samedi 7 décembre 2024

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Calpurnia Tome 1 de Daphné Collignon

Calpurnia tome 1 de Daphné Collignon aux edtions Rue de Sèvres
Série : Calpurnia
Titre: Tome 1
Auteurs: Daphné Collignon
Éditeur: Rue de Sèvres
Année: 2018
Nombre de pages: 82
Adapté du Roman « Calpurnia » de Jacqueline Kelly
 
Résumé :
 
Eté 1899, Texas, comté de Caldwell, Calpurnia Tate est une jeune fille de onze ans entourée de six frères.
Calpurnia est curieuse. Elle se pose beaucoup de question en observant son entourage et son environnement.
Encouragée par son grand-père naturaliste, elle met régulièrement à jour son carnet d’étude et d’observation, et partage ainsi ses découvertes avec lui.
Mais elle doit aussi s’affirmer, en tant que fille, à l’aube du XXème siècle, auprès de sa fratrie « machiste ».
Elle se trouve donc aussi confrontée aux difficultés d’apprendre les bonnes manières et taches attribuées aux filles, au détriment de sa curiosité dévorante et de sa liberté chérie.
La science l’aidera-t-elle à s’épanouir ?

Mon avis :

Cette histoire illustrée sera prévue en deux volumes. Ce sera donc un diptyque.
Daphné Collignon s’est évidemment inspirée de la série de romans jeunesses, au titre éponyme, de Jacqueline Kelly éditée en France par l’école des loisirs.
L’autrice nous offre ainsi une superbe adaptation graphique de ce récit avec son style bien à elle.

Calpurnia tome 1 de Daphné Collignon page 24 aux edtions Rue de Sèvres
Page 24 de la BD

Le dessin :

Le dessin de Daphné Collignon (Avant l’heure du tigre, Tamara de Lempicka, Flora…) est vraiment particulier.
Elle possède une touche graphique unique que je qualifierai de particulièrement « féminin » sans vouloir tomber dans les clichés sexistes.
Son dessin est beau, s’exprimant efficacement, tout en délicatesse, par ses rondeurs et sa simplicité.
Le trait est fin et léger donnant une impression de bien-être.
Les couleurs sont chaleureuses et  lumineuses, nous confortant dans notre sensation de béatitude. 
J’aime beaucoup ce mélange d’aplats et probablement d’aquarelle.
L’autrice joue à merveille avec les tons et les dégradés, ainsi presque toute la bd est colorisée sur des nuances de brun, renforçant ainsi l’idée de faits passés et rétro
Les arrières plans sont aérés, épurés mais efficaces et suffisamment illustrés pour éveiller à merveille notre imagination de grands enfants (et moins grands…).
Il en ressort une belle impression de liberté, d’inconscience, de jeunesse.
Les personnages sont très expressifs avec leurs grands yeux et tous sont affectueux, y compris les plus fermés d’entre eux comme le grand-père.

Certaines pages sont aussi enluminées façon carnet d’étude naturaliste et cela va à ravir avec l’histoire évidemment ! J’aime beaucoup !
Le dessin de Daphné Collignon, malgré son aspect de légèreté, se révèle donc très subtil mais puissant car il nous communique avec efficience énormément de sensations.

Calpurnia tome 1 de Daphné Collignon page 21 aux edtions Rue de Sèvres
Page 21 de la BD

Le scénario :

Je n’ai pas eu le plaisir de lire les romans de Jacqueline Kelly, je ne pourrai donc vous dire si l’adaptation faite par Daphné Collignon en reste fidèle ou pas, cependant son approche a attisé ma curiosité et je me prendrai au jeu d’en lire au moins un prochainement.
J’ai trouvé que la dessinatrice restituait bien l’ambiance de ce début de vingtième siècle, et surtout la difficulté qu’une jeune fille pré-pubère prenne et affirme sa place vis à vis d’une culture encore très machiste, en réalisant ce qui lui plait.
D’autre part, les relations avec la famille, et surtout le grand-père, sont particulièrement bien évoquées et ressenties.
On arrive à se prendre d’affection avec cet aïeul qui, malgré sa froideur et ses traits durs, plutôt intimidant pour des jeunes enfants, arrive à éveiller la curiosité de sa petite fille au point de la passionner.
Coté découpage, cela est très bien fait. L’autrice arrive à nous mettre dans une sorte de torpeur estivale tout en nous captivant.
Voilà donc un bien beau tour de force réalisé tout en délicatesse et en poésie !

Calpurnia tome 1 de Daphné Collignon page 23 aux edtions Rue de Sèvres
Page 23 de la BD

En bref, on sort de cette lecture avec une grande satisfaction comme si elle nous avait comblé un manque, un désir de fraicheur, d’âge tendre et d’émerveillement.
J’ai passé un bon moment.

Ciao
Yann


 

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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