est tout à fait comm
Ainsi les pensées démoniaques, la folie, la ruse etc… Et particulièrement les sentiments et émotions sont bien mis en avant avec ces nombreux artifices.
L’usage des trames mangas peut paraître parfois excessif, mais l’histoire est tellement prenante que nous les oublions bien vite.
L’auteur fait aussi la part belle aux gros plans, portraits etc… Au détriment de jolie vue d’ensemble, ce qui simplifie particulièrement les mises en scènes.
Mais lorsque ces illustrations globales arrivent, on en prend vraiment plein la vue grâce à l’excellente précision et qualité des décors.
J’ai donc été conquis par le dessin de l’auteur dont l’élégance ne manque pas.
Visuel Le comte de Monte Cristo par Ena Moriyama |
On imagine bien qu’adapter une œuvre écrite de l’ampleur du « comte de Monte Cristo » d’Alexandre Dumas en dessin n’est pas chose aisée.
L’auteur a donc dû faire de nombreuses concessions, d’autant que le format et le nombre de pages lui ai été imposé.
On imagine alors bien sa frustration, ayant lui-même adoré l’œuvre originale, mais aussi et surtout celle des lecteurs lorsque l’on s’aperçoit que beaucoup de contextes sur les personnages n’ont pas été développés.
On ne sait pas, par exemple, ce que devient Mercedes à la fin du Manga.
Pour cela il vous faudra lire le récit d’Alexandre Dumas.
Mais malgré tout, Ena Moriyama a tenté de rester le plus fidèle à l’histoire.
Son tour de force réside alors sur le travail extraordinaire de coordination de sa puissante narration avec les illustrations et les effets.
Le découpage en est ainsi chargé avec de nombreuses petites vignettes et beaucoup de bulles et textes, mais l’ensemble se coordonne parfaitement bien et n’engendre aucune lassitude.
Vraiment ce manga a été une belle surprise pour ma part.
Ciao
Yann,
Extrait 2 du manga |