mardi 15 octobre 2024

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Pour Public Averti – Le journal d'une soubrette de Xavier Duvet

Le journal d'une soubretteTitre : le journal d’une soubrette
Dessin et scénario : Xavier Duvet
Editeur : éditions Tabou
Année : 2015
Nombre de planches : 48

Résumé :

La jeune femme « Mademoiselle Fish » hérite une maison de sa tante Clara mais elle ne portait pas franchement son ancêtre dans son cœur.
Lors de la « fouille » de la maison, elle tombe sur le carnet intime de sa parente.
Celui-ci va donc nous plonger dans l’aventure de sa protagoniste, immigrée aux USA dans les années fifties, espérant y faire fortune…
Elle s’y fera embaucher comme soubrette (et plus) au service de Mme Lucy, dame aux mœurs légers y faisant commerce.
Le meurtre d’un des serviteurs de son employeur va ainsi forcer Clara à tout mettre en œuvre pour innocenter sa bienfaitrice.
Le risque si elle n’y arrive pas ? Devoir travailler (voire être exploitée) pour le compte d’autres personnes beaucoup moins avenantes que Mme Lucy.
L’enquête commence.

Mon avis :


L’une des BD incontournables du genre. L’un des plus gros succès de Xavier Duvet dont je vous passerai mes commentaires sur son style (je vous renvoie sur ma chronique « séances de dressage » pour cela.)

case extraite de le journal d'une soubrette
Mademoiselle Fish découvre le trésor de sa tante

Ah lala ! Ce fantasme si commun de la soubrette française !!
Le voilà magistralement illustré par cet auteur qui aime les femmes et leurs formes !

Le style travaillé pour cet ouvrage nous plonge dans les ambiances noires et mystérieuses, remplies de suspense de ces vieux romans policiers qui nous tracassent les méninges jusqu’à la fin. 
L’ensemble est donc tourné façon « old fashion » (comme dirait l’éditeur) avec beaucoup d’élégance à la française. Ce qui est génial quand on connait l’engouement américain pour ce précepte bien français….

La période de « guerre froide » choisie pour situer l’action se prête d’autant plus à mettre en place une ambiance dure et pleine de vigilance et de délation en regard de la « chasse aux sorcières ».
Cette période est donc au plein cœur de ce qui a été nommé « la peur rouge » ou le Maccarthysme.

Planche 2 de le journal d'une soubrette
Planche 2


Le scénario est, cette fois-ci, loin d’être dérisoire.
Il est bien construit, sur un flash-back, original et documenté.
Xavier Duvet y octroie, en plus, son talent pour jouer sur une alternance de sensualité et de « hard », de fétichisme et autres vices tabous…

Il nous entraine donc dans un monde différent qui ne reste pas déplaisant de par les courbes généreuses de ces dames dans des positions…  hum…, par le contexte « historique » américain bien documenté, et surtout aussi par ce thriller dont nous cherchons évidement à connaître la fin…

Cette BD est donc une belle réussite pour ce registre difficile qu’est la BD pornographique…

Ciao, 
Yann

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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