mardi 16 avril 2024

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La force des femmes de Joël Alessandra aux éditions Des ronds dans l’O

La force des femmes aux éditions Des ronds dans l'O
Titre : La force des femmes « Rencontres africaines »
Scénario : Joël Alessandra
Dessins et couleurs : Joël Alessandra
Editions : Des ronds dans l’O
Année : 2020
Nombre de pages : 111
 

Résumé de « La force des femmes « Rencontres africaines » » :

 
Joël Alessandra, l’année de ses 24 ans, devait faire son service militaire obligatoire.
Il a eu l’opportunité de le faire en civil en mission à l’étranger pour la culture. Trois missions lui ont été présentées : à Baden Baden (Allemagne), Madagascar ou Djibouti…
Joël choisi Djibouti.

A partir de là, une véritable passion pour l’Afrique se développe au fur et à mesure de ses rencontres.
Mais ce qui l’a particulièrement marqué, c’est cette force des femmes africaines qu’il a rencontrée…

Mon avis sur « La force des femmes « Rencontres africaines » » :

Les éditions Des ronds dans l’O reviennent avec un ouvrage encore très engagé.
Cette fois-ci c’est Joël Alessandra qui nous livre son expérience personnelle, ses souvenirs de ses voyages
en Kama et de ses rencontres qui ont marquées sa vie.
Et c’est véritablement intense !

La force des femmes aux éditions Des ronds dans l'O page 21
Extrait de la BD page 21

 

Les scénarii de « La force des femmes « Rencontres africaines » » :

 
Joël Alessandra nous expose des extraits de vie de femmes africaines, tous très durs soit physiquement, soit moralement.
Seuls intrus dans ces récits, deux hommes, le docteur Mukwege, prix Nobel de la Paix en 2018, célèbre gynécologue qui s’engage et s’affaire à « réparer » les femmes meurtris par des traditions souvent barbares, limite féminicides, et le Gide Africain alias un Sultan Camerounais.
Ses anecdotes reflètent des traditions séculaires aux influences souvent religieuses qui brident la condition féminine, à l’image de Nour l’algérienne qui ne peut s’afficher en public en compagnie d’hommes sans porter un voile, ou bien cette inconnue croisée en plein désert avec son bébé qui refuse toute aide masculine en l’absence de son mari…
L’épisode du docteur Mukwege nous explique sa croisade à l’encontre de ses coutumes rétrogrades, et surtout l’état d’avilissement dans lequel il retrouve certaines femmes et/ou jeunes filles. Il se bat contre des montagnes, en faisant plus que consciencieusement son travail avec les « petits » moyens pacifiques à sa disposition, pour rétablir les droits des femmes, ainsi que leurs réinsertions après les tragédies qui ont pu les toucher.
 
Le découpage est aéré, propre, laissant la part belle à la contemplation des magnifiques clichés et paysages.
La narration voix off est omniprésente évidemment car l’auteur raconte ses souvenirs.
Les récits sont ainsi tous engagés et originalement amenés sous forme de contes de voyage.
La force des femmes aux éditions Des ronds dans l'O page 15
Extrait de la BD page 15

 

Les dessins de « La force des femmes « Rencontres africaines » » :

 

Le dessin de Joël Alessandra, possiblement aux couleurs à l’aquarelle, est beau.
Il est évidemment très typique des carnets de voyages avec un trait vif et rapide pour saisir les instants présents.
Il n’est pas improbable que certains dessins soient directement issus de ses carnets au milieu des pages dites traditionnelles.
Les couleurs sont lumineuses et formidablement jetées sur les pages, tout en nuances chaudes et légères, et gérant somptueusement les ombres et lumières.
Les mises en scènes sont très originales et exotiques, enchevêtrant des esquisses, cassant les limites des cases ou les faisant carrément disparaître, variant les tailles et formes des vignettes, se libérant des couleurs etc…
Les pleines pages, ou bien les grandes cases, nous éblouissent avec des paysages grandioses, tantôt comblés d’une végétation luxuriante, et parfois réduis à des compositions presque rachitiques.
En bref, il en ressort une poésie visuelle solennelle et joyeuses malgré la gravité de certains épisodes.
D’ailleurs, chaque introduction de chapitre est accompagné d’un texte d’un poète et/ou d’un écrivain (André Gide, David Diop, Charles Baudelaire, Tahar Djaout etc.…) ayant un lien certain avec l’Afrique.

La force des femmes aux éditions Des ronds dans l'O page 34
Extrait de la BD page 34


Ce livre nous confronte ainsi à des expériences difficiles face auxquelles malheureusement le lecteur (et visiblement le narrateur aussi) ne peut que se sentir désemparé.
Il nous permet de relativiser sur notre condition, mais aussi, évidemment, nous montre l’énorme travail à conduire pour changer les mœurs des extrémistes machistes, et pas seulement dans le pays évoqués mais aussi et surtout à commencer par chez nous…
C’est là un superbe ouvrage bien orienté qu’il faudra accompagner aussi par la lecture de la non moins fabuleuse BD, et tout aussi engagée sur le même thème, « et pourtant elles dansent… » de Vincent Djinda également aux éditions Des ronds dans l’O !

Ciao
Yann

 
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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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