Titre : Les Amants de l’Oisans
Scénario : Nelly Moriquand
Dessin : Fabien Lacaf
Éditions : Glénat
Année : 2013
Résumé :
Veneon dans l’Oisans, un groupe d’alpinistes entreprend d’escalader la
Meije pour fêter les 50 ans de la première ascension de ce sommet. En
effet c’est en 1877 que Gaspard de la Meije et le baron Henri Emmanuel
Boileau de Castelanau atteignent pour la première fois le sommet de
cette montagne par le versant Sud.
leur cordée, ce groupe d’alpiniste découvre le corps gelé d’un ancien
grimpeur anglais, Edward Trevor, au fond d’une crevasse. Son carnet de
notes et de croquis, retrouvé sur place aussi, va ainsi nous révéler
l’aventure de cette mythique mission mais aussi de la romance qui s’y
est jouée en parallèle entre l’institutrice du village de Bérarde et lui-même.
cœur du sujet de cette BD est donc l’aventure exceptionnelle de la
première ascension de « sa Meijesté » ou autrement dit le grand pic de
la Meije
appelé aussi l’aiguille du Midi.
afin de ne pas en faire qu’un simple récit historique, le talent de
Nelly Moriquand (scénariste) a été d’y mêler une part de fiction
romancée avec
les personnages principaux : l’institutrice
Louise et l’aventurier Edward Trevor.
via les neiges éternelles…
(avec le support de la communauté des
communes de l’Oisans, du musée de l’alpinisme de
Saint-Christophe-en-Oisans, du Musée d’Huez et celui de Bourg d’Oisans).
Le dessin de Fabien Lacaf est remarquable, criant de réalisme et tout en
style aquarelle.
souci du détail historique est particulièrement flagrant et réussi
(Pour les tenues des personnages, les équipements, les descriptions des
villages)
et les portraits si ressemblant ! (comparez donc le portrait de Gaspard
et la photo ci-dessous… ).
couleurs sont tantôt chaleureuses est accueillantes, tantôt froides et
agressives tout comme la montagne sait l’être elle aussi.
scénario est lui parfaitement ficelé, sans faute comme si cette
histoire avait réellement existé ou qu’elle avait été murie pendant des
années en
regardant inlassablement les montagnes immobiles mais changeantes.
mœurs de l’époque sont parfaitement retranscrites aussi dans les
dialogues (par exemple Gaspard avec son franc parlé qui dit tout haut ce
qu’il
pense. il voit d’un mauvais œil qu’un « estranger » accomplisse la
première ascension de la Meije. A l’époque, beaucoup de sommets avaient
été gravis en premier par des « étrangers»).
particulièrement aussi les notes d’humour tel que Pierre Gaspard
s’adressant à Henri Frederic Faige Blanc et Henri Emmanuel Boileau de
Castelnau
au sujet du « ski » de Monsieur Duhamel :
« Glisser sur la neige ! C’est bien des idées des gens de la ville ! ça marchera jamais ! ».
transitions du « présent » au passé sont dignes des artifices
cinématographiques (on reconnait bien là l’expérience de
« storyboarder » du dessinateur,
transitions effectuées au travers du carnet de note du héros).
ne vous le cacherai pas, Fabien Lacaf est l’un des dessinateurs
que j’affectionne particulièrement de par son style de dessin
« aquarelle », mais
aussi pour le personnage fort sympathique (ayant souvent une anecdote à
apporter lors des séances de dédicace) mais aussi et surtout par son
parcours atypique.
qu’elle arrive à nous communiquer aussi généreusement son vécu de jeunesse et son amour pour la montagne .
référence BD de ce duo d’auteur est notamment « Le bal des chimère »,
récemment rééditée sous forme d’intégrale et rebaptisée « La fiancée du
Queyras »,
dont l’action se passe elle aussi en montagne.
Les personnages historiques :
Gaspar de la Meije :http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gaspard
Madame Breevort : http://fr.wikipedia.org/wiki/Meta_Brevoort
Monsieur Coolidge : http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Auguste_Coolidge
Henry Duhamel : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Duhamel
La montagne :