samedi 20 avril 2024

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Rencontre avec Andréas

Andreas

Thème : Rencontre avec Andreas au Musée des Arts et Métiers de Paris
Invité : Andreas pour Rork & Capricorne
Ddate : Jeudi 13 septembre 2012


Un matin de septembre, me voilà perdu en train d’essayer de trouver le moyen d’accéder à la salle de conférence du musée des Arts et Métiers !

Quelques explications ne seront pas superflues. J’avais découvert que Le LOMBARD organisait une rencontre avec Andréas, l’auteur mythique de Rork, au musée des Arts et Métiers. Mon sang n’eut pas le temps de faire même un tour que j’envoyais mon mail de confirmation de présence !

Bon, et puis après, pas de retour. Tant pis, le jour J, le jeudi 13 septembre 2012, je me rends au musée sans trop savoir comment cela allait se passer. J’ai commencé par chercher le lieu de la rencontre. Et j’ai cherché, cherché, cherché…

Après une longue errance autour du musée fermé et du conservatoire, d’où on me renvoyait au musée, toujours fermé, je fus sauvé par l’accueil administratif (une petite porte isolée sur un côté) où une charmante dame m’a aidé. Elle m’a indiqué le chemin jusqu’à la salle de conférence. Et me voilà entrant par la petite porte, prenant une place et me retrouvant dans l’assistance face à Andréas, entouré de deux représentants du LOMBARD, sa principale maison d’édition.

Rencontre intimiste, car bien que nous ayons été nombreux dans la salle, j’avais l’impression d’être autour d’une table, avec un bon café, à partager un moment avec l’auteur qui avait révolutionné ma vision de la BD.

Plus jeune, j’avais découvert Rork dans le journal Tintin. Une série qui tranchait par son style, ses thèmes, avec les autres BD en cours de publication. Et j’ai suivi cet auteur atypique.

Andréas nous a raconté que courant des années 80, tout ce qui était publié en journal basculait à un moment en album. Il avait eu la chance de faire partie du lot avec Rork. Mais il s’agit là de deux types de travaux bien différents. Pour un périodique, il faut créer un suspense de fin de page, donner au lecteur l’envie de revenir. Pour l’album, cette contrainte n’est plus, car il ira a priori, au bout de sa lecture. Le journal s’adresse à un public vaste. Regroupant plusieurs histoires différentes, on ne sait pas vraiment, au final, à qui on s’adresse. On parle un peu à des gens qui vous découvrent, qui ne venaient pas forcément vous chercher, des gens qui reviennent pour vous… L’album, lui, est choisi par son lecteur, qui sait ce qu’il prend et ce qu’il attend. Et dernier point, le magazine publie votre histoire, sans que vous sachiez si vos doubles pages seront bien face à face ! Andréas eut la mauvaise surprise un jour de voir une de ses double pages réparties sur une feuille… recto verso. Un problème qu’on n’a pas avec un album. Mais le journal vous offre aussi un moyen de trouver un public, d’ouvrir une porte vers un lectorat potentiel, d’être lu, et de créer un accord tacite avec ses lecteurs.

En effet, Andréas considère qu’il doit à ses lecteurs de faire tout ce qu’il peut pour finir les histoires qu’il commence à leur raconter. Quand, à une période, Le LOMBARD lui a annoncé qu’il ne pourrait continuer Capricorne, et qu’il faudrait le finir en un tome, Andréas s’est dit qu’il devait trouver une autre solution pour boucler cette série, pour ne pas laisser tomber ses lecteurs. Heureusement pour lui, et pour nous, Le LOMBARD a changé sa position et lui a laissé la marge de manœuvre nécessaire pour avancer à son rythme. Et Capricorne atteindra donc, normalement, ses 20 tomes. A raison d’un tome par an, il nous faudra tenir 4 ans avant de connaître la conclusion de ce cycle.

Andréas est également toujours à l’écoute de ses lecteurs, aujourd’hui il échange avec eux via Twitter, parfois par mails, et écoute leurs avis, répond à leurs questions, qu’ils soient fans de la première heure ou tout nouveau dans la galaxie de ses BD.

En effet, l’œuvre d’Andréas ne se limite pas à Rork, dont le premier Tome de l’intégrale vient de sortir, ou à Capricorne ou encore à Arq, sa deuxième série en court chez DELCOURT, elle s’étend aussi sur plusieurs tomes unitaires, des histoires différentes, intrigantes, passionnantes, comme Mill, Aztèques, Styx, Cromwell Stone, Le Triangle Rouge, Qintos, Monster, Révélations Posthumes et d’autres encore !

RorkmaniaMais autour d’un café (même virtuel), on ne parle pas que de son travail, mais aussi de ses inspirations, de ses goûts. Andréas a été influencé entre autres par le Batman de Neal Adams. Une personne présente a même soulevé l’idée que le manteau noir de Rork renvoyait peut-être à la cape de Batman…

En tant que lecteur, il apprécie tout particulièrement les histoires où l’auteur fait attention au détail, comme Watchmen, Dark Knight, l’œuvre de Moebius, certains mangas, mais aussi quelques séries télé comme Twin Peaks ou X-Files.

Andréas nous a parlé de son parcours, de ses choix graphiques, de son travail avec Isabelle Cochet, la nouvelle coloriste de Rork, qui a collaboré avec lui sur Quintos. Et il aurait pu nous parler de beaucoup d’autres choses si on avait eu un peu plus de temps mais les meilleures choses ont une fin. Après cette courte pause café, nous avons tous du repartir chacun de notre côté.

Résonnaient encore dans ma tête les mots de conclusion du LOMBARD, dont l’objectif est de « remettre en lumière Andréas et son œuvre ». Et pour cela, une exposition lui sera consacré au Quai des Bulles à Saint Malo, du 26 au 28 octobre ; exposition qui sera reprise ensuite lors du festival d’Angoulême 2013.

J’étais heureux d’avoir pu être là ce jeudi matin et de vivre ce moment privilégié.

« Remettre en lumière Andréas » ? Pour moi, il n’a jamais été dans l’ombre.

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