mercredi 9 octobre 2024

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Les Amants de l’Oisans, Fabien Lacaf et Nelly Moriquand

Les Amants de l'OisansTitre : Les Amants de l’Oisans
Scénario : Nelly Moriquand
Dessin : Fabien Lacaf
Éditions : Glénat
Année : 2013

Résumé :

Aout 1927 dans la vallée du
Veneon dans l’Oisans, un groupe d’alpinistes entreprend d’escalader la
Meije pour fêter les 50 ans de la première ascension de ce sommet. En
effet c’est en 1877 que Gaspard de la Meije et le baron Henri Emmanuel
Boileau de Castelanau atteignent pour la première fois le sommet de
cette montagne par le versant Sud.
Durant
leur cordée, ce groupe d’alpiniste découvre le corps gelé d’un ancien
grimpeur anglais, Edward Trevor, au fond d’une crevasse. Son carnet de
notes et de croquis, retrouvé sur place aussi, va ainsi nous révéler
l’aventure de cette mythique mission mais aussi de la romance qui s’y
est jouée en parallèle entre l’institutrice du village de Bérarde et lui-même.

Mon avis : 


Le
cœur du sujet de cette BD est donc l’aventure exceptionnelle de la
première ascension de « sa Meijesté » ou autrement dit le grand pic de
la Meije
appelé aussi l’aiguille du Midi.
Et
afin de ne pas en faire qu’un simple récit historique, le talent de
Nelly Moriquand (scénariste) a été d’y mêler une part de fiction
romancée avec
le
s personnages principaux : l’institutrice
Louise et l’aventurier Edward Trevor
.
Les auteurs nous invitent donc habilement à découvrir un amour « éternel »
via les neiges éternelles…
Cet ouvrage a été très fortement documenté et le résultat est absolument merveilleux
(
avec le support  de la communauté des
communes de l’Oisans, du musée de l’alpinisme de
Saint-Christophe-en-Oisans, du Musée d’Huez et celui de Bourg d’Oisans
).

Le dessin de Fabien Lacaf est remarquable, criant de réalisme et tout en
style aquarelle.
Le
souci du détail historique est particulièrement flagrant et réussi
(Pour les tenues des personnages, les équipements, les descriptions des
villages)
et les portraits si ressemblant ! (comparez donc le portrait de Gaspard
et la photo ci-dessous… ).
Alors autant vous dire que pour ce qui est du dessin de la montagne… Certaines scènes ont réussi à me donner le vertige…
Les
couleurs sont tantôt chaleureuses est accueillantes, tantôt froides et
agressives tout comme la montagne sait l’être elle aussi.
Le rendu est donc magnifiquement vivant et nous met parfaitement dans la dur ambiance des cimes.
Le
scénario est lui parfaitement ficelé, sans faute comme si cette
histoire avait réellement existé ou qu’elle avait été murie pendant des
années en
regardant inlassablement les montagnes immobiles mais changeantes.
Les
mœurs de l’époque sont parfaitement retranscrites aussi dans les
dialogues (par exemple Gaspard avec son franc parlé qui dit tout haut ce
qu’il
pense. il voit d’un mauvais œil qu’un « estranger » accomplisse la
première ascension de la Meije. A l’époque, beaucoup de sommets avaient
été gravis en premier par des « étrangers»).
J’apprécie
particulièrement aussi les notes d’humour tel que Pierre Gaspard
s’adressant à Henri Frederic Faige Blanc et Henri Emmanuel Boileau de
Castelnau
au sujet du « ski » de Monsieur Duhamel :
«  Glisser sur la neige ! C’est bien des idées des gens de la ville ! ça marchera jamais ! ».



Quand on connais le succès qu’a eu, et a toujours, le ski alpin…
Les
transitions du « présent » au passé sont dignes des artifices
cinématographiques (on reconnait bien là l’expérience de
« storyboarder » du dessinateur,
transitions effectuées au travers du carnet de note du héros).
Cette BD pousse à la curiosité pour en connaitre plus sur les personnages (voir les liens ci-dessous).
Je
ne vous le cacherai pas, Fabien Lacaf est l’un des dessinateurs
que j’affectionne particulièrement de par son style de dessin
« aquarelle », mais
aussi pour le personnage fort sympathique (ayant souvent une anecdote à
apporter lors des séances de dédicace) mais aussi et surtout par son
parcours atypique.
Quand à Nelly Moriquand, en tant que fille d’alpiniste, il n’est pas étonnant
qu’elle arrive à nous communiquer aussi généreusement son vécu de jeunesse et son amour pour la montagne .
La
référence BD de ce duo d’auteur est notamment « Le bal des chimère »,
récemment rééditée sous forme d’intégrale et rebaptisée « La fiancée du
Queyras »,
dont l’action se passe elle aussi en montagne.


Pour en savoir plus :




Les personnages historiques :

Gaspar de la Meije :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Gaspard

Le baron Henri Emmanuel Boileau de Castelnau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Boileau_de_Castelnau


Madame Breevort : http://fr.wikipedia.org/wiki/Meta_Brevoort 


Monsieur Coolidge : http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Auguste_Coolidge


Henry Duhamel : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Duhamel



Les auteurs :


La montagne :





Galerie de portraits :


William Auguste Coolidge





Henri Emmanuel Boileau de Castelnau
Henri Emmanuel Boileau de Castelnau



Henry Duhamel
Henry Duhamel



Meta Breevort
Meta Breevort
Gaspard de la Meije (Pierre Gaspard)
Gaspard de la Meije (Pierre Gaspard)

Et voila en prime un morceau de ma belle dédicace… admirez la ressemblance !!


Gaspard de la Meije (Dédicace)
Gaspard de la Meije (Dédicace)





A bientot,
Yann

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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