Richard Blake, artiste peintre américain habitué des galeries d’art New-yorkaise, livre ici son premier roman graphique avec Horizons Obliques, un titre onirique dans la très belle collection URBAN des éditions Urban Comics.
Titre: Horizons Obliques
Scénario: Richard Blake
Dessin: Richard Blake
Couleurs: Richard Blake
Éditions: URBAN
Année: 2024
Nombres de pages: 160
Sommaire de l'article
Résumé d’Horizons Obliques par Richard Blake aux éditions URBAN:
Jacob et Elena Armlen, un couple d’explorateurs, se retrouvent piégés dans une étrange dimension parallèle aux paysages insaisissables en laissant derrière eux leur fille en bas âge, Adley. Bien des années plus tard, leur fille a grandi, déterminée à retrouver ses parents. Dotée d’un pouvoir de clairvoyance et accompagnée de Staden, un robot à la sensibilité très humaine, elle se lance à leur recherche.
Un voyage conceptuel et onirique.
Cette œuvre de science-fiction par l’artiste Richard Blake nous propose d’explorer un futur (4040) où l’humanité a fait la découverte de mondes parallèles ouvrant les possibles autour de divers concepts scientifiques pas toujours évidents.
Comme toujours, les hommes n’ont qu’une envie, celle d’explorer l’inconnu et de cartographier ces contrées mystérieuses.
Le scénario repose notamment sur une intrigue assez simple où notre héroïne s’entraine depuis l’enfance dans le but de retrouver ses parents, notamment grâce à l’aide d’un robot possédant une IA d’avant-garde avec qui elle partage un lien particulier.
La construction du récit en cinq épisodes maintient un certain flou avant de nous apporter, via le dernier épisode, une grande partie des réponses aux nombreuses questions que soulève le récit.
Il s’agit d’une narration très agréable, mais plutôt lente, avec peu de texte laissant la part belle au voyage, souvent contemplatif et onirique. Un voyage fait de silence et de respiration.
Visuellement bluffant.
Ce roman graphique est avant tout un voyage visuel d’une rare beauté.
Enivrant et poétique, la narration visuelle est bluffante tant la maitrise de la mise en scène et du découpage est présente, notamment quand on sait qu’il s’agit d’une première pour l’artiste.
Il faut par contre souligner qu’en plus de ses peintures exposées dans des galeries d’art, Blake travailla plusieurs années comme concept artiste et storyboarder. Une activité qui lui a permis d’acquérir un savoir-faire en termes de narration impressionnant.
Et si les planches de l’artiste impressionnent, c’est d’abord par son travail sur l’architecture avec un travail de composition superbe. Il a aussi su traduire certains des concepts scientifiques évoqués dans le récit d’une manière très convaincante.
Ses couleurs sublimes amènent une certaine poésie avec des planches offrant des cadrages cinématographiques avec beaucoup de plans larges et de perspectives impressionnantes, traduisant la démesure des lieux que nos héros visitent.
Impossible de ne pas citer Francois Schuiten tant cet album rappelle le travail de l’artiste belge et notamment son « Les Cités obscures ». D’ailleurs, URBAN ne s’y est pas trompé et propose en fin d’album une interview de Richard Blake par Schuiten.
Mon avis sur Horizons Obliques par Richard Blake aux éditions URBAN:
Au final, il s’agit bien d’une belle balade contemplative pouvant laisser croire par moments que le scénario était surtout un prétexte à laisser libre cours à sa créativité et à son inspiration.
Mais ce n’est pas le cas, et même si certaines zones d’ombres subsistent, le récit est cohérent, plus dense qu’il n’y parait et propose certains concepts intéressants.
Bénéficiant d’une édition grand format de la collection URBAN, l’album est avant tout un bijou visuel et un pur régal pour les yeux.
A très vite