Mon avis :
L’art du « Shibari » illustré avec maestria par l’auteur…
Cordes et ligotages parsèment les cases de cette BD, en restant toujours très softs mais néanmoins suggestifs.
L’originalité de ce livre vient du mélange parfait entre vieux comics rétro et ouvrage érotique.
Le dessin, les couleurs :
Le trait est souple, rapide et tout en rondeur. L’auteur maîtrise parfaitement les formes et les corps élancés des femmes. Et l’exercice est encore plus difficile lorsqu’il s’agit de dessiner des corps empaquetés et sérrés par des liens. Les positions sont osées, variées et affriolantes mais jamais aucune illustration n’est vulgaire. le dessin reste toujours élégant, rarement obscène ni surchargé.
Le trait et le style me rappel aussi tous ces « fumetti », vendus dans les célèbres kiosques à journaux italiens, du genre « Dylan Dog » ou « Martin mystère »… (après cette remarque, vous en achèterez certainement lors de votre prochain voyage en Italie…)
Les couleurs, quant à elles, sont rétro, ressemblant ainsi à la quadrichromie originelle des premiers comics en couleur. Cela donne un très bel effet et un raffinement supplémentaire. A noter que cet album a été mis en couleur par l’artiste spécialement pour cette édition.
Le scénario, le découpage :
L’idée principale du scénario est « simple » : l’élixir de jouvence. Cependant, celui-ci prend des tournures compliquées, amenant ainsi à mettre en scène de nombreux personnages et intrigues truculentes. Encore une fois l’art des vieux comics ressort dans le « comment faire compliqué à partir d’une idée simple », en tirant de nombreuses ficelles apportant leurs lots de micmacs et de rebondissements.
Le découpage est, quand à lui, et selon mon avis, l’aspect le moins bien réussi de cette BD. En effet, les cases sont parfois découpées de manières surprenantes, et la succession de nombreuses situations et lieux différents nous font parfois perdre le fil de l’histoire. J’en suis même arrivé à ne plus comprendre pourquoi la papesse Crimilde a engagé l’héroïne pour finalement lui faire une traîtrise…
Bref, cette bande dessinée est plutôt soft. L’auteur ne sombre pas dans « la décadence » de la femme, et réussi même à la mettre particulièrement en valeur par son style fin et délicat.
Et le mélange de l’érotisme avec les comics d’antan sublime cet ouvrage.
Et si vous avez aimé cette BD, je ne saurai que trop vous recommander le Tome 1 de cette série (initialement publié chez Dargaud, puis repris chez TabouBD).
L’auteur : Franco Saudelli, né à Latina, vit actuellement à Rome. Il débute sa carrière de dessinateur en 1977 dans l’hebdomadaire italien « LancioStory ». Il travaille pour les magazines « Orient Express », « Libération », « Charlie Mensuel » et édite chez Dargaud mais c’est la création de « La Blonda » qui fait son succès. Il accède ainsi au gratin de la presse spécialisée « Diva », « Glamour », « Selen » et « Blue ». Il forme sa compagne d’alors, Giovanna Cassoto, qui participe à certains épisodes de La Blonde avant de voler des ses propres ailes et de trouver le succès
Ciao,
Yann