jeudi 10 octobre 2024

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Hemingway, Mort d’un Léopard

Hemingway
Titre : Hemingway Mort d’un Léopard
Editeur : Glénat
Auteurs : Jean Dufaux & Marc Malès
Année : 1992

Résumé :
Cuba, 1959. Hemingway rencontre une femme magnifique qui le replonge des années en arrière. De La Havane au Kilimandjaro, Hemingway vogue entre souvenir et réalité. Le vieux Lion sent que le temps le rattrape de manière inéluctable, mais, fidèle à ses instincts ou victime de ses envies, il veut s’embarquer encore pour une nouvelle aventure. Malheureusement, l’écrivain est parvenu à un âge où la mémoire possède plus de force que la vie, et Hemingway va se rendre compte que passé et présent ne sont pas si éloignés que cela…

Une étrange histoire, mais pouvait-il en être autrement avec un protagoniste comme Ernest Hemingway ? L’homme a du mal à accepter son statut d’icône vieillissante. Son amour des femmes va l’entraîner dans une nouvelle aventure, bien loin de ce qu’il espère. Vraiment ?
Happé par ses souvenirs, l’écrivain revit en parallèle une histoire ancienne de trente ans, en plein coeur de l’Afrique, du Kilimandjaro, de la chasse.
Dufaux met en scène cette histoire intrigante qui flotte à la limite du fantastique. Les croyances ancestrales de l’Afrique s’opposent au monde pragmatique, en pleine révolution, de Cuba.
Le scénario passe d’une époque à l’autre, en se resserrant pour le final.
Je n’éprouve qu’un petit regret, le coup de théâtre de la fin. Même si les faits sont vrais, en fiction, j’ai ressenti une pirouette d’auteur. Certes, des pistes sont posées dès le départ, mais il manque un petit quelque chose, un rien qui aurait fait que tout coule parfaitement.
Mais à part cela, j’ai navigué avec plaisir dans ce récit captivant. Les personnages n’ont rien de surprenant, il semble en effet sortis tout droit… d’un roman de Hemingway. Ces aller-retours entre la fiction et la réalité, entre l’oeuvre et la vie, renforcent encore plus le lien de cette BD avec l’écrivain.
Les textes sont un régal qu’on rend plaisir à lire et à relire.

Les dessins sont bien léchés. Les couleurs très belles; le contraste entre l’Afrique et Cuba est bien rendu, on le ressent à la lecture. La chaleur est là, mais différente. J’ai trouvé dommage que les dessins soient un peu trop statiques. Mais ils sont figés comme l’histoire qui se déroule, comme une tragédie que rien ne pourra arrêter, fixée dans son déroulement.
Le cadrage sait se serrer ou s’élargir, suivant le mouvement de l’histoire. Il garde quand même une structure classique, sèche, âpre, qui illustre assez bien le style d’Hemingway.

Plus qu’une relecture, pour moi, c’était une découverte. Même si l’intrigue ne m’a pas étonné, elle m’a quand même emporté et m’a permis de redécouvrir un pan de la vie d’Hemingway que je ne connaissais pas: la période cubaine. Quant à la marge existant entre la fiction et la réalité, l’important n’est pas tant de savoir où elle se situe, mais de savoir qu’elle existe.

Alors que la fin de l’histoire nous amène loin, loin dans un monde étrange, où règnent en maître les esprits et le conteur, on s’aperçoit qu’il ne pouvait en être autrement.
En refermant cette BD, je n’avais qu’une envie, relire du Hemingway !

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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