Série: White Sand tome 1
Auteurs: Rik Hoskin (scénario), Julius Gopez (dessin) et Ross A. Campbell (couleur) d’après un roman de Brandon Sanderson
Éditeur: Graph Zeppelin
Année: 2019
Nombre de pages: 160
Sommaire de l'article
Résumé du tome 1 du comics White Sand
Kenton est un jeune maître du sable. Alors que son père, membre imminent du Diem est un des maîtres les plus puissant: le seigneur Mastrell, lui ne parvient toujours pas à développer ses capacités.
Pourtant, maintenant qu’il est adulte, Kenton défi son père et les autres maîtres afin de traverser l’épreuve de la voie du Mastrell.
Il a toujours fait preuve d’entêtement et même d’arrogance, alors pour lui donner une leçon, les maîtres lui accordent le droit à l’épreuve. Mais ils n’avaient pas prévu que Kenton relèverait le défi sans avoir aucun pouvoir sur le sable.
Alors que l’ordre est remis en cause au sein même du Diem, tous sont rassemblés pour la cérémonie des nouveaux promus. C’est alors qu’un clan ennemi, les Kertziens attaque les maîtres du sable.
Kenton ne comprend pas, les Kertziens et Lossand sont en paix depuis des siècles, pourquoi cette attaque?
Mais la bataille fait rage et une pluie de flèches s’abat sur eux, ce n’est pas le moment de se poser des questions… et Kenton est recouvert de sable.
Lorsque le calme revient, Kenton reprend connaissance et découvre avec stupeur que ses amis, son peuple, tous sont morts. Il est le dernier survivant des maîtres du sable qui s’étaient réunis.
C’est alors qu’apparaît un groupe de quatre individus, trois hommes et une femme: la duchesse Khrissalla, tout droit venus du « côté obscur ».
Kenton décide de leur servir de guide et de s’allier à eux afin de découvrir qui a commandité le massacre des maîtres du sable.
White Sand une BD issue de l’univers fantastique de Brandon Sanderson
Brandon Sanderson est un auteur de romans fantastiques. Il a créé tout un univers appelé le Cosmère auquel tous ses ouvrages sont reliés.
White Sand a la particularité de mettre en scène une partie inédite et à la fois très importante de ce Cosmère. C’est aussi une histoire créée directement pour être mise en image sous forme de bande dessinée, et donc jamais sortie en tant que roman.
L’auteur nous raconte brièvement la genèse de cette oeuvre dans la préface de ce premier tome de la série, prévue en France en trois volumes aux éditions Graph Zeppelin.
Le scénario se déroule sur la planète Taldain où se distinguent un côté lumineux et un côté obscur.
Du côté de la lumière, la communauté est organisée en professions et une des plus anciennes est celle de l’ordre des maîtres des sables. Il s’agit de magiciens qui ont la capacité à commander aux grains de sable et à créer ainsi des formes servant à la défense ou à l’attaque.
Le personnage principal, Kenton, n’a jamais été doué pour cet art alors que son père est le grand Mastrell, le maître des magiciens. Pourtant le jeune homme fait preuve de détermination et s’oppose régulièrement à son père, quitte à ne pas suivre les ordres.
Mais lorsqu’un jour, alors qu’une cérémonie est organisée en l’honneur des nouveaux promus et que tous sont décimés, les choses vont changer et le destin de Kenton va basculer.
En parallèle l’auteur ajoute une deuxième intrigue avec l’arrivée de la duchesse Khrissalla et de ses hommes. Venus depuis le côté obscur, ils sont en mission secrète et découvrent petit à petit la vie de ce côté de la planète.
L’univers se met donc en place, au travers des six chapitres de ce premier tome, le scénariste Rik Hoskin introduit les personnages principaux et les éléments déclencheurs de cette aventure de fantasy.
Le dessin et la couleur de White Sand.
Il est difficile de parler uniquement du trait du dessinateur Julius Gopez dans ce comics sans y associer la mise en couleur de Ross A. Campbell, qui joue un rôle très important dans la qualité de cet ouvrage.
Le dessin est dans un style semi réaliste, et le trait n’est pas régulier. Sur quelques cases on peut même avoir l’impression qu’il s’agit encore de croquis, les lignes ne sont pas continues et sont parfois tremblotantes.
Et c’est bien la couleur qui donne une force et une ambiance à cet album. Les contours ne sont pas noirs comme cela se fait classiquement, mais dans des tons ocres ou marrons. Ainsi toute la partie se déroulant dans le désert donne une impression de luminosité qui fait ressortir le sable et justifie que nous sommes dans la partie lumineuse de la planète.
Et même si une grande partie de ce premier tome se déroule dans le désert, le dessin participe à développer l’univers de l’auteur par ses décors. Si parfois ils ne sont qu’en arrière plans et atténués, le paysage est toujours présent.
Un autre point remarquable de White Sand est son découpage très dynamique. Loin des cases rectangulaires habituelles, l’auteur joue beaucoup et donne un style particulier à ce comics, quitte à flécher le parcours de lecture pour garder une liberté de mise en scène, tout en servant la narration.
Et de temps en temps, Julius Gopez nous gratifie d’une illustration en pleine page, souvent synonyme de force et de moment clé de l’histoire.
A noter qu’à la fin de ce premier tome, l’éditeur nous propose une galerie d’une douzaine de pages avec des esquisses, des recherches ou des croquis de Julius Gopez.
Mon avis sur ce premier tome de White Sand
Je ne connais pas la bibliographie de Brandon Sanderson ou son Cosmère, je ne sais donc pas si White Sand s’intègre dans cet univers ou s’il s’agit d’un scénario complètement à part, je l’ai pris comme une histoire à part entière, sans à priori et sans attente particulière.
White Sand est un comics original. Même s’il est question de personnages avec des pouvoirs, nous sommes loin des héros de Marvel et DC.
Au travers des détails dans les décors on sent que l’auteur a voulu décrire précisément son univers, au delà de la simple présentation des personnages.
Le tout n’est pas toujours très facile à lire car il y a parfois beaucoup de bulles et le comics est épais. Je n’ai pas réussi à le lire d’une seule traite, mais le découpage en chapitres est pratique pour cela, et permet de faire des pauses dans la lecture, à des moments choisis
Si le dessin est plutôt bon, il reste relativement classique pour ce genre d’histoire.
La scène de l’épreuve de la voie du Mastrell m’a fait penser à Dune lorsqu’une sorte de ver géant sortait du sable.
A noter que, le point fort de ce titre, selon moi, est la mise en couleur qui permet de donner du caractère et une atmosphère à ces décors désertiques et aux jeux de sables des personnages.
Graph Zeppelin nous propose une fois de plus une trilogie atypique, à découvrir pour changer des comics habituels.