Sommaire de l'article
Les futurs de Liu Cixin, Brouillage intégral, la BD d’une histoire de communication
Série : Les futurs de Liu Cixin
Titre : Brouillage intégral
Auteurs : Marko Stojanovic (scénario) et Maza (dessin) , Desimir Miljic-Desko (couleurs) adapté de Liu Cixin
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Année : 2023
Pages : 108
Résumé d’une BD de terrain :
Un champ de bataille en plein hiver, opposant les forces de l’OTAN et l’armée russe dans une troisième guerre mondiale. Le major Kalina Kors survit à une attaque désastreuse, alors que dans l’espace, loin de la terre, une station spatiale scientifique se rapproche du soleil. A son bord, un seul homme, Micha Levchenko, le russe le plus éloigné du front…
Le scénario d’un récit imbriqué:
« Brouillage intégral » porte bien son nom. Il s’agit d’une guerre des communications, ou plutôt, d’une guerre de la rupture de communications. Couper les moyens aux ennemis d’échanger des informations pour pouvoir mener des attaque plus efficaces. Mais au-delà de cela, c’est aussi une histoire sur l’absence de communication entre un père et son fils. Si beaucoup de choses passent par le non-dit, certains échanges se révèlent lourd d’incompréhension. Micha et son père, général russe qui mène l’attaque lors de cette nouvelle guerre, ne parviennent pas vraiment à échanger, à se parler. Et maintenant qu’ils sont à des centaines de milliers de kilomètres l’un de l’autre, rien ne s’arrange.
Cette guerre et cette relation père-fils sont racontées de manière éclatée. Nous suivons plusieurs personnages, dont le major Kalina, Micha, son père et d’autres encore. Chacun nous donne un point de vue sur cette guerre, sur la situation du monde, sur les événements à un endroit précis. Et ce récit éclaté fait écho à ces ruptures de communication. Des histoires séparées qui se recoupent toutes dans un conflit meurtrier.
La chute du récit est curieuse, est-ce une belle fin ou un dénouement tragique ? A chacun de se faire son opinion.
Le dessin réaliste et dense:
Maza dessine cette histoire en donnant un poids réaliste à ces planches. Si l‘on retrouve l’habituelle et magnifique triple page caractéristique de cette collection, le découpage plutôt serré nous tient au plus près des personnages.
Le réalisme de Maza donne du poids au dessin, il parvient à nous rendre le froid de l’hiver tout comme la puissance des chars mais aussi les murs délabrés d’une ville ou encore les difficultés des personnages à exprimer leurs émotions profondes.
Un des rares protagonistes que l’on suit tout au long de la BD est Micha car il parle longuement en voix off. Son éloignement de la terre lui donne une sorte de point de vue presqu’omniscient.
Conclusion d’une BD communicant sur la non-communication :
Ce récit nous entraîne au cœur d’un conflit mondial avec des personnages obstinés. Des choix difficiles comme tout ceux que l’on est amené à faire en temps de guerre, ponctuent le récit et rendent cette histoire chorale émouvante.
Zéda rencontre Fabrice !