mardi 15 octobre 2024

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Escobar, une éducation criminelle, la chronique criminelle

Escobar, une éducation criminelle, la BD sur… L’enfance du fils de Pablo Escobar

couverture de "ESCOBAR, UNE EDUCATION CRIMINELLE" de Juan Pablo escobar, Pablo Martin Farina et Alberto Madrigal chez Soleil

Titre : Escobar, une éducation criminelle
Auteurs : Juan Pablo Escobar et Pablo Martin Farina (scénario), Alberto Madrigal (dessin)
Éditeur : Soleil
Collection : Hors-collection
Année : 2023
Pages : 136

Résumé d’une BD sur une enfance bercée de tueurs :

Colombie, le jeune Juan Escobar voyage avec son garde du corps en moto. L’homme s’appelle la Gâchette, car son doigt continue à trembler après avoir tiré un coup de feu. Une vadrouille étonnante qui finira dans la piscine parentale. La Gâchette n’est qu’un des gardes du corps ayant pour mission la protection de l’enfant, tout en tachant de l’endurcir. Car Juan Escobar est le fils de Pablo Escobar, le narco-trafiquant le plus riche de Colombie…

Le scénario d’un récit incroyable:

Juan Escobar a grandi dans une immense résidence, entouré de gardes du corps, il avait tout à portée de main. Cette jeunesse dorée ne l’est qu’en apparence. Car ceux qui le surveillent sont aussi fous que dangereux. La mort fait partie de leur quotidien, et ils tuent tout en s’attendant à être tués. Ces caractères improbables ont autant de particularités qui les rendent uniques. Tout n’est pas révélé, et peut-être que certains événements sont romancés, mais on n’en a pas moins froid dans le dos à la vue de ces hommes qui sont libres de tout, sauf de désobéir au patron.

On peut comprendre qu’une enfance dans cet environnement soit marquante, voire même déstabilisante. A se demander comment le jeune Juan Escobar a pu garder les pieds sur terre. Mais comme il l’explique au début du récit dans le texte d’introduction, son père est passé d’homme le plus craint de Colombie à l’homme le plus recherché. Et la vie au soleil est bientôt devenu une vie de fuite. Mais cela n’est pas le sujet de l’histoire. Juan mêle les souvenirs d’une après-midi avec ses hommes et cette femme chargés de sa protection. Une après-midi normale sauf qu’un coup de feu accidentel part, et tout dégénère. Le récit alterne entre les événements de la journée et des flash-backs qui permettent de comprendre qui sont ces individus armés et dangereux. Et en même temps, ces aller-retours dans le passé apportent parfois un éclairage à l’histoire du présent. Le récit vous happe en même temps qu’il vous effraie. Car cet univers est angoissant, la mort, la violence, le sang coule à flot mais pas de haine, plus une sorte d’inconscience, ou de plaisir de jouer, comme s’il s’agissait d’une énorme jeu où vivre, c’est gagner jusqu’à la prochaine partie.

page de "ESCOBAR, UNE EDUCATION CRIMINELLE" de Juan Pablo escobar, Pablo Martin Farina et Alberto Madrigal chez Soleil

Le dessin d’une légèreté aux couleurs nuancées:

Le graphisme est en effet tracé d’un crayon fin, qui pose les contours des gens et les éléments de décor. Les personnages stylisés donnent presque l’impression d’un rêve, ou plutôt d’un cauchemar éveillé. Les couleurs vives du présent demeurent néanmoins discrètes, sauf le rouge sang aux reflets chatoyants qui coule tout au long de la BD. Les flash-backs sont colorés en teintes dorées, jaunes, plus douces, comme une pellicule un peu surexposée. Sauf pour les scènes de nuit, où un rouge se mêle aux couleurs sombres de chaque case.

La composition se déroule sur de grandes cases, le plus souvent, laissant toute la place pour l‘action, et va jusqu’à nous offrir des explosions pleine page.

Un dessin doux qui contraste avec la dureté du récit.

Conclusion d’une BD qui effraie autant qu’elle plaît:

Cette BD atteint son but, elle nous entraîne dans l’histoire, mais le fait qu’elle soit vraie nous glace le sang. Les textes d’introduction et de conclusion resitue la démarche de Juan Escobar avec ce récit et sa vie incroyable. Il fallait bien cela pour recadrer le contexte et pour qu’on comprenne que ces situations ne relèvent que de l’humour noir.

Zéda rencontre Juan Pablo Escobar !

"EDUCATION PAS SENTIMENTALE" strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur  "ESCOBAR, UNE EDUCATION CRIMINELLE" de Juan Pablo escobar, Pablo Martin Farina et Alberto Madrigal chez Soleil

David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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