déjeuners Dargaud. Et le lancement de cette nouvelle saison se fait
en grande trombe, car me voilà convié avec plusieurs collègues
web-chroniqueurs, à rencontrer Marc Cuadrado et Franck Margerin pour
la sortie de « La Conquête de L’Ouest » le tome 3 de
leur série « Je veux Une Harley ».
raconte comment l’aventure a commencé : il a décidé de se lancer
dans le récit des mésaventures d’un quinquagénaire et de sa douce
épouse. Le dit quinqua décide d’investir dans une nouvelle passion,
la Harley. En fait, c’est un biker dans l’âme mais sa femme n’a pas
du tout la même passion que lui.
c’est aussi la vie d’un couple qui est passée au microscope de
l’humour par l’auteur.
discussion avec Marc tout seul car Frank Margerin, égaré par un GPS
fou dans les rues du dix-huitième arrondissement de Paris, n’a pu
nous rejoindre à l’heure prévue. Mais tandis qu’il peste contre les
sens uniques parisiens et les concepteurs de GPS – tout cela n’est
que pure supposition de ma part, bien sûr – nous échangeons avec
Marc Cuadrado.
discussion, s’excusant humblement – ce qu’on nomme la politesse des
grands – et partagera également son expérience sur cette nouvelle
série – si on peut considérer comme nouvelle une série qui en est
à son troisième tome – mais revenons à la génése.
Comme Marc Cuadrado aime s’inspirer du
réel et surtout du vécu, pour la richesse que cela apporte à
l’histoire, et comme l’on n’est jamais aussi bien servi par soi-même,
il nous explique s’être inspiré de sa vie pour sculpter, non dans
la glaise mais dans l’encre, les personnages de Marc Carré, sa femme
Tanie, son beau-frère Calzone et les autres – non, pas de rapport
avec Claude Sautet, quoique… – mais il n’avait pas envie d’endosser
la double casquette auteur-dessinateur. Il a alors pensé à
Margerin, dont il est fan depuis ses années d’étudiant aux Arts
Déco de Nice !
découvre que sa maison d’édition a la même idée. Alors si ce
n’est pas un signe du karma…
Margerin, car lui cherchait une histoire à illustrer, voulant faire
une pause dans le travail d’écriture. Tout va pour le mieux !
L’entente est au rendez-vous pour leur première collaboration. Le
travail s’effectue beaucoup à distance, avec quelques rencontres.
Les deux auteurs apprécient le respect de chacun pour le travail de
l’autre. Peu de retouches, de discussion, et surtout une passion
commune et la même envie de raconter du vécu et de décrire le
monde des bikers.
départ d’avoir si peu de retour de Margerin sur son scénario, et a
apprécié l’humilité du dessinateur, autant Frank Margerin a été
surpris que Cuadrado s’insère si peu dans son dessin et le laisse
libre.
explique que c’est la marque mythique quand on parle de moto. Une
personne qui n’est pas du tout de ce milieu a probablement déjà
entendu parler de Harley Davidson et sait que ce sont de grosses
motos. Une réputation que n’ont pas les autres marques.
salle, il est évident que ce n’est pas pour rien que Gainsbourg n’a
pas fait chanter « Je n’ai besoin de personne en BMW » à
Bardot !
le one-Shot « La vie est trop courte ! » sorti en 2012.
gens en redemandent et certains lecteurs leur confessent même qu’ils
sont heureux de se retrouver dans les petits travers des héros.
pas de faire l’apologie des bikers et de Harley Davidson mais plutôt
de rester dans l’auto-dérision, de porter un regard drôle mais
jamais moqueur, tendre et jamais cynique sur cet univers, un peu
ridicule mais tellement génial, dont il se revendique fièrement.
est le seul à détenir le secret, à se positionner à l’intérieur
pour le regarder de l’extérieur !
de Marc et Tanie pour « Bienvenue au Club », le tome 2 de
la série, axé sur les clubs de motards.
Et, curieusement, le début de cette rencontre mationale tourne
autour de ce tome deux ! On parle des clichés sur les club de
motards, souvent façade de gangs en Amérique et au Canada, – comme
le dépeint la série Sons of Anarchy – voire en Europe du Nord, mais moins en France. Chez nous, ils
s’agit plutôt de regroupement de faux et vrais durs qui ne laissent
pas n’importe qui créer un nouveau club de bikers. Tout se mérite !
le public se montre toujours aussi accroché et nombreux sont ceux
qui se retrouvent dans cette visite des clubs, opposant la vision des
violents et durs à cuire Nasty Crows au HOG (comprendre Harley’s
Owner Group), le club qui s’adresse aux fans de Harley, avec un petit
côté vente à la clé de produits de la marque.
quelques gentilles égratignures, soutient la série.
3. Il voulait aborder un autre gros cliché, la légendaire Route 66 et lancer leur héros dans un road trip sur ce mythique ruban
d’asphalte.
Cuadrado a alors décidé de tenter sa chance. Il nous explique qu’un
tel voyage, en passant par un tour operator, se prépare un an à
l’avance. Mais avec l’aide du marketing, Marc a décroché en deux
mois une place, à condition de voyager à deux sur une seule moto.
Finalement, Marc partira non pas avec sa femme mais avec son
coauteur, son pote de trois ans, Frank – sur l’idée de celle-ci -.
aventure signalisée. Car si la route 66 reste sauvage, ses visites
sont souvent balisées, comme nos deux auteurs l’ont vécu par le
tour operator Harley. Attention, il s’agit d’un tour operator ayant
un partenariat avec Harley et pas d’un tour operator de la société
Harley !
de jours à moto le long de cette route 66, qui ne leur a pas permis
d’en faire tout le tour mais d’en voir un bel aperçu côté ouest.
Cuadrado avec son carnet de notes ont tenté d’immortaliser une
partie de ce voyage pour leur récit. A la grande crainte de leur
guide, qui s’inquiétait dès que Marc Cuadrado remplissait ses
carnets de note, de peur que les deux hommes lui fassent une mauvaise
pub…
Marc, Tanie et leurs amis sont arrivées aussi à Margerin et
Cuadrado, même si certaines ont été un peu poussées pour les
besoins de la fiction et de l’humour. Je ne dévoilerai pas le vrai
du faux mais je vous laisse le plaisir de vous faire votre propre
idée.
n’est pas usurpée !
rencontré une autre légende de cette route, le Desert Doctor,
Terrence, qui parcourt la 66 pour aider tous les motards dans
l’embarras. Un homme qui, malheureusement, ne figure pas dans la BD.
Pour les plus curieux, d’autres ont rencontré ce curieux DesertDoctor et en ont ramené quelques traces.
qu’il fallut faire des choix narratifs pour ce futur Tome 3. Le plus
important, nous rappelle Marc, était de rester avec les personnages
de fictions, car de nouveaux compagnons rejoignent Marc, Tanie et
Calzone dans ce périple américain !
route des Etats-Unis est bien trouvé. Marc (Carré, pas Cuadrado) se
voit embarqué dans un voyage initiatique au Tibet par sa femme. Afin
d’échapper au pire, il monte un plan avec ses amis bikers. Et voilà
notre héros qui propose à sa douce Tanie de se remarier… à Las
Vegas ! Quelle meilleure occasion de parcourir les routes de l’Ouest
Américain et parmi elles, la « Mother road », la fameuse
route 66.
mésaventures et de gags, d’autant plus drôles quand on connaît
l’origine de certains.
dessin des immenses et magnifiques paysages qu’il avait découvert ne
rendaient pas du tout à l’échelle de la série. Celle-ci choisit un
cadrage dense qui laisse peu de place à de dessins demi ou pleine
page. Les paysages sont présents dans la BD, mais Margerin a fait le
choix de se centrer sur ces éléments de détails, qui apportent une
réalité, une profondeur et un vécu à l’histoire. Il cite par
exemple la moto jaune, la voiture du guide, la boutique d’Angel
Delgadillo et tant d’autres. Il parvient ainsi à recréer le cadre
et l’ambiance de ce voyage dont les scènes de vie mises en valeur
par le scénario de Cuadrado nous touchent vraiment.
un autre élément à cette histoire, la musique, présente par trois
morceaux qui sont lancés à tue-tête par les sonos des motos du
petit groupe de voyageurs. Marc a choisi la musique en fonction des
déplacements de nos héros, par rapport au texte des chansons et de
ce qu’elles évoquent non seulement du voyage, mais aussi des
situations traversées par les personnages. De « Route66 »
à « Viva Las Vegas »
en passant par « Motorcyclesong »,
l’Amérique est bien là. Le mystère restera de savoir quelle
version écoute Marc et sa bande sur les routes de l’Ouest Américain,
tant ses chansons ont été reprises. Comme nous parlons de Harley et
de bikers, on peut se faire une idée rapidement mais prenons garde à
éviter les clichés et les jugements trop hâtifs du type Harley =
Hard Rock !
auteurs n’ont donc pas encore énormément de retour du public, ni
même de leurs compagnons de route dans ce road trip – bien que ces
derniers n’aient aucun rôle narratif dans l’album-. Mais cette
aventure humaine les a rapprochés et l’histoire qu’ils en ont
ramenée nous rapproche également d’eux et de leurs héros fort
sympathiques.
à une adaptation ciné ou télé. Et afin d’avoir un prétexte pour
ressortir leurs motos, Cuadrado et Margerin réfléchissent sur le
potentiel tome quatre.
échanges et une petite séance de dédicaces. En sortant, nous avons
vu la moto de Margerin qui se dorait au soleil, après son périple
déroutant dans le dix-huitième.
recommander cette série et surtout, si vous avez l’occasion de
rencontrer Frank Margerin et Marc Cuadrado, demandez-leur de vous
raconter quelques unes des anecdotes qui ont nourri leur récit. Ils
le feront probablement avec le même sourire et la même bonne humeur
qu’ils nous ont offerts ce matin dans les locaux de Dargaud.