dimanche 8 décembre 2024

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Yakuza Moon

Yakusa Moon editions Graph Zeppelin

Titre: Yakusa Moon
Sous-titre : L’histoire vraie d’une fille de gangster japonais
Scénario: Sean Michael Wilson d’après le livre de Shoko Tendo
Dessin : Michiru Morikawa
Éditeur: éditions Graph Zeppelin
Année: 2015
Nombres de pages: 192


Résumé :
Ce manga illustre la vie chaotique de Shoko Tendo, fille de yakuza, partant de sa jeunesse dans le luxe d’une riche famille de gangster mais avec un père alcoolique, colérique et violent, puis les harcèlements scolaires et la décadence en tant que petite frappe, puis droguée, et enfin soumise et violée par les hommes les plus violents…
Parallèlement la situation financière de la famille se dégrade de manière fulgurante, suite aux ennuis de santé du père, et ainsi donc aussi de son retrait des « affaires ».
Shoko Tendo cherche sa place dans ce milieu sexiste ou règne corruption, excès, sévices, agressivité etc…, notamment en tant que femme.

Mon avis :
On ne peut pas dire que Shoko Tendo ai eu une vie tranquille et dorée.
Au travers de ce manga nous vivons à la fois la terrible vie de Shoko Tendo et cet espoir qui renait en fin d’ouvrage, mais aussi la rédemption d’un père, dans sa jeunesse très fougueux et impulsif, et avec l’âge, faisant preuve de compassion et d’égards, envers sa fille.
On y voit aussi parallèlement une lueur d’espoir avec des liens familiaux forts et salvateurs, malgré une fulgurante décadence financière de la famille.
On y apprend les valeurs de loyauté, et à l’inverse les pires côtés, des Yakuza.

Yakuza Moon chapitre 1

La couverture, le livre :
Ce livre est un manga à l’occidentale, il se lit comme un livre classique.
La couverture est très attrayante, tape à l’œil, issue de photos bien connues de Shoko Tendo.
Le noir dominant de la couverture, le tatouage chaotique, cette belle femme et la lune énigmatique illustre parfaitement le contenu du livre.
Le dessin, le style, la mise en scène :

Michiru Morikawa adopte un style réaliste bien connu (voir les chroniques de Juju) mais qui ne plait pas forcément à tout le monde.  Elle a le trait fin et léger avec beaucoup de rondeur. Pour illustrer son dessin, elle s’aide brillamment de trames sans trop exagérer sur cet artifice. 
Les effets sont bien réalisés, encore une fois avec la grande aide des trames classiques de manga.
Dans ce livre, les jeux d’ombre et lumière ne sont que peu exploités mais Michiru Morikawa s’arrange, de manière vraiment exceptionnelle, à mettre continuellement son personnage en avant en usant tout de même des contrastes clairs/obscurs.
La mise en scène est bien choisie, pas trop surchargée mais juste à la limite je dirai… 
Avec le texte elle peut paraître encombrée.

Yakuza Moon A

Le scénario, le découpage : 

Le scénario  de cet ouvrage est inspiré de l’œuvre (et la vie évidemment) de Shoko Tendo : « Yakuza Moon : memoirs of a gangster’s daughter ».
Sa terrible histoire a donc été adaptée en manga à merveille par Sean Michael Wilson. Il y décompose sa vie par chapitre essentiels.


Le découpage est vivant, fluide, dynamique et rythmé, usant de beaucoup d’artifice que j’apprécie particulièrement comme les cases sans bordures, les vignettes apposées sur une image de fond, et des cellules de tailles diverses et variées à chaque page.
 
Le récit est captivant et émouvant,  et de page en page, nous avons mal pour cette jeune femme. Nous la prenons presque en pitié.
 
A chaque revers de feuille nous espérons qu’elle s’en sorte, et que ses malheurs personnels auxquels s’ajoutent ceux familiaux, disparaissent… mais non.
Enfin son salut lui viendra d’un détail presque insignifiant, qu’elle porte aujourd’hui tous les jours sur son dos : son tatouage.
 
Malheureusement se dénouement heureux par cette petite « broutille » ne saute pas aux yeux à la fin de ce livre. Coté scénario, c’est là le seul petit « hic » qui m’a interpellé.

Yakuza Moon B

Ciao, 
Yann

Les auteurs :
Sean Michael Wilson est un scénariste écossais qui vit aujourd’hui au Japon. Il a scénarisé de nombreuses bandes dessinées : les 47 Rônins, Le livre des cinq roues, Le Sermon du Tengu et Hagakure.
Michiru Morikawa est une illustratrice et une dessinatrice japonaise de renom. Elle a remporté l’International Manga and Anime Awards in Britain et a été nommée Best New Manga par le célèbre éditeur de manga Kodansha.
De ce duo d’auteur, je vous invite aussi à lire les chroniques de mon ami Juju ici.
Shoko Tendo a vu ses mémoires recevoir un accueil très chaleureux du public et être traduites en quatorze langues. Elle a participé à de nombreux documentaires, dont un sur sa propre vie, et d’autres plus axés sur le tatouage qui a changé sa vie.
Et voici un petit reportage ARTE sur cette magnifique femme : ici
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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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