: Jour J
: Le Dieu Vert
Fred Duval, Jean-Pierre Pécau (scénario), Lajos Farkas (dessins)
Delcourt
: Neopolis
2018
: 56
sommes en 1475. Jeanne, grande guerrière devant l’éternelle
rappelant la célèbre pucelle d’Orléans Jeanne d’Arc, accompagnée
de Innana, la non moins farouche amazone, décident de rejoindre
l’Afrique. En chemin, alors qu’elles traversent l’Espagne, une
mission d’importance va leur être confiée, mission qui va les
entraîner dans les complots et les ennuis imprévus.
avis :
cette BD est une belle dystopie. Cela signifie que notre histoire
(Jeanne brûlée en 1431 sur le bûcher) a pris un moment un tournant
différent (Jeanne toujours vivante et mercenaire) et les événements
se développent dans une autre direction. Vous retrouverez donc dans
cette série, qui parle du Jour J, le jour où tout a basculé vers
une autre ligne temporelle, des personnages historiques, comme cette
Jeanne d’Arc, et d’autres totalement inventés, comme Innana.
vous connaissez l’histoire, plus vous percevrez les différences ente
notre réalité et celle de la série. Et si vous ne vous y
connaissez pas trop, alors des explications régulières fournis par
certains personnages vous évitent d’être perdus.
tome de cette série met en scène différents événements à
différentes époques. Pour le coup, on retrouve là Jeanne et
Innana, deux personnages issus d’un tome précédent, la Ballade des
pendus.
Deux
femmes fortes tentant (et parvenant avec brio) à survivre dans un
monde d’hommes où on ne leur reconnaît pas vraiment leur place.
récit se révèle intrigant par cette histoire déviée de la grande
Histoire mais il lui manque, selon moi, une touche d’émotion. On
suit les mésaventures des deux héroïnes sans vraiment s’inquiéter
pour leur sort. On les pressent au-delà de tout danger (à tort ou à
raison). Des retournements de situations rompent fort heureusement
cette impression mais il demeure pour moi une impression de manque.
les dessins apparaissent à la hauteur du projet pharaonique de cette
série (on est au tome trente-quatre et deux sont à paraître) :
beaux, réalistes mais un brin figés, même si un effort est apporté
pour dynamiser les scènes d’action.
pas les magnifiques décors, savamment posés comme le montre la non
moins magnifique page d’introduction qui lance le récit.
composition de prime abord classique vole en éclat dès que les
épées se dégainent et que les lames se heurtent dans l’air sombre
de la nuit ou sous la chaleur écrasante du désert. Les cases
s’effacent, se mêlent ou se mélangent.
Jour J est une petite curiosité. Bien que je n’ai pas ressenti le
souffle épique de l’aventure me traîner dans son sillage, il a
néanmoins titillé ma curiosité. Est-ce une raison suffisante pour
investir dans cette série fleuve ? Pas pour moi, en tout cas, et ce
malgré l’excellent travail fourni par les auteurs, autant au niveau
de la documentation, de la scénarisation et du dessin.
croise Jeanne !