vendredi 19 avril 2024

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6000 Tome 1 de Nokuto Koike aux éditions Komikku

Editions Komikku
Titre: 6000 Tome 1
Auteur: Nokuto Koike
Année: 2015
Éditeur: Komikku Éditions
Type: Seinen
Nombre de pages: 176

Cofdeece est une mégastructure sous-marine demeurant à 6000 mètres de profondeur en mer de Philippines. Initialement gérée par le Japon, l’activité s’est arrêté brutalement pour on ne sait quelles raisons et la structure a fermé….
3 ans plus tard, elle a été rachetée par la Chine et est en phase de ré-ouvrir. Les chinois, soucieux de préserver l’emploi des japonais, organisent donc une expédition sino-japonaise à bord de Cofdeece. Kengo Kadokura, jeune ingénieur japonais, fait donc parti de l’aventure.
Les relations sino-japonaises étant tendues, l’ambiance devient donc très pesante.
Et les affaires ne vont pas s’arranger lorsque d’étranges et effrayants phénomènes vont s’enchainer…
La mission ne va donc pas se passer aussi bien que Kengo l’aurai souhaité, elle va même plutôt virer au cauchemar….


Mon avis sur ce manga

Une chose est sure, si vous souffrez de claustrophobie, vous ne devez absolument pas lire ce manga…
Être enfermé dans une petite station, à 6000 mètres de profondeurs dans les abysses, avec une pression extérieure phénoménale,  n’est pas le rêve de tout un chacun….
Cependant ce thème a été maintes fois exploité et on pensera, notamment, à un certain film de James Cameron. Mais cette fois c’est en manga et l’ambiance suspense vire plus à l’horreur…

La couverture :

La couverture donne le ton glacial du manga. Un bleu froid dominant, quelques gouttes de sang, le hublot annonçant directement le huis-clos et le personnage à travers avec on ne sait trop quoi derrière lui… la situation d’horreur par excellence !
Le petit effet de relief au touché sur les chiffres « 6000 » est très appréciable et accentue les sensations.
Cette couverture est donc très bien réalisée et un dessin type manga très abouti ! Elle en dit donc long sur l’histoire…
6000 tome 1 de Nokuto Koike aux éditions Komikku

Le dessin, le style, la mise en scène :

Le dessin est plutôt réaliste et dynamique, très bien réalisé et proportionné, au style classique manga Seinen réaliste.
Les émotions des personnages sont parfaitement retranscrites (peur, stupéfaction, doute, résignation etc…) et les scènes horrifiques sont, si j’ose dire, les plus belles et abouties.
Ces scènes sont souvent estompées pour laisser un flou suggestif jusqu’à une vision plus ou moins nette au revers de la page. Une véritable maîtrise donc de l’art de mise en haleine et de suspense par l’auteur.
Les décors sont on ne peut plus angoissants et nous donnent vraiment l’impression d’être seul….
Les tons sont génialement exploités. En clair dès que le dessin s’assombrit, il est évident qu’une information ou un évènement horrifique arrive, ou bien ils permettent de rappeler l’ambiance oppressante ou l’environnement extérieur marin peu accueillant….
Les classiques trames manga paraissent inaperçues mais elles sont bel et bien présentes. Cela est donc bien représentatif de tout le talent de l’auteur.
Les mises en scène sont superbement effectuées, encore une fois dans un style manga plutôt dynamique, avec donc beaucoup d’alternance entre gros plan, vue en plongée, contre-plongée, focus sur des détails etc… par contre jamais rien d’exagéré.
Donc, coté dessins, je trouve le travail vraiment remarquable, presque irréprochable pour le style manga.
éditions Komikku

Le scénario, le découpage :

N. Koike maîtrise parfaitement le suspense…
Tout au long de l’histoire on ressent bien cette oppression fantomatique et cruelle, et lorsque une scène gore arrive, on se sent limite plus léger, voire apaisé malgré l’effroyable vision…

Et l’auteur commence vraiment bien l’immersion subaquatique de son héros, car avant même de monter dans l’ascenseur pour descendre dans les fonds marins les plus obscurs, celui-ci voit remonter l’un de ses collègues pour des soins d’urgence…
Tout est presque joué à ce moment là, et tout le monde se pose la question : qu’est-ce qu’il va bien pouvoir se passer ?

Les dialogues quand à eux, bien que très cohérents, ne nous amènent, si j’ose dire, à rien… Nous sommes totalement « perdus » comme les personnages de l’histoire dans cette station sous-marine…
On sait seulement que le pire risque d’arriver à tout moment…
Et il faudra attendre le tome 3 pour commencer à comprendre….
Je ne vous en dirai pas plus.
 
Le découpage alterne des cases classiques rectilignes et ordonnées pour les moments de calme, de lenteur, mais surtout pour accentuer les phases « psychologiques » des personnages, des cases fantaisistes pour insister sur le coté suspense, frayeur et actions, puis des pleines pages comme des révélations, des aboutissements…

Bref l’auteur joue admirablement sur le découpage pour instaurer l’ambiance et le mal-être, et ensuite en arriver au dénouement d’une montée en pression au recto d’une page.

Pour finir j’ai vraiment beaucoup apprécié ce manga d’horreur et je le recommande vivement pour cette période de fête de Halloween, si vous cherchez quelques frissons…
Ciao,
Yann

6000 sera t’il adapté en film live ?

(la vidéo est en anglais, j’en suis désolé, mais elle nous annonce que ce manga devrait prochainement être adapté en vidéo probablement par Mike Medavoy producteur de Shutter Island et Black Swan. )


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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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