mardi 23 avril 2024

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Orcs – Forgés pour la guerre – de Stan Nicholls et Joe Flood

Orcs "Forgés pour la guerre" Gallimard

Titre : Orcs – Forgés pour la guerre
Dessins : Joe Flood
Scénario : Stan Nicholls et Joe Flood
Editions : Gallimard
Collection : Bayou
Année : 2012
Nombre de pages : 208

Orcs – le résumé :

L’homme, de toute sa vile nature, est venu saccager le royaume de Maras-Dantia, où se côtoient les anciennes races nains, elfes, orcs, gobelins etc…
Aujourd’hui, n’ayant plus d’ennemis à leur portée, ils s’en créèrent. Ainsi les humains se divisèrent en deux clans pour mieux s’entre-tuer et gouverner ces terres!
Les « Unis » vénèrent un dieu unique et tout-puissant.
Les « Multis » en sont le reflet inverse….
Et les Multis ont eu la bonne intelligence de se prévaloir d’alliés ravageurs dévoués à leur cause: les orcs !
Et parmi ces redoutables orcs, la troupe des Wolverines, dirigée par Stryke est l’une des plus vaillante et redoutable.
Leur bravoure les amènera à se voir confier une mission de haute importance…

Mon avis sur le one-shot Orcs – Forgés pour la guerre

Cet ouvrage est « un dérivé » de l’oeuvre de Stan Nicholls, si j’ose dire. Cet auteur est surtout connu pour ses romans d’heroic fantasy. Une trilogie intitulée… »Orcs » évidement.
Mais détrompez-vous, cette BD n’est absolument pas le reflet des romans. Il s’agit là, bel et bien d’une aventure à part entière dans ce monde. Un complément indépendant des livres.

Orcs "Forgés pour la guerre" Gallimard planche 17
Planche 17


Le dessin, le style :

Le dessin résolument vif et dynamique, accompagné d’un trait épais et par moment saccadé, rappel évidement le style américain comics.
Mais la puissance et la sévérité du coup de crayon accompagnent parfaitement les velléités guerrières et conquérantes de nos héros.
Ceci dit le style, peut-être parfois trop simpliste, ne plaira pas à tout le monde…

Les scènes, bien que majoritairement emplies de brutalités, d’hémoglobine et de guerre, restent épurées et simples afin de ne pas fatiguer notre oeil, et ainsi aller à l’essentiel tel le plus grands des colonisateurs l’aurait fait.
Les effets artistiques se résument particulièrement à des onomatopées parsemées dans les scènes de batailles, et de perspectives jetées en pâtures aux yeux acérés du lecteur.
Les couleurs sont loin d’être criardes, voire plutôt ternes sur des tons marrons, bleu nuit, rouge feu ou jaune désertique rappelant à chaque instant la morosité de la guerre.

Ainsi Joe Flood, avec sa ligne abrupte et parfois ciselée, et ses mises en scènes énergiques et efficaces, a su conquérir le lecteur mais pas encore à le (con) vaincre….

Orcs "Forgés pour la guerre" Gallimard planche 14
Planche 14

Le scénario, le découpage :

La particularité des ouvrages de Stan Nicholls vient du fait évidement que les héros sont, dans 80% des autres romans d’héroic fantasy, les gros méchants…
Et bien cette fois-ci, la vision est inversée.
Nos amis, ce sont les Orcs, aussi brutes qu’ils peuvent l’être par leur nature.
La relation au récit se trouve donc inversée et nous nous prenons d’amitié avec ces créatures, loin d’être aussi demeurées que l’on ne se l’imagine.
Stryke se montre être un fin stratège loyal à sa cause et surtout un chef de guerre habile fidélisant ainsi ses ouailles, prêtes à mourir pour lui. Il saura aussi obtenir la confiance de la redoutable Reine Jennesta.
Les valeurs portées par ce personnage et sa troupe sont dignes des grands héros : loyauté, courage, responsabilité, honneur… A la base, on est loin d’imaginer de tels codes pour ces créatures !

Le découpage est d’une rigueur militaire. Il est donc méthodique et ordonné, avec un nombre de cases variant entre 3 à 5 par page, ce qui est largement suffisant car les pages sont petites.
De rares pleines pages apparaissent par moment, mais malheureusement elles ne se démarquent pas du reste.

Les dialogues ne sont pas non plus, hélas, aussi percutant que je l’eusse espéré et ne servent, pour le coup, pas vraiment nos conquistadors.

Ainsi Stan Nicholls, en inversant le point de vue, se permet probablement une vision critique de la société.
Il exprime peut-être ainsi son soutient aux minorités et dénonce le racisme et l’indifférence faite à leurs égards.
Enfin il dénonce certainement aussi la bêtise humaine, attisée par la jalousie et la soif de pouvoir, jusqu’aux cruautés de la guerre.

Cet épais livre reste une agréable lecture mais hélas ne m’a pas captivé.
Je n’y ai pas ressenti l’excitation des récits des grands conquérants…

Ciao
Yann

Interview des auteurs de la BD ORCS

Enfin pour finir voici une petite interview de Stan Nicholls par Robin Pierce (en deux parties, et désolé c’est en anglais…) :


Première partie de l’interview:




Deuxième partie de l’interview:


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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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