samedi 27 avril 2024

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Les fiancées du califat de Giuseppe Liotti, Matz et Marc Trévidic aux éditions Rue de Sèvres

Les fiancées du califat aux éditions Rue de Sèvres

Titre : Les fiancées du califat

Scénario : Marc Trévidic et Matz
Dessins : Giuseppe Liotti
Editions : Rue de Sèvres
Année : 2021
Nombre de pages : 64

Résumé de « Les fiancées du califat » de Giuseppe Liotti, Marc Trévidic et Matz : 


De nos jours à Toulouse, la jeune femme Aïcha Karmous, appelé aussi Oum Ghalid, femme du terroriste Abou Ghalib s’apprête à rejoindre ses amies Oum Oussama, Zohour, Oum Kadera, et Dawiya. 
Celles-ci complote un attentat au nom du Jihad, mais attendent la confiance du Cheikh pour le réaliser.
Et c’est d’ailleur Abou Ghalib qui interface avec le Cheikh depuis l’étranger et donne des informations au travers d’entretiens visio via des webcafé.
Le Cheikh n’est pas confiant et décide de les tester avant de leur confier la véritable mission.
Les filles se savent espionnées de près par la police et mettent ainsi tout en œuvre pour échapper à leur surveillance.

Suite à la première mission des comploteuses, le juge Antoine Duquesne (auquel nous avons déjà eu à faire dans la série Compte à rebours) s’empare de l’affaire…

Mon avis sur « Les fiancées du califat » de Giuseppe Liotti, Marc Trévidic et Matz:


Quel plaisir de retrouver ce trinôme d’auteurs qui marche du tonnerre ! 
Rue de Sèvres, Giuseppe Liotti, Matz et Marc Trévidic nous offre encore un thriller haletant basé sur l’expérience de l’ex juge Marc Trévidic.
Donc après « Compte à rebours » (dont vous pouvez lire les chroniques du tome 1 et du tome 2), ils nous reviennent avec un One-shot encore bien terrifiant !

Les fiancées du califat aux éditions Rue de Sèvres page 17
Page 17 extraite de la BD

Le scénario de « Les fiancées du califat » de Marc Trévidic et Matz:


Cette fois-ci les ennemis de la nation sont… Des femmes !!
Ceci afin de rappeler que la menace n’est absolument pas genrée ! 
Ils démontrent aussi avec brio que l’âge ne fait pas non plus la différence, et bien au contraire, la jeunesse semble plus malléable et manipulable.
Ce scénario est béton et vraiment bien ficelé. 
En superposant des cases ou en les faisant se chevaucher, ou bien en variant les formes, le découpage devient très dynamique et vivant.
Une particularité à noter aussi est que le « héros », le juge Antoine Duquesne, n’intervient qu’à partir de la moitié de la BD, mais on comprend évidemment tout !
Les impressionnantes pages d’introduction nous mettent immédiatement dans le bain sur le sujet.
Ce qui est particulièrement intéressant dans cette histoire, c’est de voir toutes les précautions qui sont prises par les terroristes pour déjouer la vigilance des polices.
Ces criminels débordent d’ingéniosité pour semer les filatures et éviter de se faire intercepter leurs communications pour ainsi transmettre les messages essentiels au complot à un groupe de malfaiteurs.
Mais à l’inverse, ce scénario décrit aussi toute l’intelligentsia de nos enquêteurs d’élite pour obtenir les informations, faire pression sur les individus incriminés etc…
L’aspect des jeux d’influence politiques, et les complexités administratives de l’affaire, a été volontairement exclu cette fois-ci afin de se cadrer beaucoup plus sur l’action et son efficacité.
Mais dans l’ensemble, ce one-shot est tout aussi angoissant que la série « comptes à rebours » car les combines décrites n’ont probablement pas été inventées mais vécues par Marc Trévidic.

Les fiancées du califat aux éditions Rue de Sèvres page 12
Page 12 extraite de la BD


Le dessin de « Les fiancées du califat » de Giuseppe Liotti :


Le dessin de Giuseppe Liotti sert toujours aussi bien le scénario. 
Son style réaliste est efficace et superbement détaillé grâce à son trait fin et minutieux.
Les cadrages et les mises en scènes variés donnent un mouvement et un dynamisme bien agréable au récit, et maintiennent aussi une certaine tension, un suspens bien prenant.
Les couleurs sont judicieusement bien choisies et contrastées pour nous rappeler l’environnement urbain de notre vie quotidienne, et en regard de cela le paysage désertique des pays probablement d’orient où sont supposer se cacher les têtes pensantes du grand terrorisme.
Les cases sont grandes et pas trop surcharger par les dialogues, ce qui laisse une belle place au dessin pour le plaisir de notre rétine.
Les effets sont encore une fois bien discrets et utilisés au juste nécessaire comme une onomatopée pour illustrer un bruit, ou des traits blanchis translucides pour représenter la vitesse…
J’aime aussi ce jeu sur les différences de taille et de forme cases, tantôt une planche en gaufrier, et la page d’après avec de grandes vignettes en bandeau ou des cases avec absence de bordure… ça anime et intensifie le rythme de l’histoire.
Le travail sur les transitions de case à case ou de planche à planche est aussi remarquable et accompagne parfaitement le fond narratif.
Les émotions transmises à travers les visages des protagonistes sont incroyables ! on sent parfaitement l’agressivité, la suspicion, l’étonnement, la frayeur, l’inquiétude etc…
En bref, le lecteur se projettera complètement dans cette redoutable histoire.

Les fiancées du califat aux éditions Rue de Sèvres page 15
Page 15 extraite de la BD


Encore un superbe travail de ce trio d’artistes que je ne me lasse pas de lire car c’est, et ça restera encore longtemps hélas, vraiment d’actualité.
Je considère cette album comme une mise en garde et un appel à la vigilance de chacun pour combattre le terrorisme !
 
Ciao
Yann

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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