: Le Fulgur
T1 Au fond du Gouffre
Christophe Bec (scénario), Dejan Nenadov (dessin), Tanja Cinna
(couleur)
Soleil
2017
: 64
1907, dans le canal du Yucatan, le bateau « Sierra Maestra »
fait route vers les Etats-Unis, escorté d’un navire militaire. Mais
surgit une tempête qui envoie par le fond la « Sierra
Maestra ». Les rescapés annoncent la triste nouvelle. Outre
les pertes humaines, c’est un trésor inestimable en or sonnant et
trébuchant qui a disparu dans une faille abyssale de plus de quatre
milles mètre de profondeur.
années plus tard, le docteur Claudian, chercheur et inventeur, se
retrouve la risée du monde scientifique Français alors qu’il
présente un projet d’invention. Sans ressources, il s’apprête à
baiser les bras, quand un riche financeur américain, Sir Joe Kerns,
le contacte pour lui faire une proposition que le savant ne pourra
pas refuser…
avis :
voilà donc embarqué dans un récit d’aventure écrit par Christophe
Bec. Reprenant la folie de « Vingt Mille Lieues Sous les
Mers », Bec nous immerge au cœur d’une faille abyssale, au
début du vingtième siècle, avec un groupe disparate de chercheurs
et d’aventuriers, à bord d’un petit bijou de technologie qui ravira
par son look tous les fans de SteamPunk, j’ai nommé le Fulgur !
le fait de nous ramener dans le fond des mers a une couleur de
déjà-vu et nos héros affrontent des péripéties qui n’éclatent
pars par leur originalité.
tout cas, ce premier tome lance l’aventure et s’il est un suspense
qui perdure jusqu’à la dernière page, c’est de savoir si ces hommes
vont s’en sortir ou pas.
priori, l’histoire se déclinera sur trois tomes, donc je peux vous
annoncer sans spoiler que le suspense sera toujours de mise à la fin
du premier. Je me prends à espérer que les rebondissements vont
aller en se compliquant, et j’ai hâte de voir comment cette histoire
va évoluer.
Le
cliffhanger qui conclut le récit est accrocheur, certes classique
mais suffisamment prenant pour qu’on espère rapidement tenir le tome
suivant entre les mains.
dans les profondeurs de la mer, découvrant des créatures marines
inconnues de l’homme, ces explorateurs vont affronter un des éléments
les plus effrayants qui soient, à mes yeux, les grands fonds marins.
le Fulgur, ce petit sous-marin tout-terrain, en a dans le ventre et
sauvera la vie plus d’une fois à son équipage. Mais il est mis à
mal avant la fin de ce premier tome et on comprend bien vite que tous
ne pourront s’en sortir vivant, ce qui n’augure rien de bon pour la
suite.
Nenadov prend les pinceaux pour illustrer cette aventure sous-marine.
Son trait sombre allié aux grands aplats de noir sait recréer
l’obscure angoisse et le silence de ses profondeurs abyssales. Un
trait réaliste qui garde une certaine rugosité, des personnages
expressifs, des décors effrayants et pour couronner tout cela, les
couleurs de Tanja Cinna, une palette sombre oscillant entre le bleu
et une légère touche de vert, et quelques pointes de jaune qui
ornent le Fulgur pour lui donner cette délicieuse touche Vernienne !
composition sait laisser la place à des dessins demi-page ou pleine
page pour nous faire réaliser l’ampleur des problèmes de ces hommes
de l’impossible. A côté de cela, les cases variées permettent de
suspendre la narration le temps d’un effet de surprise.
Fulgur offre une belle aventure, qui, selon moi, comporte un goût de
déjà-vu et j’espère que la suite de ce récit saura accentuer
l’originalité des épreuves qui attendent ces personnages, ainsi que
l’évolution intérieure de ces derniers.
à bord du Fulgur.