vendredi 29 mars 2024

Offrez-nous un café

Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky, la chronique déméterienne !

Couverture de Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky chez Delcourt
Titre:
Perséphone
Auteurs :
Loïc Locatelli-Kournwsky (scénario et dessin)
Editeur :
Delcourt
Année :
2017
Pages
: 144

Résumé de la BD Perséphone

Deux
mondes que tout semble opposer. Le monde d’Eleusis, en surface,
composé de quatre grands royaumes qui ont monté des relations
commerciales et diplomatiques entre eux et aussi avec l’autre monde,
celui situé en-dessous, le monde des Enfers. Autant la végétation
est luxuriante en surface, autant les enfers sont rocailleux,
dépourvus de plantes à part un étrange fruit sombrement nommé le
fruit des damnés. Les deux pays, d’abord alliés, entrent finalement
en guerre l’un contre l’autre. Eleusis remporte la victoire et ferme
à jamais la porte des Enfers, séparant les deux mondes. Autre point
qui oppose ces deux ennemis, Eleusis compte des mages dans sa
population, alors qu’on n’en trouve aucun dans les Enfers.
Et
C’est treize ans après ces événements tragiques que commence
l’histoire…

Mon
avis sur Perséphone

Avec
un titre pareil et un monde de cette envergure, j’ai pressenti
l’adaptation mythologique. Autant vous prévenir tout de suite,
l’auteur a décidé de prendre quelques libertés avec la mythologie
grecque, et si Hadès règne toujours en enfer et que Déméter vient
de notre monde, Perséphone n’est plus l’épouse d’Hadès. Ne lisez
donc pas cette BD avec l’envie d’y retrouver le sens caché du mythe.
Au contraire, Loïc Locatelli-Kournwsky revisite ce mythe et
l’intègre en le déformant à son propre univers.
Perséphone
est le personnage central, jeune fille de magicienne, qui n’a pas
hérité des pouvoirs magiques de sa mère, Déméter. En effet, dans
Eleusis, seuls les enfants de magiciens développent des capacités
magiques. Mais Perséphone a acquis d’autre talents, dont une
certaine maitrise de la botanique.

Ce
récit nous présente une adolescente en train de se construire. Et
comme nombre de jeunes, elle se définit surtout à l’inverse de
l’image de ses parents. Hors, comme parents, elle n’a qu’un mère,
puissante magicienne, vendeuse de potions et héroïne du monde
d’Eleusis ayant survécu à la dernière guerre contre Hadès ! Dur
de trouver son propre chemin avec un tel héritage.

La
vie de Perséphone bascule quand de mystérieuses créatures
infernales semblent tourner autour d’elle. Mais qui a donc bien pu
franchir la porte des Enfers ? La jeune fille va se retrouver
impliquée dans un vaste complot dont elle n’est qu’un pion, et va
devoir prendre des décisions dangereuses, révélant ainsi sa
personnalité en devenir.
Entourée
de personnes sympathiques, comme son amie Cyané, l’étrange Azrael
ou encore le prince Rhadamante, Perséphone va tenter de réaliser
l’impossible.
On
s’attache rapidement à ce petit monde, même si leur statut
mythologique leur donne un côté un peu figé, on pressent la
psychologie, les motivations qui les mettent en mouvement. Par
contre, la révélation finale n’est pas vraiment étonnante. Tout
lecteur averti aura tôt fait de remuer ses méninges un peu plus
vite qu’Azrael, qui lui-même semble avoir un train d’avance sur tout
le monde mais ne semble pas pressé de communiquer clairement ses
déductions.
Page de Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky chez Delcourt
Un petit topo d’histoire avant de commencer !
Le
dessin léger et stylisé de Loïc Locatelli-Kournwsky donne à cet
histoire un aspect éthéré qui l’ancre très bien dans ce monde de
magie. Jouant sur les hachures et les traits, les ombrages, l’auteur
garde néanmoins des expressions variées à ses personnages qui
partagent avec nous leurs joies, leurs peines, leurs peurs. Les
décors sont allégés, même si la cité du centre nous offre un
espace urbain dense graphiquement, ce sont les traits les pus
importants que pose l’auteur, créant une ville située hors du
temps. Les décors savent s’estomper pour mettre en avant les
personnages. Les couleurs claires, pâles, couvrent une large palette
et les Enfers se différencient d’Eleusis non pas par la force des
couleurs mais par l’obscurité. Les Enfers sont un monde sombre,
souterrain. Ainsi, la palette de couleurs utilisée est plus réduite
dans le monde inférieur.
La
composition repose principalement sur des pages de une à quatre
bandes scindées en une à cinq cases. Le découpage permet de
resserrer sur les personnages autant que d’élargir sur l’espace
mystérieux que Perséphone va être amenée à découvrir.
Perséphone
nous propose un univers intéressant. Si j’ai trouvé que l’intrigue
manquait un peu de surprises, je me suis quand même laissé emporter
dans ce voyage entre deux mondes et cet univers original qui sait
habilement jongler avec les références mythologiques, en n’hésitant
pas à s’en éloigner.
Zéda
croise Démeter !
"LIGNE INFERNALE" strip de Zéda pou illustrer chronique 7BD sur Perséphone de Loïc Locatelli-Kournwsky chez Delcourt
David
Inscrivez vous à notre newsletter :


Fais découvrir cet article à tes amis
David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

Laisser un commentaire

Ces articles pourraient vous plaire

Restons connectés 😉

3,479FansLike
408FollowersSuivre
146FollowersSuivre

Derniers Articles