: Parvana
Nora Towney
: Anita Doron d’après le livre de Deborah Ellis
Cartoon Saloon
31/10/2018
: 1h33 / bonus 39 minutes
régime des Talibans. Parvana et son père tentent de vendre leur
maigres biens au marché pour survivre. Le vieil homme, ancien
professeur, tente d’initier sa fille aux plaisirs des histoires. Mais
la jeune fille devient la cible d’un jeune taliban enragé qui décide
de l’épouser. Son père la protège par les mots et l’humour. Mal
lui en prend, car les talibans n’ont pas le sens de l’humour.
avis :
film passionnant oppose deux mondes. Le monde réel aux couleurs
sables, douces, à l’animation dessin animée, où Parvana, une fois
son père arrêté par les talibans, se retrouve seule avec sa mère,
sa sœur et son tout petit frère.
souci, sous ce régime dictatorial, une femme ne peut sortir seule de
chez elle. Alors comment se ravitailler en vivres si personne ne peut
aller faire les courses ? Et bien sûr, pas de téléphone pour
appeler à l’aide.
l’essence du drame qui se joue dans le monde réel. On ne peut
qu’être pris à la gorge par la folie du monde où vit Parvana et où
la jeune fille va devoir, pour s’en sortir, recourir à un stratagème
Mulanien : se faire passer pour un petit garçon.
l’ambiance est moins Disney dans le cas présent. Comment vont s’en
sortir Parvana et sa famille ? Vont-ils seulement s’en sortir ? Et à
quel prix ?
je vous parlais de deux mondes et nous avons un peu divergé, faut
dire que je me suis laissé débordé par l’émotion que suscite
l’aventure du monde réel.
second monde, donc, est celui du conte, des récits dans le récit.
L’histoire d’un peuple racontée par le père de Parvana puis le
conte que Parvana va narrer par morceaux tout au long du film,
histoire destinée à endormir son petit frère, qui devient un
leitmotiv prenant une importance psychologique capitale à la fin du
film. Mais je ne vous en dirais pas plus.
ce monde conté, le papier découpé fait force de loi. Bien sûr, ce
papier découpé n’est pas fait en stop motion, mais à l’ordinateur.
un œil d’expert pour vous affirmer cela ?
nenni les amis, j’ai simplement regardé avec avidité et plaisir les
quarante minutes de bonus du DVD. Interviews de la réalisatrice, de
la voix de doublage française, mais aussi petits docus sur les
techniques d’animation, le son et la musique, sans oublier
l’incontournable bande-annonce.
la présence d’Angelina jolie, qui a aidé à produire le film.
est très belle, les couleurs magnifiques, l’histoire prenante.
Parvana est une surprise, un film intrigant mais surtout et aussi un
film social, qui nous montre une autre vie, des événements
terribles qui se déroulent malheureusement à notre époque.
du conte se marie parfaitement bien avec le monde réel, malgré les
différences flagrantes visuelles. Narrativement, les récits se font
écho et on saute en souplesse d’un monde à l’autre.
montage est d’ailleurs discret. On notera dans les scènes de marché
le passage des passants qui créent une transition permettant de
changer d’échelle de plans.
récit joue sur un rythme posé, les plans s’enchaînent, sans jamais
accélérer. Pas de surdécoupage, d’effet de zoom de folie. Des pans
larges, où l’on suit les personnages, des champs contrechamps, pour
laisser l’émotion d’un visage, d’une phrase, un ciel où passe le
temps…
personnages sont touchants, parfois peut-être simplistes, le furieux
taliban emporté par la fougue de la jeunesse, le taliban sympa, le
cousin chiant. Mais mine de rien, ces personnages reflètent des
facettes du monde dans lequel ils vivent. Et si on ne saura jamais
pourquoi le jeune taliban fougueux est un crétin fini, on comprendra
vite pourquoi le taliban sympathique s’attache à Parvana.
histoire qui porte tous les germes du drame n’est pourtant en rien
agitée de pathos. D’ailleurs, le monde du conte rejoint de manière
très touchante le monde réel. Si bien qu’on peut même se demander
si toute cette histoire n’est pas un conte, un conte cruel, violent
dans ses événements, mais porteur d’une lueur d’espoir comme toutes
les belles histoires.
voir Parvana ? Oui bien sûr, regardez-le, offrez-le, et même
profitez de ces bonus pour découvrir un petit peu comment s’est fait
le film.
récit, il ne faut pas l’oublier, est tiré d’un roman de Déborah
Ellis. Je ne peux que vous recommander de voir le film et d’aller
lire le roman. Même si, de mon côté, je n’ai pas encore franchi le
cap du livre. Mais je serai curieux de le lire pour découvrir
l’histoire originale et voir ce qui a été changé lorsqu’on est
passé du livre au roman.
bon Parvana à tous.
bande-annonce du film !
croise Parvana !