: Dazzler
Du fond des USA, une étoile nouvelle… Episode 1 (dans Titans n°35)
Tom de Falco (scénario), John Romita Jr (dessin), Alfredo alcala
(encreur)
Lug
: Titans
1981
: 22 (l’épisode), 80 (le Titans)
jeune Alison Blaire court dans les rues, poursuivie par une bande de
malfrats. Elle se retrouve dans une impasse et n’a d’autre choix que
de faire face. Les voyous, envoyés spécialement pour lui mener la
vie dure, ne s’attendent pas à la réaction d’Alison, qui révèle
alors ses étranges capacités en enfilant une paire de rollers
magnétiques et en lançant un album des Pink Floyd sur son minuscule
appareil radio. En effet, Alison est une mutante qui transforme le
son en lumière et son nom de scène est… Dazzler !
avis :
étions en novembre 1981 quand Dazzler débarquait dans Titans. Si
vous avez la mémoire courte ou si vous n’avez pas connu cette
époque, Titans, Strange, Nova, Special Strange et consorts étaient
les seuls périodiques (mensuels ou trimestriels) à nous apporter
sur le territoire français les aventures des héros Marvel.
Marvel, ce n’est pas seulement les Vengeurs (aujourd’hui, Avengers),
Daredevil ou encore l’homme-araignée (aujourd’hui, Spiderman), ce
sont aussi une multitude de personnages moins connus, aussi étonnants
qu’attachants. Dazzler fait partie du lot. Cette jeune rousse et son
pouvoir se trouvent plus dans la lignée de héros tels Peter Parker,
à savoir des super-héros malgré eux. Dazzler n’utilise son pouvoir
que sur scène, pour produire des effets de lumière car, j’ai omis
de vous le dire, Alison Blaire est chanteuse. En tout cas, elle se
bat pour percer dans ce métier. Mais la vie d’artiste, même avec du
talent, est difficile et la jeune femme vit dans un petit studio
décrépi, dépourvu d’eau chaude et a du mal à payer son loyer. Les
préoccupations sont plus matérielles que moral, en effet il faut
courir les auditions, échouer, tomber sur des escrocs qui vous
envoient des voyous pour vous arnaquer de l’argent, etc etc… La vie
n’est donc pas du tout rose pour Dazzler.
Dans ce pilote, on découvre
en flashback la jeunesse de l’héroïne mais aussi tout un tas de
personnages Marvel. Dans le désordre, Spiderman, Le fauve et
d’autres vengeurs, les X-Men et l’enchanteresse, déesse Asgardienne
(là d’où vient Thor). Visiblement, à la fin du pilote,
l’enchanteresse va revenir pour se venger – en effet, elle n’a pas
supporté de s’être faite grillée à une audition par Dazzler -.
L’audition n’étant qu’un prétexte à un quelconque plan de
domination mondiale dont nous n’avons que quelques indices (ben oui,
c’est une série, faut bien en garder pour la suite). Alors le côté
«tremblez mortels, je reviendrai, et par les dieux d’Asgard,
l’affront que j’ai subi sera lavé comme il convient. »
sous-entendu, vous allez payer car moi, déesse Asgardienne, ne
supporte pas de ne pas avoir gagné l’audition terrienne pour une
émission que personne ne connaît ou encore le fauve qui parcourt la
moitié de la ville pour informer Dazzler qu’une audition va avoir
lieu fait un peu – voire carrément – rire aujourd’hui avec le
recul.
dommage car le côté galère et enfance de la jeune femme la rend
vraiment proche de nous.
seule présence super-héroïque qui a un sens est celle des X-Men.
Car la jeune femme a croisé l’équipe de Charles Xavier mais avec le
décalage des sorties en France, cette rencontre n’aura lieu que dans
le Special Strange 29 sorti quelques mois plus tard – vous me
suivez ? -. Pas grave, on profite de ce pilote avec humour et plaisir
et si les talents de chanteuse de Dazzler sont là, ses capacités de
danse, qu’elle révèle en roulant partout avec ses patins
magnétiques, sont aussi bien présents, formant un tout chez cette
jeune artiste dont la vie va être pas mal mouvementée.
oui, inutile de vous cacher qu’elle va connaître un tas d’aventures
(on ne peut pas être pote avec les X-Men et espérer passer des
jours tranquilles) pour le meilleur et surtout pour le pire. Elle
rejoindra même pour un temps l’équipe de Charles Xavier.
part les dialogues touffus, le dessin sympathique et réaliste, je
pourrais aussi noter les touches d’humour un peu cartoonesque
(Serval, Diablo et Colossus se rentrant dedans pour aller décrocher
le téléphone, par exemple) qui contrastent radicalement avec
l’ambiance de la série (les galères de Dazzler) et même d’autres
séries Marvel.
replonger dans ce monde, c’est effectivement revenir plus de trente
ans en arrière, quand les héros étaient encore des anti-héros
sympathiques, quand on pouvait rigoler un coup avec des personnages
classiques, quand certaines situations prévisibles arrivaient sans
que ça ne choque personne. Par exemple, Imaginez, vous êtes
l’enchanteresse, la plus grande sorcière d’Asgard, vous transformez
les hommes en arbre en une case, et vous êtes incapable d’hypnotiser
le gars qui fait passer les auditions pour qu’il vous choisisse vous
plutôt que la jeune minette ! Mais bon…
revenir à ma boucle du début, ces super-héros moins connus qu’on
rencontrait plus régulièrement à l’époque, je vous offre la liste
des quatre séries qui constituent ce Titans 35 : Star Wars,
Machine-Man, Mikros et Dazzler. Vous en connaissez combien ? Ca vous
étonne, non ?
si la danse n’est pas le moteur de cette série, plus axée chant
lumière et super-héros aussi, bien sûr, Dazzler qui bouge en
rythme sur ses patins magnétiques avait tout à fait sa place dans
ces sept BD spécial danse.
ma part, c’est avec une certaine tendresse que j’ai redécouvert
cette héroïne (et que j’ai relu les trois autres séries du petit
périodique), à tel point que j’avais envie de ressortir mon Titans
36 pour lire la suite de ses aventures.
je comprends que cette série ne va pas être facile d’accès
aujourd’hui mais si vous avez l’occasion, allez donc faire un tour
chez vos aînés, dans ces cartons de vieux Marvel qui traînent
quelque part dans la cave et régalez-vous de ces vieilles histoires
où, finalement, le sérieux côtoie l’humour et offrez-vous un doux
moment de nostalgie…
rencontre Dazzler !