Scénario : Joël Alessandra
Dessins et couleurs : Joël Alessandra
Editions : Des ronds dans l’O
Année : 2020
Nombre de pages : 111
Sommaire de l'article
Résumé de « La force des femmes « Rencontres africaines » » :
Il a eu l’opportunité de le faire en civil en mission à l’étranger pour la culture. Trois missions lui ont été présentées : à Baden Baden (Allemagne), Madagascar ou Djibouti…
Joël choisi Djibouti.
A partir de là, une véritable passion pour l’Afrique se développe au fur et à mesure de ses rencontres.
Mais ce qui l’a particulièrement marqué, c’est cette force des femmes africaines qu’il a rencontrée…
Mon avis sur « La force des femmes « Rencontres africaines » » :
Cette fois-ci c’est Joël Alessandra qui nous livre son expérience personnelle, ses souvenirs de ses voyages en Kama et de ses rencontres qui ont marquées sa vie.
Et c’est véritablement intense !
Extrait de la BD page 21 |
Les scénarii de « La force des femmes « Rencontres africaines » » :
Seuls intrus dans ces récits, deux hommes, le docteur Mukwege, prix Nobel de la Paix en 2018, célèbre gynécologue qui s’engage et s’affaire à « réparer » les femmes meurtris par des traditions souvent barbares, limite féminicides, et le Gide Africain alias un Sultan Camerounais.
L’épisode du docteur Mukwege nous explique sa croisade à l’encontre de ses coutumes rétrogrades, et surtout l’état d’avilissement dans lequel il retrouve certaines femmes et/ou jeunes filles. Il se bat contre des montagnes, en faisant plus que consciencieusement son travail avec les « petits » moyens pacifiques à sa disposition, pour rétablir les droits des femmes, ainsi que leurs réinsertions après les tragédies qui ont pu les toucher.
La narration voix off est omniprésente évidemment car l’auteur raconte ses souvenirs.
Les récits sont ainsi tous engagés et originalement amenés sous forme de contes de voyage.
Extrait de la BD page 15 |
Les dessins de « La force des femmes « Rencontres africaines » » :
Le dessin de Joël Alessandra, possiblement aux couleurs à l’aquarelle, est beau.
Il est évidemment très typique des carnets de voyages avec un trait vif et rapide pour saisir les instants présents.
Il n’est pas improbable que certains dessins soient directement issus de ses carnets au milieu des pages dites traditionnelles.
Les couleurs sont lumineuses et formidablement jetées sur les pages, tout en nuances chaudes et légères, et gérant somptueusement les ombres et lumières.
Les mises en scènes sont très originales et exotiques, enchevêtrant des esquisses, cassant les limites des cases ou les faisant carrément disparaître, variant les tailles et formes des vignettes, se libérant des couleurs etc…
Les pleines pages, ou bien les grandes cases, nous éblouissent avec des paysages grandioses, tantôt comblés d’une végétation luxuriante, et parfois réduis à des compositions presque rachitiques.
En bref, il en ressort une poésie visuelle solennelle et joyeuses malgré la gravité de certains épisodes.
D’ailleurs, chaque introduction de chapitre est accompagné d’un texte d’un poète et/ou d’un écrivain (André Gide, David Diop, Charles Baudelaire, Tahar Djaout etc.…) ayant un lien certain avec l’Afrique.
Extrait de la BD page 34 |
Ce livre nous confronte ainsi à des expériences difficiles face auxquelles malheureusement le lecteur (et visiblement le narrateur aussi) ne peut que se sentir désemparé.
Il nous permet de relativiser sur notre condition, mais aussi, évidemment, nous montre l’énorme travail à conduire pour changer les mœurs des extrémistes machistes, et pas seulement dans le pays évoqués mais aussi et surtout à commencer par chez nous…
C’est là un superbe ouvrage bien orienté qu’il faudra accompagner aussi par la lecture de la non moins fabuleuse BD, et tout aussi engagée sur le même thème, « et pourtant elles dansent… » de Vincent Djinda également aux éditions Des ronds dans l’O !
Ciao
Yann