Tome : T2 – les écailles d’or
Scénario : Richard Marazano
Dessins : Yao Xu
Editions : Rue de sèvres
Année : 2017
Nombre de pages : 62
Résumé :
Shanghai, 1937, Yin et son grand père Liu ont ramené de la pêche un dragon d’or (voir la chronique Tome 1) et commence à s’habituer à sa présence.
Les deux complices profitent de leurs nuits pour « libérer » le dragon. Celui-ci leur rend bien en leur fournissant une abondance de poisson.
Mais ils prennent des risques car la guerre fait rage entre le japon et la chine, influence directe du maléfique dieu maître des dragons Xi Qong.
Celui-ci veille dans l’ombre pour mieux choisir le moment de son attaque qui asservira le monde des humains.
Suite à une de ses attaques envers les navires japonais, un mouvement de panique surgit à Shanghaï.
La ville est évacuée, et dans la précipitation, la présence du dragon d’or est révélée à un officier japonais, et le massacre de Nankin exhibé à la population de Shanghai…
Voilà donc le second tome de ce triptyque dont j’ai eu un véritable coup de cœur lors de la lecture du tome 1.
Nous retrouvons ainsi avec plaisir Yin et son grand-père avec son magnifique Dragon d’or dans un tome plus sombre.
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Le dessin :
Le dessin de Yao Xu est toujours aussi beau, délicat, poétique, simple et léger.
Cependant, le dessinateur a su donner un coté beaucoup plus obscur à ce tome insistant ainsi sur le danger et la puissance du dragon noir Xi Qong.
On sent superbement la menace à travers les scènes maritimes car :
– soit elles sont représentées de nuit de manière calme, sereine mais inspirant la crainte,
– soit elles figurent une action telle une tempête, une attaque, avec donc une mer agitée, démontée avec de grandes vagues toujours dans un bleue froid et sombre ou se rapprochant du gris terne.
La mer n’est pas souvent représentée dans les pages du livre, mais on sent tout de même pleinement sa présence.
Les auteurs sont aussi encore très bien documentés et l’allusion au massacre de Nankin est juste inattendue, subite et tellement cruelle.
Le comportement animal face à un danger « naturel » (le dragon noir) imminent est aussi superbement décrit. Ainsi on constate une abondance non commune de poisson fuyant le large pour les côtes, et par conséquence aussi la multitude d’oiseaux « pêcheurs ».
Bref, ce dessin me plait toujours autant malgré l’aspect beaucoup plus noir mettant en avant le grand méchant et maintenant un suspense qui trouvera évidement fin dans le troisième tome.
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Le scénario :
Ce tome est véritablement le tome de la transition, le volume intermédiaire à toute grande épopée.
C’est l’opus qui laisse la part belle à la présence du méchant, mettant ainsi le publique en méfiance.
Ce Xi Quong est présent du début à la fin.
Et évidement Richard Marazano y glisse aussi le fait de guerre sino-japonaise le plus marquant et le plus atroce de ce pan d’histoire, accentuant ainsi le coté dramatique et cauchemardesque de la situation.
Mais malgré cela, on ne ressent peu ou pas de parti pris pour un camps ou un autre grâce au personnage de l’officier Japonais humaniste qui se prends d’affection pour ce grand père et sa petite fille.
Le découpage est fluide, alternant des phases de joie et d’innocence avec des étapes plus angoissantes et maussades, telle une anguille se faufilant dans des algues diverses et variées.
Celui-ci est toujours ordonné et rigoureux à l’image des deux pays dont il est question dans cette histoire.
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Ce volume deux m’a donc bien mis en haleine et j’ai maintenant hâte de lire le dénouement de ce récit !
Ciao
Yann