


superstition, Lara, jeune sorcière, meurt sur le bûcher et promet de revenir se
venger. Quelques siècles plus tard, dans un futur obscur qui pourrait fort bien
être le notre, la voici revenue, créature impossible à cerner et vengeresse, bien décidée
à exterminer tous les ancêtres des inquisiteurs qui furent ses bourreaux.
particulier dans cette BD d’un grand sublime. Mariage d’un graphisme
époustouflant qui mêle réalisme poussé à l’extrême et couleurs riches d’affolement
et d’un scénario haletant à base d’un suspens furieux et de détails effrayants,
Sha est la fable de la perversion humaine, poussée à l’extrême dans toute son horreur,
dont la monstruosité est formidablement exacerbée. Personnages démoniaques,
lacunaires d’humanité, réincarnations inquiétantes, dont les désirs vindicatifs
effraient au plus haut point, ce premier tome écrit les premières lignes d’une
série brillante du message qu’elle véhicule, formidable par le trait fort qui
le porte. L’appel qui en découle, l’affreux qui s’en dégage, l’immonde qui en
transpire permet alors au lecteur de se souvenir, par le biais de la
documentation outrancière et pourtant avérée d’un auteur soucieux de
crédibilité, qu’entre réalité et science-fiction, la frontière reste floue :
si les hommes ont inventé les démons, c’est à leur image, car pour inventer il
faut bien encore s’inspirer de quelque chose.