jeudi 28 mars 2024

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Jack et le Jackalope de Ced et Mino aux éditions Makaka

Jack et le Jackalope aux éditions Makaka
Titre : Jack et le Jackalope
Scénario : Ced
Dessins : Mino
Editions : Makaka
Année : 2019
Nombre de pages : 96
 

Résumé de la BD « Jack et le Jackalope »:

 
Jack est un jeune enfant vivant dans la ville de Serenity dans le grand ouest avec sa sœur Susan et son papa Richie Revolver.
Seulement voilà Richie Revolver est une légende…
Et Jack, bien qu’enchainant des coups d’éclat souvent interprétés en bêtises, a du mal à se faire remarquer dû à la notoriété de son papa.
Mais ce petit n’a vraiment qu’une idée en tête : impressionner son héros de père…
Il y est résolu, et décide son prochain acte au hasard d’une lecture…
Cela passera donc par la capture d’un animal mythique à sa mesure : le Jackalope alias le « lapin cornu ».


Mon avis sur la BD « Jack et le Jackalope »:


Quelle belle surprise cette petite BD !!
Voilà une œuvre pleine de malice, d’humour et de légèreté.
Ced et Mino, et les éditions Makaka, nous livrent une aventure bon-enfant, sans autre prétention  probablement que de simplement divertir, mais malgré cela elle attisera la curiosité du lecteur et suggèrera peut-être une certaine déontologie parentale.

Jack et le Jackalope aux éditions Makaka page 4
Page 4 extraite de la BD

Le dessin de Mino pour la BD « Jack et le Jackalope »:

 
Le dessin de Mino est vif et minimaliste, privilégiant le mouvement aux détails. Son trait si fin parait être jeté rapidement sur la page blanche mais le rendu est original, à la fois humoristique, enfantin et poétique.
Je lui trouve des petits cotés à la Quino pour sa Mafalda ou bien Charles M. Schulz pour Snoopy et les Peanuts, mais en plus tonique.
Les couleurs sont claires et chaleureuses, même les scènes de nuit paraissent joyeuses. Elles donnent la même impression que pour le trait, elles semblent être posées là énergiquement mais toujours au plus juste.
Les personnages sont sympathiques. On se prend rapidement d’affection pour les deux enfants qui sont admirablement ben réussis et proportionnés.
Les mises en scène sont variées et bien agencées variant les vues de gros plan a vue d’ensemble, mais toujours avec un décor arrière-plan réduit à son plus simple appareil, voire parfois totalement et volontairement absent !
Les effets sont maitrisés avec de belles perspectives, de nombreuses onomatopées, des nuances parcellaires dans les couleurs, des cases sans bordures…
Et cette absence de caniveaux bien délimités donne une belle impression de liberté et rappelle le grand ouest… Casser les limites et favoriser l’évasion (spirituelle, que l’on s’entende bien !), en bref l’idéal pour l’imaginaire d’un enfant !
Mino use de nombreuses astuces  techniques qui embellissent cette histoire, et c’est un régal !

Jack et le Jackalope aux éditions Makaka page 7
Page 7 extraite de la BD

 

Le scénario de Ced pour la BD « Jack et le Jackalope » :

 
La grosse originalité de cette BD passe par les thèmes choisis : le far West et les animaux légendaires.
Alors autant les animaux légendaires dans la bd jeunesse c’est assez commun, autant le far West, dans cette catégorie, c’est assez rare.
On apprécie donc d’autant plus le contexte, car qui n’a jamais rêvé de ces grandes étendus de l’ouest sauvage, ou bien joué aux cowboys et aux indiens ?
La projection dans l’aventure en devient donc aisée pour le lecteur adulte et encore plus pour le lecteur enfant qui s’identifiera au petit héros qu’est Jack.
Coté animaux légendaires, on sera bien heureux d’apprendre que le Jackalope fait réellement parti du folklore américain, tout comme les plus connus Sasquatch/Bigfoot ou le diable de Jersey.
Et c’est bien joué car l’enfant curieux voudra certainement en connaître plus sur ces légendes ! Et peut-être même se passionner…
 
Concernant l’histoire, celle-ci est très bien construite et illustre admirablement bien le besoin de l’enfant quant à la reconnaissance de ses parents (en l’occurrence ici, son papa).
Et cela devient effectivement plus difficile quand l’un des géniteurs est célèbre, et continuellement sollicité.
Jack essai par de nombreux moyens à sa disposition, de se faire remarquer par son père, mais aussi par les villageois… autant dire que la porte devient ouverte à de nombreuses cocasseries pour les auteurs!
Et évidemment, Ced ne s’en prive pas.
Ce livre est vraiment drôle avec du comique de situation tout comme du comique de répétition fort surprenant et bien placé.
Chacun en esquissera des sourires à la lecture, c’est garanti !
Le découpage est dynamique et bien orchestré avec 5 à 7 cases par page, de toute taille… c’est très agréable.
Jack et le Jackalope aux éditions Makaka page 5
Page 5 extraite de la BD
Pour finir le lien complexe parent-enfant est donc illustré et exprimé de très belle manière par nos deux artistes.
Le dessin paraissant rudimentaire s’avère être très technique, et finalement beau, n’en déplaise aux détracteurs !
Cet ouvrage est parfaitement adapté à notre jeunesse… de 7 à 77 ans… Il s’agit seulement d’un état d’esprit.
J’ai aimé.
 
Ciao
Yann

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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