mardi 23 avril 2024

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Madame, T1 et 2, de Nancy Pena – la chronique ronronnante…

couverture de Madame T2 de Nancy Pena chez La boite à bulles
Série
: Madame
Titre:
L’Année du Chat (T1) et Temps de chien (T2)
Auteurs :
Nancy Pena (scénario et dessin)
Editeur :
La boîte à bulles
collection
: Contre-Pied
Année :
novembre 2015 (T1) et novembre 2016 (T2)
Pages
: 80p chaque tome
Résumé :

Madame
a un chat. Perdu ! Madame est le chat et même la petite chatte d’une
illustratrice. Accueillie dans ce nouveau foyer, Madame va vite
trouver sa place, animal espiègle n’en faisant qu’à sa tête et
qui, loin d’être juste une bête, échange avec sa maîtresse, donne
son avis sur tout et parvient même à trouver des excuses, souvent
farfelues, à toutes ces bêtises. Enfin, à ses activités que les
humains appellent bêtise et qui n’est pour elle que passe-temps,
occupation et autres défis à relever. Malgré tout cela, une
relation toute en douceur s’installe entre Madame et sa maîtresse,
une relation avec ses hauts et ses bas, avec ses coups de griffes et
ses coups de gueule, ses moments de tendresse et d’abandon, bref, une
relation bien plus humaine qu’il n’y paraît…
Mon
avis :
Madame
est certes un chat, mais c’est aussi le titre de ces deux petits
recueils d’histoires courtes. Sur une à deux pages, nous suivons les
choix de ce chat pas comme les autres et son quotidien plein de
bonheur et de frustration.
Je
ne parle pas de gags en une page car j’ai trouvé qu’il y avait plus
que simplement une idée drôle aboutissant à une chute. Au fur et à
mesure des pages, on s’attache aux personnages, autant à Madame qu’à
sa maîtresse. Et les histoires ne sont pas seulement drôles, elles
sont aussi sensibles.
Nancy
Pena humanise son héroïne tout en lui gardant une mentalité de
chat. Ce qui peut paraître assez difficile car peu de gens sont
parvenus à rentrer dans la tête de ces petits félins. Loin de la
simple fainéantise et du légendaire appétit de Garfield, Madame se
différencie car elle est plus subtile et ce sont bien des traits du
chat qu’on retrouve autant dans ses actes que dans ses paroles.
Les
histoires de ces deux BD jouent sur l’humour des mots et des images,
donnant lieu à des échanges savoureux de ping pong verbal entre
Madame et sa maîtresse ou à de petits arrêts sur un grand dessin
qui vous en dit très long.

Notons
que chaque petit récit porte un titre simple « Madame se
promène », « Madame propose », « Madame
postule » qui donne tout de suite une idée du thème de
l’histoire qui va suivre, tout en vous gardant la surprise de la
conclusion.

Le
récit porte bien son nom car on en apprend plus sur Madame que sur
l’illustratrice, femme malmenée par son chat dans une grande maison.

La
tendresse et l’humour qui émanent de ces livres tiennent autant aux
histoires qu’aux dessins. Là encore, Nancy Pena fait des choix qui
semblent simples et ajoutent à la particularité de l’univers de ces
BD. 
Page extraite de Madame T2 de Nancy Pena chez La boite à bulles
 
Tout
d’abord, au lieu du noir et blanc auquel on pourrait s’attendre, elle
opte pour un vert, noir et blanc. Ce vert, installé dès les
couvertures, apporte une teinte de douceur à chaque saynète. Qu’il
soit juste discrètement présent en couleur pleine, en ombre des
personnages ou bien qu’il serve à dessiner les contours des
magnifiques décors de jardin, son utilisation multiple évite toute
lassitude ou habitude.
Le
style des personnages diffère du réalisme des accessoires et
décors. Ainsi, la fiction se place dans le vrai. Vous n’avez sans
doute jamais entendu votre chat vous parler mais vous pourrez
imaginer facilement la situation équivalente.
Bon,
pour ma part, je n’ai pas de chat mais j’ai apprécié cette plongée
dans cette vie de félidé et la singulière synergie se dégageant
des choix graphiques et narratifs.
Dans
Madame, pas de case, les dessins prennent place sur la page, en bande
de deux cases, en pleine page ou encore autrement. Cette absence de
contours crée une aération de l’espace, on comprend alors mieux que
Madame prenne ses aises sur la page ! On notera que malgré la petite
taille des volumes, les dessins restent toujours facilement lisibles,
– tout comme les textes – sans vous forcer à lorgner.
couverture de Madame T1 de Nancy Pena chez La boite à bulles
Vous
pouvez lire ces deux petits recueils d’une traite. Ou bien, autre
solution, les savourer. Mon conseil – pour ne pas dire ma recette –
: Prenez-en un, glissez-le dans votre mallette, votre sac à main,
votre besace, votre sac à dos ou votre poche et, au lieu de
supporter les airs grognons de vos compatriotes de RER, sortez votre
BD et lisez quelques pages, comme vous liriez un livre. Non seulement
le petit format du recueil s’y prête très bien mais les histoires
courtes qui le composent également.
Quand
vous aurez souri à la fin d’une histoire, relevez discrètement les
yeux et regardez le nombre de vos camarades de voyages qui se
penchent pour voir le titre de votre livre, intrigué par cette nappe
de vert, ces dessins touchants et votre sourire !
Madame
vous laisse le choix, à dévorer chez vous dans votre fauteuil ou à
déguster par petites touches. Et si vous optez pour l’option « à
chaque jour son histoire », vous vous rendrez compte que Madame
prendra également une petite place dans votre vie de tous les
jours…
Zéda
rencontre Madame !
"QUI C'EST", strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur Madame T1 de Nancy Pena chez La boite à bulles
David
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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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