samedi 20 avril 2024

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Veil – chronique d’une BD démoniaque !

Couverture de Veil de Fejzula et Rucka chez Delcourt
Titre:
veil

 

Auteurs :
Greg Rucka (scénario), Toni Fejzula (Dessin et couleur) et Aljosa
Tomic (couleur)

 

Editeur :
Delcourt

 

collection
: Comics

 

Année :
2016

 

Pages
: 144

 

 

 

Résumé :

 

Une
femme se réveille nue, entourée de rats, dans les couloirs du métro
d’une métropole moderne. Et comme si ça ne suffisait pas, elle ne
se rappelle pas grand-chose et marmonne des phrases, ou plutôt
enchaîne des mots, dépourvus de sens.

 

Heureusement
pour elle, Dante, un jeune homme qui la voit errer dans l’habit
d’Eve, décide de lui donner un coup de main. Mais le brave Dante ne
sait pas dans quelle machination infernale il vient de mettre la
main…

 

 

 

Mon
avis :

 

Une
histoire qui démarre comme un polar urbain pour basculer rapidement
dans le fantastique.

 

L’avantage
de ce récit, c’est qu’il se développe en un tome. Bien que la fin
reste ouverte et laisse supposer qu’il serait possible de partir sur
une suite. Mais rien n’est moins – ou plus – sûr !

 

Les
personnages croisés sont assez archétypaux. Veil, l’héroïne, n’a
pas vraiment une caractérisation forte, à part une soif de liberté.
Bon, d’un autre côté, elle est quand même amnésique et peine à
savoir qui elle est vraiment. Dante, le jeune sauveur, est
caractérisé par son trait de gentillesse et son attitude de preux
chevalier. Mais pourquoi ce personnage est-il ainsi, on n’en saura
rien. Et quels sont ces autres traits de caractère. Ben… on n’en
saura rien non plus.

 

Mac
Cormack, troisième larron ayant un rôle clé dans l’histoire, est
assoiffé de pouvoir. Bon, voilà. Et ainsi de suite.

 

La
part intéressante de l’histoire est le désir que suscite Veil chez
ceux qui l’entourent. Car on peut se demander si ce désir est lié à
une capacité magique intrinsèque de la jeune femme où si cette
métropole est peuplé de pervers en puissance. Bon, j’opte pour la
réponse de normand. Un peu des deux mon caporal !


Malheureusement,
tous ces personnages archétypaux servent une intrigue classique et
vous ne serez surpris ni par les rebondissements de l’histoire ni
même par sa fin. Ce qui est bien dommage car l’ambiance graphique
est très belle.

 

Alors
oui, ce récit en cinq chapitres laisse peu de places pour poser des
personnages, ou créer une intrigue complexe, c’est vrai. Mais on
aurait aimé un peu de plus d’originalité – enfin, surtout moi en
fait – dans ce thème éternel dont je tairais le nom pour ne pas
trop vous en dévoiler.

 

Le
récit se termine par un cahier de dessin avec les maquettes de
couvertures et des recherches graphiques comportant quelques
commentaires de Scott Allie. On admire avec plaisir le travail et la
patte particulière de Toni Fejzula.
Page extraite de Veil de Fejzula et Rucka chez Delcourt

 

 

En
effet, les dessins sont intrigants et même envoutants. Je
commencerai par un regret. La couverture qui vous situe tout de suite
qui est vraiment Veil. Je mentionnais déjà l’intrigue classique,
mais avec le choix de la couverture, le peu de surprises potentielles
s’évente définitivement. Mais revenons à la patte du dessinateur.
Ces personnages mélangent à la fois un trait tremblant, hésitant,
faisant ressortissant l’humanité et une assurance qui ne fait aucun
doute sur le talent du dessinateur. Si les personnages, ainsi
travaillés, ne tirent pas vers le réalisme, ils sont très
agréables à suivre.

 

Les
décors étranges, à la limite de l’organique, s’imposent dans
chaque case en même temps qu’ils savent rester en retrait. Cet effet
curieux permet aux personnages de ressortir. Un bel emploi des zones
de noirceur ajoute l’effet inquiétant nécessaire à ce type
d’histoire.

 

Le
souci viendrait plutôt de certaines couleurs, qui, du coup, ne
permettent pas toujours aux personnages de trancher vraiment sur le
décor, le tout accompagnant un dessin un peu figé. Mais devant les
choix osés, je ne ferai pas la fine bouche. Notons que chaque
chapitre démarre par un beau gaufrier présentant des petites cases,
autant de gros plans que l’on ne comprend pas toujours. Mais en
lisant le chapitre, tout s’éclaire. Cette idée est très bien
utilisée et ça vaut le coup de méditer sur cette première page
lançant chaque chapitre.

 

On
pourrait résumer en disant que Toni Fejzula a un style de dessin
très organique. Et pour une histoire oscillant entre fantastique et
horreur, c’est le bienvenu !

 

 

 

Alors
si vous n’êtes pas effrayé par les histoires sentant le déjà-vu
et que vous êtes attiré par les beaux graphiques flirtant
magiquement avec l’originalité, vous pourrez vous laisser tenter par
Veil. Si vous êtes amateur d’histoire sortant de l’ordinaire, de
scénario à surprises, vous risquez d’être – fortement – déçus.

 

 

 

Zéda
rencontre Veil !

 

 

 

"SYMPATHIE POUR LES DEUX VILS", strip de Zéda pour chronique 7BD sur Veil de Fejzula et Rucka chez Delcourt
 

 

 

 

David
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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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