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William, 31 ans, Scénariste, la BD d’un faux documentaire



Titre : William, 31 ans, Scénariste
Auteur : James (scénario et dessin)
Éditeur : Delcourt
Collection : Pataquès
Année : 2023
Pages : 72
Résumé d’une rencontre avec un scénariste de BD :
William, scénariste de BD, accueille une équipe de tournage dans sa vie. En effet, le thème du documentaire est de suivre un scénariste dans son quotidien pour mieux comprendre son métier. William se raconte face caméra dévoilant des facettes pour le moins inattendues de son métier et de sa personnalité…
Le scénario de la vie d’un scénariste:
James crée le personnage de William et lui donne les défauts qui vont rendre ce faux documentaire assez drôle. Découpé en gags d’une planche, le tournage du quotidien de William se déroule le plus souvent devant son ordinateur, ou en échange avec son éditeur, les dessinateurs, les libraires ou sa famille… Ce qui permet à l’équipe d’interviewer aussi ses interlocuteurs sur leur métier. Bien sûr, l’équipe échange avec William en off, qui nous sont également retranscrits sous forme de strips verticaux.
Et pour varier encore plus, l’enfance ou les débuts de William sont mis en scène sous forme de comic strip à l’américaine, où James se plaît à reprendre le style de ses illustres prédécesseurs américains. Un tour de force réussi.
L’humour est bien présent et James se permet de passer au vitriol son métier, avec ce personnage de William, imbu de lui-même, pourtant conscient de ses limites. James parle de différents thèmes : les répartitions de droit d’auteur, la surproduction de BD, la recherche de l’inspiration, les festivals, les rencontres avec le public, autant de situations qui permettent de faire ressortir, sous le couvert de l’humour, des situations sans doute inspirées de la réalité puis transformées. Constat humoristique d’un échec, regard caustique sur un métier souvent perçu comme une vocation, torsion de cou aux idées reçues, l’humour permet à James de réaliser une BD drôle qui fait réfléchir.



Le Dessin au trait multiples :
James opte pour un style réaliste pour donner vie à William. Il serait plus juste de dire qu’il opte pour plusieurs styles, dont un réaliste, celui du quotidien de William. Les autres styles sont plus des références de comics, dont un Lil’Will, titre qui peut évoquer Lil’Abner de Al Capp mais dans le style graphique, on retrouve plus un clin d’oeil à Charles Schultz et ses Peanuts.
Un troisième style plus semi-réaliste, met en scène William dans des « trucs et astuces de scénariste », en utilisant une trame épaisse rouge.
Pour revenir au style principal, il est décliné de deux manières, le In et le Off du documentaire. Le In est traité en couleurs, avec les personnages blanc, et le off est en monochromie avec retour de la trame épaisse.
James se plaît à jouer avec les formes de dessins variés et même tranchés pour notre plus grand plaisir. Cette BD qui nous parle d’un film sur un auteur de BD est mise en scène en faisant référence à l’histoire du neuvième art. Ce jeu de mise en abyme est un plaisir pour le connaisseur, mais James n’en oublie pas pour autant ceux qui ne percuteraient pas sur ses clins d’oeil et nous offre une BD compréhensible par tous mais aussi et surtout drôle pour tous.
Conclusion d’une BD qui tacle juste:
Ce faux docu sur William est bien tourné et nous entraîne, sourire aux lèvres, à la découverte d’un métier, ou tout du moins des travers d’un métier. Avec ces styles de dessin variés, James nous offre un bel hommage à la BD, tout en maniant avec justesse les piques d’humour.
Zéda rencontre William !


