Titre : Ignominia
Année : 2015
Pages : 102
arriva la 5eme guerre mondiale, guerre chimique, après laquelle la
terrible peste bleue apparue et éradiqua tous les hommes de la planète…
par la force des choses, la nécessité de l’acte sexuel pour la
reproduction ayant disparu, tous les autres actes lesbiens (pénétration,
sodomie, cunnilingus etc.) et la masturbation sont devenus interdits et
considérés comme des crimes (parfois même plus grave qu’un meurtre…).
Ces péchés sont appelés communément Ignominia.
juste de finir une mission, elle s’en voit attribuer une autre, par son
chef Rita Qwerty, mais d’une ampleur bien plus grande. Une sombre
histoire de film pornographique avec un(e) hermaphrodite, espèce
supposée ne plus exister car éradiquée dès leur naissance…
avec Warren Ellis pour les œuvres Black Summer, No Hero et Wolfskin.
éditions Tabou ont eu, quant à eux, la brillante idée d’éditer ses
premières œuvres (Jeux de filles, GladyS&Monique et Ignominia)
abordant des sujets beaucoup plus chauds…
couverture donne régulièrement la première impression et la motivation
pour lire un ouvrage. Celle-ci est juste… MAGNIFIQUE !!!.
de perspective, partant des canons des armes et de jambes de la miss,
est juste transcendant, nous plongeant ainsi dans l’action dès la
première approche.
l’ouverture du livre, une petite déception (et c’est la seule que j’ai
pu trouver). C’est de ne pas retrouver les couleurs si prometteuses de
la couverture.
dessin est stylisé, parfois humoristique (avec les influences de la
célèbre marque de colas par exemple…), alternant traits épais de
contours et traits minuscules pour les détails, les ombres etc…
technique du noir et blanc est exceptionnellement bien exploitée, au
point presque d’en oublier qu’il s’agisse de noir et blanc…
de par l’absence de mâle dans ce récit, et le fait que ce soit une
fiction, cela lui permet de laisser parler son imagination et ses
phantasmes (peut-être)…
les mises en scène coquines font souvent appel à des accessoires peu
communs, des tenues légères, fantaisistes et futuristes, des positions
affriolantes, dévoilant ainsi merveilleusement l’anatomie féminine.
détails sont aussi somptueux, et les aperçus de la mégapole « Toda
Vida » en environnement de fond rendent le récit encore plus captivant.
les amateurs de l’auteur Juan José RYP sauront que cette BD n’est pas
uniquement un recueil graphique de jolies femmes en tenue d’Eve se
livrant à des pratiques lesbiennes…
BD est construite sur une véritable trame à la fois thriller/policier
et SF. Le scénario est brillant et le final est digne d’un grand
thriller !
se déroule sur plusieurs petits chapitres, à la façon comics strip, ce
qui donne un charme supplémentaire à la lecture, car chaque chapitre
finit toujours en queue de poisson, ce qui nous incite à aller encore
plus loin dans l’aventure et nous tiens continuellement en haleine…
découpage est lui aussi très bien fait, outre ces nombreux petits
chapitres, la disposition des cases de toute taille, les effets de
« superposition » des dessins (ou de mise au premier plan), et les
dépassements des dessins sur les caniveaux, nous maintiennent dans un
rythme effréné, tout comme le scénario en lui-même.
José RYP, dessinateur autodidacte, commence sa carrière professionnelle
chez Wet Comix, magazine espagnol versant dans l’érotisme. Sa première
publication est Jeux de Filles qu’il poursuivra par la série
GladyS&Monique et enfin son chef d’œuvre de l’érotisme, Ignominia
(Tous chez Tabou Editions). Abandonnant l’érotisme pour le fantastique,
il s’associe à El Torres pour donner naissance à Nancy in Hell (en
français chez Graph Zeppelin). En 2010, il reprend les aventures de
Wolverine pour Marvel.