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Le son des morts, la BD sur les contacts avec l’au-delà



Titre : Le son des morts
Auteurs : Daruma Matsuura (scénario et dessins)
Éditeur : Delcourt-Tonkam
Collection : Seinen
Année : 2023
Pages : 192
Résumé d’une histoire de perceptions fantastiques :
Yato Tsurumi revient sur les lieux d’un drame. Son ancienne maison, où sa femme a disparu. Il a du mal à gérer cette absence. Est-elle morte, est-elle vivante ? Son travail de professeur de peinture s’en ressent. Son directeur trouve une solution, sa classe sera confiée à quelqu’un d’autre et il s’occupera d’une nouvelle élève, une jeune collégienne, Ima Hayabuchi. Ima est renfermée sur elle, portant perpétuellement ses écouteurs aux oreilles. Ils l’ignorent encore tous deux mais le professeur et l’élève ont un point commun qui va bouleverser leurs vies.
Le scénario du récit d’une quête:
Yato Tsurumi cherche à comprendre. Comprendre ce qu’il voit, comprendre ce qui a pu arriver à sa femme. L’ignorance le ronge et l’empêche de faire son deuil. Avec Ima, il va commencer par s’agacer des manies de la collégienne. Mais quand il va découvrir la source de son problème, son point de vue va changer. Il va devenir égoïste et vouloir utiliser les talents d‘Ima pour sa propre quête. La jeune fille est tiraillée entre l’envie d’aider ce professeur qui la comprend et en même temps, la peur que la réponse qu’il cherche l’amène au suicide. Lourd fardeau pour elle. Un étudiant va les suivre dans leur quête. Lui aussi traîne un souvenir difficile à oublier.
Ce trio bancal va tenter de s’aider les uns les autres pour au final, parvenir à mieux comprendre ce qu’ils ont vécu, à tenter de l’accepter pour mieux avancer dans la vie. Une histoire curieuse qui semble bien menée, quand arrive la dernière partie, concernant l’étudiant, qui nous entraîne ailleurs et rajoute une charge à cette classe déjà bien marquée par les drames. Mais la fin suspendue du récit, si elle apporte une forme de conclusion, reste ouverte et soulève de nombreuses questions.
Une histoire sur le deuil, l’acceptation de la mort, comment avancer dans la vie avec un drame personnel trop lourd, comment le gérer. Un récit qui tire sur le fantastique pour se plonger au mieux dans ces différents thèmes.



Le Dessin dans la lignée manga :
Un dessin noir et blanc, avec des personnages stylisés manga. Un travail sur les décors et aussi sur le rendu des différentes peintures et dessins qu’on aperçoit dans l’histoire. Des décors réalistes et une composition éclatée, caractéristique de beaucoup de manga. Les cases se fractionnent, se mêlent, se chevauchent et les actions sont parfois diluées, figées dans un instant inachevé, comme cette mystérieuse plongée dans l’eau. Même si il y a beaucoup de dialogues, les personnages cherchant à percer le mur qui se dressent autour d’eux, les scènes tirant vers l’étrange offrent de belles opportunités de créer des moments graphiquement forts.
Le travail à l’aquarelle de la couverture nous laisse rêveur sur ce qu’aurait pu être ce manga s’il avait été traité tout du long de cette manière.
Conclusion d’une BD qui touche:
Le son des morts nous offre des personnages touchants, en quête d’un mieux être dans leur vie suite au drame qu’ils ont traversé. Beaucoup de questions qui trouveront des réponses grâce à l’entraide qu’ils vont s’apporter. Et une belle touche de fantastique pour ce récit complet.
Zéda croise Yato Tsurumi !


