mardi 23 avril 2024

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La Venin Tome 1 – Déluge de Feu – de Laurent Astier

La Venin tome 1 "Déluge de feu" aux éditions Rue de Sèvres
Série: La venin
Titre: Tome 1 – Déluge de Feu
Scénario et dessins : Laurent Astier
Editions : Rue de Sèvres
Année : 2019
Nombre de pages : 66


Résumé :

Eté 1900, Silver Creek, petite ville minière dans le Colorado.
Un train arrive et dépose une belle jeune femme dénommée Emily.
Elle est venue pour épouser un dénommée Benjamin Cartridge, mais celui-ci ne se présente pas à la gare.
Un vieil homme lui apprend que l’homme qu’elle cherche est décédé il y a peu…
Emily se retrouve alors sans logement et sans travail, dans un grand ouest américain dans une période ou règne encore  fusillades, cavalcades, hors la loi et shérifs etc…
Mais est-elle vraiment venue pour épouser ce prétendant ?
Qui est donc cette Emily et que cache son passé ?

Mon avis :

Voilà du Western, et du grand Western BD !
Laurent Astier revient ainsi à ses aspirations de jeunesse probablement bercée par les Blueberry et autres « fumetti » italiens…
Cet incroyable auteur nous signe donc, avec les formidables éditions Rue de Sèvres, une série prometteuse prévue en cinq volumes.
La Venin tome 1 "Déluge de feu" aux éditions Rue de Sèvres page 11
Page 11 de la BD
L’originalité de cette BD est que le protagoniste principal, dans ce grand ouest, est une femme… Et une belle femme de surcroît !
Cette héroïne devra donc œuvrer dans un univers réputé machiste et sans pitié. 
Et l’auteur rivalise d’ingéniosité pour faire évoluer les jolis traits de cette égérie (un peu inspirée de Claudia Cardinale dixit l’auteur) face à de gros bras parfois sans cervelle…

Le trait réaliste, fin, détaillé et précis de ce maître à dessiner est juste absolument divin à regarder. Il aide fortement à la projection et au confort de lecture.
Les couleurs sont chaudes et claires, rappelant ainsi majestueusement l’ambiance désertique et étouffante des terres arides de l’ouest.
Laurent Astier, en auteur complet et accompli, use aussi des techniques de narration de manières justes et bien amenées. Ainsi nous avons droit à quelques épisodes « flashbacks » relativement cruciaux pour comprendre l’histoire, concernant la vie de notre héroïne.
Les alternances de plans, et de tailles et formes de vignettes, donnent un dynamisme époustouflant. 
La Venin tome 1 "Déluge de feu" aux éditions Rue de Sèvres page 13
Page 13 de la BD
Les fantaisies et artifices graphiques tels que l’empiétement de dessins ou de bulles d’une vignette à l’autre, ou bien de cases sans bordure etc… renforcent merveilleusement le plaisir de lecture et focalisent notre rétine pour nous sortir de la routine des gaufriers.
Chaque personnage, que ce soit de l’héroïne au jouvenceau, en passant par l’indien et bien d’autres, est typé, et porte sur lui un ou des traits de caractère forts dont le seul dessin permet de les révéler ! 
C’est vraiment du grand art !

Ce premier tome met en place l’intrigue, bien qu’il soit allègrement ponctué d’action avec un rythme endiablé. Il présage ainsi d’une suite ingénieuse, rythmée et spectaculaire avec les tomes à venir.
Le scénario est bien ficelé avec une timeline idéalement construite, en parsemant ainsi les flashbacks aux moments clés pour aider à notre compréhension.
Mais attention tout va très vite, et on en redemande en arrivant à la fin !
La Venin tome 1 "Déluge de feu" aux éditions Rue de Sèvres page 15
Page 15 de la BD
On appréciera aussi évidement le supplément des « cahiers d’Emily » qui ont été le fruit des recherches de l’auteur pour aboutir à cette formidable oeuvre. On y découvrira des extraits d’article de presse, des correspondances, des photos d’antan etc… Ces cahiers sont vraiment un bonus appréciable permettant de comprendre un peu la mécanique pour construire un terrible scénario.

Vous l’aurez compris, je suis conquis par cette ruée vers l’ouest !

C’est indéniablement une bonne et belle BD !



Ciao
Yann


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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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