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L’espion de César, T1, Memento Mori, une BD sur la vengeance
Série : L’espion de César
Titre : T1, Memento Mori
Auteur : Jean-Pierre Pécau (scénario), Fafner (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire et Histoires
Année : 2020
Page : 76
Résumé d’une soif de vengeance:
En 60 avant JC, sur une route, un petit convoi helvète se font attaquer par des germains enragés. Un inconnu s’interpose et massacre les Germains. L’étranger, venant probablement de bien loin d’ici, se nomme Coax. Les Helvètes l’accueillent mais cet homme endurci rompu aux combats est porteur de mauvaises nouvelles concernant le futur de tous les Helvètes…
Scénario d’un récit de mort et de sang:
Nous suivons le personnage de Coax – qui signifie Corbeau -, ancien légionnaire romain. Et effectivement, ce corbeau se révèle un oiseau de bien mauvais augure. Le récit fait des aller-retours entre présent et passé, nous dévoilant ainsi le passé de Coax et nous permettant de mieux comprendre le personnage.
Cette histoire antique fait se rencontrer des personnages de fiction et des personnages ayant réellement existé. Coax, ce trublion qui se sent maudit et sème effectivement beaucoup de morts dans son sillage va nous emmener de surprise en surprise.
Le récit intrigue et mélange espionnage, trahison, vengeance, stratégie, politique et guerre. Et Coax avance au milieu de ses tensions, se frayant un chemin pour mener à bien sa vengeance.
Au travers de cette épopée violente, c’est la Rome antique, plutôt le monde où règne cette Rome que Jean-Pierre Pécau nous fait découvrir. De la Méditerranée au pays Helvète en passant par la capitale romaine, nous voyageons dans l’espace tout comme dans le temps. Des prémisses se mettent en place pour prépare le tome 2 et à mon avis, Coax n’en a pas fini avec l’Empire Romain.
Mais le fond du récit repose bien sur la vengeance, la vengeance que mène Coax, le sang qu’il répand pour y arriver, et les autres haines et envies de vengeance que le guerrier soulève. Un cercle infernal qui se resserre sur lui.
Le dessin au trait dur:
Fafner donne une présence forte à ce monde. Ses personnages réalistes au trait dur et au corps musclé ont parfois quelque chose des statues. Les visages expressifs par certains moments semblent de temps en temps se figer. Cela se sent plus sur les visages non marqués par les combat ou par l’âge qui se révèlent lisses comme le marbre.
La composition dynamique permet d’apporter une énergie violente. Les décors réalistes et le souci de vérité historique vibrent au travers des pages. Fafner n’hésite pas à utiliser des vues en plongée ou en contre-plongée pour renforcer le dessin.
Les couleurs des décors et des personnages contrastent. J’ai senti parfois comme une touche aquarelle pour poser des décors troubles, aux teintes diluées, et laisser ainsi l’action exploser. Les personnages, eux, sont dans des teintes plus fortes, plus denses, plus vives.
Conclusion d’une BD sans douceur:
L’Espion de César démarre fort, une histoire où règnent la haine et la colère, un monde violent où la politique ne s’encombre pas de la vie humaine, des personnages parfois ambigus et un graphisme marqué, âpre et exigeant. On se demande comment va évoluer le deuxième tome.
Zéda rencontre Coax.