Auteurs: Amy Chu (scénario), Carlos Gomez (Dessins) et Marcio Fiorito (Dessins)
Éditeur: Graph Zeppelin
Année: 2018
Nombre de pages: 160
Red Sonja, devra s’adapter à ce nouvel univers bien loin de celui qu’elle côtoie. Et ses premières difficultés vont vites arriver : Barriere de langue, culture guerrière et arme désuète etc…
Notre combattante en est certaine, elle n’a pas été projetée au hasard dans cet univers. Elle entreprend donc de découvrir qui se cache derrière ce complot.
Après avoir vu évoluer cette divine rousse dans un univers steampunk avec « Legenderry », puis dans son propre monde en Hyrkanie avec « le trône du faucon », elle nous revient, toujours chez Graph Zeppelin pour évoluer cette fois-ci dans notre univers contemporain.
Voici donc une idée déjà maintes fois exploitée mais au combien efficace : le voyage dans le temps. Ce tome est fort agréable à lire mais il ne vous révèlera pas de grandes surprises. Malgré tout il n’est pas à négliger notamment grâce aux superbes dessins de Carlos Gomez.
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Le dessin :
Les dessins des Carlos Gomez et Marcio Fiorito sont juste magnifiques !
Le trait est à la fois épais, dynamique mais aussi détaillé.
Les arrières plans urbains sont extraordinaires !
Les personnages sont bien vivants avec des caractères déterminés mais toujours bien effacés au profit de notre sulfureuse aventurière.
L’effet de mise en avant de notre héroïne est là.
Les dessinateurs s’en donne aussi à cœur joie quant à ce décalage de monde !
Le contraste est saisissant grâce aux tenues minimalistes et le caractère dévergondé illustré de Red Sonja dans une Amérique connue comme plutôt puritaine. Encore une belle preuve de séparation des deux mondes.
Les émotions ressortent bien à travers les visages des acteurs de ce récit.
Les effets sont merveilleusement bien maitrisés et nous pouvons voir tout au long des pages, une belle succession de quantité de plans et perspectives différents, des mises en scènes compliquées donnant une impression de confusion générale, et des effets visuels de toutes sortes afin d’intensifier admirablement les actions et/ou le comique de situation
Graph Zeppelin a donc assuré une superbe réalisation graphique pour cet opus, et comme à leur habitude, les dernières pages vous éblouissent les yeux grâce à de magistrales illustrations et de photos, relatives à Red Sonja, d’artistes et cosplayeuses tou(te)s plus talentueux(ses), ou plus jolies, les un(e)s des autres.
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Le scénario :
Imaginez-vous projeté dans un univers totalement différent du votre d’un instant à l’autre.
Vous voilà donc séparé de votre monde, votre demeure, famille, biens etc…
Et pour couronner le tout, vous ne comprenez pas les habitants de ce monde, et en plus vous faite l’objet d’un complot.
Voilà donc en quelque ligne le supplice que nos auteurs font vivre à notre rouquine préférée.
Evidemment celle-ci, avec son fort caractère de guerrière entêtée, va connaître bon nombre de situations étranges et souvent dangereuses.
Qui, dans la New York contemporaine, ne trouverez pas bizarre de voir une belle fille pulpeuse, en bikini cotte de maille, armée d’une véritable épée prête à en découdre avec les forces de l’ordre ?
Elle aura du mal à trouver du soutien mais y parviendra par l’heureuse rencontre d’un policier qui comprends sa langue, mais est-ce vraiment dû au hasard ?
Le contexte scénaristique ouvre ainsi la porte à bon nombre de quiproquo et circonstances cocasses, et Amy Chu s’y engouffre joliment mais respectablement et à pas de velours, tenant ainsi en compte les mœurs probable de bon nombre de lecteurs de comics.
On sent ainsi la retenue de la scénariste. Là où tout aurait pu dégénérer royalement et de manière gore, celle-ci reste délicate et modérée, mais conçoit malgré tout une aventure à la hauteur de la protagoniste.
En effet dans les situations mises en scène, il faut être un véritable héros pour s’en sortir aussi rapidement !
L’auteure joue aussi beaucoup sur l’humour de notre temps en jouant notamment sur le décalage des mondes et la personnalité tranchante et provocatrice de notre sublime Hyrkanienne.
Ainsi on pourra voir Red Sonja bourrée à la bière ou bien affichant un geste vulgaire sur un selfie etc…
Sinon, pour le reste de la BD, les mises en scène sont évidemment sexy à souhait (avec une vision plus masculine probablement) et pleines d’action. Il en sera inconcevable autrement pour un récit barbare.
Le découpage est quant à lui totalement représentatif du style comics chaotique : Très dynamique avec des enchevêtrements de dessins d’une case à l’autre et des tailles particulièrement variées des vignettes.
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Un petit bémol tout de même au final, c’est que nous restons sur notre fin/faim arrivé au bout de la lecture. Nous attendons donc une suite…
Ce livre est une lecture agréable et ne décevra certainement pas les amateurs d’action.
J’ai passé un bon moment.
Ciao
Yann