vendredi 26 avril 2024

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The End de Zep

The End de Zep aux éditions Rue de Sèvres
Titre : The End
Scénario et Dessins : Zep
Editions : Rue de Sèvres
Année : 2018
Nombre de pages : 88

Résumé : 

Région de Santa Cruz de la Seros, Pyrénées espagnoles : Tous les habitants d’un village meurent subitement, sans signes avant-coureurs et sans raisons.

Théodore, jeune étudiant, est admis en stage auprès d’une équipe de scientifique en Suède.
Leurs travaux : Etudier les gaz émis et les ADN des arbres. Ceci afin de corroborer la thèse du professeur Frawley (responsable de l’équipe et fan absolu des Doors) qui soutient que la flore est douée d’intelligence.
Les arbres et plantes communiqueraient entre eux, et seraient aussi capable de modifier leurs gènes afin de se protéger de grands dangers.
La Pharmacop, usine de produit chimique, vient de s’installer près de la zone d’étude des chercheurs et des phénomènes étranges et inexpliqués apparaissent. Théodore, peu à peu convaincu par les travaux du professeur Frawley, va donc enquêter…

 
Mon avis :
“This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend, the end
Of our elaborate plans, the end
Of everything that stands, the end
No safety or surprise, the end
I’ll never look into your eyes…again
…”
Ce refrain du mythique groupe « The Doors » tourne en boucle à la lecture de ce livre, et il n’est évidemment pas innocent. Comme un présage pour le récit, il résume parfaitement les faits mais nous y reviendront.
Cet album est le troisième album au style réaliste réalisé par Zep pour les éditions Rue de Sèvres. Et qu’est-ce que je les aime ces ouvrages !
Donc après « Une histoire d’hommes » et « un bruit étrange et beau », voici que je me prends une nouvelle claque, à la fois graphique et scénaristique, avec cette BD exceptionnelle.
ZEP nous prouve particulièrement avec ce récit qu’il est un auteur complet capable de s’attaquer à n’importe quel registre (jeunesse, adulte, fiction, aventure humaine, humour etc…)

The End de Zep aux éditions Rue de Sèvres page 11
Page 11 de la BD

Le dessin : 

Le dessin de Zep est dans un style réaliste dont le trait est juste élégant, léger, épuré, beau…

Comme à son habitude, pour ses récits adultes, Zep utilise des couleurs en bichromie avec des jeux d’aplats.
Les couleurs pastelles sont particulièrement bien choisies sur des tons dits naturels (vert, brun, bleu…) et donc totalement adaptés pour ce récit à la croisée des sciences naturelles et de la science-fiction.
Chaque couleur reflète donc une ambiance : vert pour des atmosphères liées à la nature, bleue pour des scènes temporellement situées matin ou soir ou bien pour évoquer des faits passés, mauve rouge pour les situations dramatiques, etc…
Coté effets, encore une fois l’auteur ne s’embarrasse pas de techniques approfondies. Le travail sur les plans, perspectives et lumières fait remarquablement vivre l’histoire.
Et ces paroles de The End qui reviennent continuellement en une belle et longue onomatopée et qui nous harcèlent afin certainement de nous avertir d’un évènement dramatique à venir.
Les mises en scène sont travaillées, presque à  la perfection, et chaque vignette accroche agréablement notre œil. On admire, on contemple la majestuosité du trait, mais aussi de cette nature dessinée fragile et forte à la fois.
Ce livre est une délectation visuelle.

The End de Zep aux éditions Rue de Sèvres page 14
Page 14 de la BD

Le scénario : 

Ce récit dramatique est bien évidement une pure fiction à ce jour, quoique…

Si l’on considère l’anecdote des Koudous du Transvaal, cette fiction n’est finalement plus très loin de la réalité (ou inversement), et cela peut glacer le sang…
Zep est bien évidemment parti de ce fait divers pour construire ce thriller perturbant. Il en fait même référence au cours de l’histoire.
Ce scénario est troublant mais a plusieurs mérites.
Le premier est de remettre l’humanité en place face à la grandeur de la nature. Il nous fait bien comprendre que l’on est finalement un bien petit rien pour ce monde. Notre passage sur cette planète reste éphémère.
Le deuxième, conséquence directe du premier, est de nous alerter bien évidemment sur la catastrophe écologique à venir (ou déjà présente) si l’on continu à industrialiser à tout va, et de laisser passer les profits devant la nécessité. Personne ne sera épargné (ou presque). Nous devons collectivement ranger notre égo et revenir aux sources et aux besoins primaires.
Outre ces sonnettes d’alarmes moralisatrices mais révélatrices, cette allégorie est techniquement admirablement bien construite. Le découpage est construit pour que le suspense règne de bout en bout. L’histoire est captivante et intéressante. Elle se lit vite. Tout s’enchaine à bon rythme et le final nous surprends et nous laisse bien évidemment pantois !

The End de Zep aux éditions Rue de Sèvres page 12
Page 12 de la BD

Cette œuvre BD est pour moi l’une des meilleures que j’ai pu lire sur ce premier semestre. Je la recommande vivement car on ne peut être que touché par cette science-fiction/naturelle…
C’est une BD qui est un indispensable à toute bonne bédé thèque.
 

Ciao

Yann

Je vous laisse avec la bande annonce de l’ouvrage :


 
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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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