jeudi 25 avril 2024

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Fred est parti…

Fred philémon

Fred est parti. 
Hier, mardi 2 avril 2013 au petit matin, Frédéric Aristidès, plus connu comme dessinateur sous le nom de Fred, nous a quitté à l’âge de 82 ans dans un hôpital parisien. Ça, c’est pour l’état civil.
Fred est parti. 
Cette phrase résonne sans cesse dans ma tête depuis ce matin, où j’ai appris la nouvelle sur Twitter. L’horrible évidence s’impose là, avec ces trois mots qui prennent un sens si lourd quand on les accole ensemble. Un sens inévitable.
Je pourrais vous raconter la vie de Fred, que je n’ai jamais eu le bonheur de rencontrer, parler de son oeuvre, comme dans toute bonne nécrologie, mais j’en reviens toujours au même point :
Fred est parti.

Philémon, Monsieur Barthélémy, le Manu Manu, le petit cirque, le corbac et tant d’autres personnages déposés dans les pages de BD grâce à Fred, leur créateur, ont déverrouillé les cases de mon cerveau pour me permettre de voyager Ailleurs. Ailleurs, une vaste contrée où les lettres recèlent plus d’habitants qu’un pays et plus de mystères qu’une légende. Tout à coup, ce monde se retrouve en vase clos, fermé. Parce que…
Fred est parti.
Je regarde par la fenêtre, les gens courent, les voitures roulent, Fred est parti, pourtant la vie continue. C’est triste.
Mais il y a une lueur. Et si… 
Dans un hôpital parisien, ce mardi 2 avril, une chambre est vide. Fred est parti. Introuvable. Seule trace, sur le mur, une carte des cieux est dessinée. Et mon coeur comprend ce que mon cerveau ne perçoit pas. Le poète est là, il saute de constellation en constellation, parcourt en quelques secondes des millions d’années-lumière, il voyage dans les lettres du ciel, ces mots et ces chiffres qui décrivent sur une carte astronomique des galaxies lointaines qu’on ne verra sans doute jamais. Fred rencontre des plantes, des animaux, des êtres nouveaux, il entend plein d’histoires, il rit, il parcourt librement ce monde si loin et si près de nous, dont il nous a laissé la clé. Où ?
Dans les pages de ses BD, les dessins remplacent les vers, et le chemin se trace pour celui qui sait écouter.
Fred est parti. Vraiment ?
Je regarde par la fenêtre, je lève les yeux, les nuages bougent. Non, c’est la moustache blanche de Fred qui me sourit. Fred est parti, mais il est toujours là, et la vie continue. Elle est belle.
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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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